Je claque la porte et pars.
Je traverse dans le sens inverse la grande allée, mais m'arrête en plein milieu :
« J'ai oublié mon sac ?! » je m'exclame
Je passe ma main sur mon dos et mes épaules : Le sac est dans la maison...
Je pars pour faire demi-tour, mais un gros boom me surprend.
Je fais un pas de recul par peur.
C'est vraiment étrange...
Je ne sais pas ce qu'il se passe à l'intérieur de la maison et je n'ai pas envie de savoir.
Alors, je me redirige vers la barrière et cours jusqu'à mon vélo.
Mon sac attendra demain.
Enfin, ça, c'est si Edwin vient au lycée malgré les méchancetés que je lui ai dites...
Je monte sur mon vélo et pédale aussi vite que je peux jusqu'à chez moi.
Je le jette contre mon mur, monte les marches jusqu'à mon palier, ouvre la porte et tombe sur ma mère :
« C'est la deuxième journée que tu sèches, ma chérie. Es-tu sûr que tout va bien ? »
Bien sûr que non, tout ne va pas bien.
Je suis essoufflée et rouge comme si je venais de courir un marathon.
« Non, tout va bien maman. Je me sens juste mal par rapport à la rentrée. Je crois qu'il y a trop de choses qui arrivent d'un seul coup. De plus je suis malade. Je dois vraiment aller me reposer. »
Elle me regarde avec pitié et m'ouvre le chemin vers l'escalier sans rien dire.
Je ne sais pas si elle est en colère et je ne préfère pas lui demander, alors je passe simplement devant elle pour monter dans ma chambre.
Je suis désolée, maman, mais la situation ne me permet pas de commencer une discussion avec toi, car je crois que finalement ce garçon est un monstre.
En rentrant dans ma chambre, je m'assieds sur mon lit défait et retrouve coincé entre mes deux coussins la lettre qu'il y avait dans la boite.
J'ai à peine le temps de rouvrir le papier que mon téléphone coincé dans ma poche sonne.
C'est un message de Molly :
« Alyson devient folle. Elle répète en boucle que jamais, elle n'arrivera à devenir le joli cœur d'Edwin. Sa mère vient de venir la chercher. Je crois que nous ne sommes pas là de la revoir. »
Joli cœur...
Ce surnom me dit quelque chose...
Ce surnom, c'est celui que...
Je pose mon téléphone sur le lit et ouvre la lettre.
« J'espère que tu n'auras plus de problèmes de moustiques, joli cœur. »
Je n'y crois pas...
Cette lettre vient de...
« Judy ! Il y a quelqu'un pour toi ! » hurle maman depuis le rez-de-chaussée
Je pose la lettre sur le lit et sors de ma chambre pour descendre les marches.
J'arrive devant la porte qui est grande ouverte et il est là.
Sur mon palier, avec mon sac à la main, il ne dit rien.
« Edwin ? » je dis avec une petite voix.
Maman lâche la porte qu'elle tenait encore :
« Très bien alors je vais vous laissez... »
Elle passe à côté de moi pour partir :
« Il est magnifique ! » me chuchote-t-elle à l'oreille.
Je souffle et lui demande d'arrêter sur un ton ironique.
Je m'avance alors vers Edwin et lui arrache le sac des mains :
« Merci. Comment as-tu su où j'habitais ? »
Il a besoin d'un temps de réflexion :
« Heu... Ce n'était pas compliqué à trouver...
- D'accord. »
D'abord, il m'offre le produit antimoustique, et ensuite, il retrouve où j'habite...
Je vais finir par devenir folle.
J'attrape la porte et m'apprête à la fermer, mais il met sa main pour la bloquer.
« Quoi encore ? » je lui demande en soufflant
« Je suis terriblement désolé, Judy... J'aurais voulu que ça se passe autrement. On se connait à peine que tu me détestes déjà... J'aimerais me faire pardonner... » dit-il avec une voix basse.
Je pose mon sac sur le sol et m'avance vers lui :
« Commence par aller t'excuser à Alyson qui va finir interné par ta faute.
- Mais ce n'est pas ma faute !
— Alors, c'est la faute de qui ? Écoute, je déteste Alyson. Je n'ai jamais autant haï quelqu'un, mais elle ne méritait pas ça ! Ce que tu lui as dit, je n'aurais moi-même jamais osé lui dire, alors qu'elle m'a fait énormément souffrir. Alors à moins que tu aies un meilleur Alibi, je veux que tu sortes de ma vie, Edwin Anderson. » Je lui réponds en hurlant.
Il baisse les yeux :
« Alors, oublions-nous Judy. »
Je tourne le regard vers mon salon et vois posé sur la table le produit antimoustique.
Sans rien lui dire, je pars le chercher pour le lui ramener.
« Tu peux reprendre ça. Je crois qu'il t'appartient ? » je dis en lui tendant le produit
Il l'attrape :
« Judy je...
— Je ne serais jamais ton joli cœur, Edwin. »
Je recule et lui ferme la porte au nez.
Je ne suis peut-être pas sûre de ce qu'il s'est passé dans la maison après mon départ ni de ce que maman pense du fait que je sèche les cours, mais ce dont je suis certaine, c'est que malgré mes nombreux efforts à essayer de le haïr, je ne suis pas près d'oublier ce Edwin.
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The Prophecy (RÉÉCRITURE)
RomanceUn jour, Charles Baudelaire a dit : "l'amour est une rose Chaque pétale est une illusion Chaque épine est une réalité" Il avait raison. Judy avait 16 ans quand elle a enfin compris le sens de cette citation. "Il n'y a pas de fleur sans pluie" Mo...