« Je t'ai dit, pas ce soir. » dit Scott en poussant une mèche de mon visage.
Je ne sais pas s'il est vraiment méchant au fond...
Je ne connais pas l'histoire des garçons, mais ce dont je suis sûr, c'est que Scott ne me tuera jamais. Enfin, je crois.
Il peut faire semblant d'être le méchant devant Edwin, mais devant moi, il est totalement différent.
Pendant que je fais semblant de dormir profondément, Scott détache mes poignets qui me brûlent avec délicatesse.
« Edwin rentre. » reprend-il
La porte s'ouvre et se claque presque instantanément.
J'ai plus qu'à être sûr que ma théorie était bonne et que Scott ne m'étripe pas.
Il m'attrape au dos et me pose sur son épaule avant de monter les escaliers jusqu'à ma chambre dans laquelle il me pose doucement sur le lit.
Il me couvre avec la couverture et s'assoit par terre au niveau de mon visage.
« Tu sais, Judy, je ne te ferai pas de mal ce soir, ni Demain, mais ne te méprend pas, si j'avais à choisir entre toi et n'importe qui d'autre, je ne te sauverais pas. Pas toute suite. Je suis heureux que tu aies oublié cette version de moi malgré tout. Je crois qu'au fond, je suis juste jaloux de mon frère qui a toujours eu ce qu'il souhaitait. J'espère que le jour où tu te souviendras, tu me pardonneras si jamais tu n'es pas morte d'ici là. Je suis un peu désolé, jolie blonde. »
Il se relève et me laisse un baiser sur la joue avant de disparaitre.
Une fois qu'il est parti et que je suis sûr d'avoir entendu sa voiture quitter le parking, je me redresse et vais fermer ma porte.
J'allume ma lumière :
« Tu as été actrice dans une autre vie ? »
Je me tourne et ma fenêtre est ouverte.
« Scott ?! »
On me tape sur l'épaule et je sursaute :
« C'est toi ! » je m'exclame, rassurée.
Il sourit :
« Mon frère est en train de rentrer, tu n'as plus rien à craindre. »
J'esquisse un sourire et vais fermer ma fenêtre :
« Il va bien voir que tu n'es pas chez vous ?
— J'ai fait en sorte qu'il ne se pose pas de questions. »
Je souffle et m'avance vers lui :
« Edwin, tu ne m'en voudras pas, mais pour être tout à fait honnête avec toi, je dois te confesser que j'ai peur... »
Il prend ma main et la place sur son cœur :
« Tu ressens ça ? » me demande-t-il en me regardant droit dans les yeux.
Je le regarde avec dépit :
« Bien-sûr que j'entends ton cœur, Edwin. Mais attends, ton cœur n'est pas censé battre normalement ?!
- Moi aussi, j'ai un cœur, comme toi. Je suis mort, puis je suis revenu à la vie. Il s'est peut-être arrêté pendant quelques minutes, mais aujourd'hui, tout comme mes poumons, il fonctionne. Certainement pour ne pas être repéré. Tu sais, nous ne sommes pas très différents finalement... Je dirais que seul notre régime alimentaire nous sépare... »
Je retire ma main d'un coup sec et me décale de lui en me tournant vers la fenêtre :
« Tous les vampires ont ce don ? Celui d'hypnotiser...
- Nous en avons tous un différent, mais mon frère et moi avons hérité du même. Seulement lui, il a acquis d'une autre compétence que je n'ai pas. »
Je baisse les yeux :
« Et qu'elle est-elle ?
- Il peut entrer dans la tête de ses victimes et leur faire croire ou voir ce qu'il souhaite... »
Je relève le regard vers lui...
Il a l'air d'être vraiment peiné et blessé face à la situation.
Son regard ne me renvoie que de la tristesse.
« Comment et quand es-tu devenue vampire ? » je reprends.
Il se décale :
« Nous pourrions en parler une autre fois ?
- Oui... Mais Edwin, tu as déjà tué...
- Il y a bien longtemps. Aujourd'hui, je me nourris du sang dont j'ai besoin et puis j'hypnotise la personne pour qu'elle oublie... Ou alors, je prends des poches de sang dans les hôpitaux. Je ne suis pas comme les monstres des livres pour enfants... Je ne suis pas comme mon frère. »
Je tourne le regard :
« Alors, tu as déjà tué... Donc, tu es un meurtrier... Qu'est-ce qui me dit que tu ne viendras pas me tuer pendant mon sommeil ou peut-être même que tu t'es déjà nourrie de mon sang ? »
Il s'avance et lève mon visage baissé :
« Jamais, je ne toucherai à une goutte de ton sang... Quant à l'hypnose, je te prouve ma loyauté en te donnant le collier. »
Comment je fais pour savoir s'il est sincère...
Peut-être que ce n'est qu'un piège...
Mais s'il avait voulu me tuer, il l'aurait surement fait depuis longtemps...
Surtout, pourquoi s'allier à moi contre son frère...
« Pourquoi me protéger, moi ? Comment je peux être réellement sûr que tes intentions ne sont pas mauvaises...
Il passe sa main tremblante dans ses cheveux.
Alors, je m'avance vers lui :
« Pourquoi Edwin ? »
Il s'arrête de bouger et se met devant moi, les bras le long du corps.
Apeurée, je fais un pas de recul.
« Judy, je ne te ferai jamais de mal parce que je t'aime ! Je t'aime depuis le premier jour ! »
J'esquisse un sourire.
Edwin est amoureux de moi...
Je m'avance vers lui et passe ma main sur sa joue.
« Je comprendrais que... »
Je ne lui laisse pas le temps de terminer et l'embrasse sur les lèvres.
Des lèvres gercées et douces à la foi.
Je me décale de lui quelques secondes après nous être rapprochés pour voir son regard.
Il me regarde comme jamais, il ne m'a regardé auparavant.
Ses yeux brillent comme si une pluie d'étoiles filantes passaient à travers eux.
Il passe ses mains dans mes cheveux à la fois doux et crépus :
« Alors, c'est réciproque ? »
Je souris et mets ma main sur sa joue :
« Je crois que je t'aime, Edwin Anderson. Je crois que j'ai peur. Mais je suis sûr que mon cœur n'est attiré que par toi... »
La joie s'affiche sur ses lèvres qu'il recolle presque aussitôt sur les miennes.
Bref, j'ai embrassé Edwin Anderson, le vampire de la ville.
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The Prophecy (RÉÉCRITURE)
RomanceUn jour, Charles Baudelaire a dit : "l'amour est une rose Chaque pétale est une illusion Chaque épine est une réalité" Il avait raison. Judy avait 16 ans quand elle a enfin compris le sens de cette citation. "Il n'y a pas de fleur sans pluie" Mo...