Je crois qu'au fond, je suis contente que cette peste soit venue m'interrompre.
Je ne suis pas encore sûre de dire ce que je devrais dire à Molly...
C'est vrai que ce n'est pas rien...
Tout va changer une fois qu'elle sera au courant...
De plus, j'ai bien l'impression qu'elle est tombée amoureuse de Scott...
Peut-être qu'il faut que je réfléchisse...
« Où tu m'emmènes, Lily ?
— J'ai besoin de toi, Judy. »
Oui, je sais, tu l'as déjà dit.
Ça, c'est ce que j'aurais voulu répondre.
À la place, je souffle.
Après m'avoir fait monter des marches et traversé trois couloirs, elle s'arrête devant une salle.
Elle ouvre la porte et entre, alors je la suis.
Mais une fois à l'intérieur, elle court vers la sortie.
J'essaie de la rattraper, mais elle me ferme la porte au nez.
J'entends des rires et une clef qui celle la porte.
« Pourquoi ?! » je hurle en tapant sur la porte.
« Parce qu'Edwin te préfère, idiote. Une fois qu'il t'aura vu disparaitre, il se tournera vers Alyson ! »
Elle rit.
« Lily je t'en supplie ! » je crie.
Mais personne ne répond.
Je suis toute seule dans cette salle aux murs blancs.
Je sors mon téléphone de ma poche, mais je ne capte rien.
Forcément, je suis au 5ᵉ étage.
On ne capte rien ici et personne ne vient.
Alors, je suis bloquée ici jusqu'à ce que quelqu'un passe.
Il ne me reste plus qu'à tourner en rond...
La salle de classe est recouverte d'un papier pain granuleux.
En dessous des deux fenêtres, il y a des radiateurs qui ne marchent pas et sur le mur du fond, il y a une porte qui mène à un endroit où je ne veux pas aller.
Dans les films, les personnages veulent toujours ouvrir la porte et à chaque fois, c'est la même chose, ils tombent sur un cadavre ou je ne sais trop quoi...
Quand j'y repense, je suis vraiment bête.
Bête d'avoir cru que pendant un moment j'aurais pu faire confiance à Lily.
Ça m'apprendra.
Pendant que je réfléchis, j'entends un bruit venir de la porte qui fait peur.
Je me décale d'elle et un frisson me traverse.
Ce n'est peut-être qu'un animal ?
Oui...
Ça ne peut qu'être ça...
Ma respiration s'accélère.
Peut-être bien que c'est le cadavre qui vient de tomber contre la porte...
Je prends une grande respiration et m'approche de la porte.
Oui, je suis bête, mais ma curiosité prend le dessus.
Une goutte de sueur tombe sur mon front.
À trois...
Un ...
Deux ...
Tro...
La porte s'ouvre en grand, alors je fais un pas de recul.
Scott apparaît des écouteurs aux oreilles avec une fille qui a du sang qui coule du coup.
Apeurée, je mets ma main sur ma bouche pour ne pas crier.
Lui, il sourit.
Il retire ses écouteurs :
« Judy ! Quelle surprise ! »
De sa main gauche, il tient la fille qui semble effrayée. Sée pupilles sont tellement dilaté qu'on en voix presque plus la couleur de ses yeux. Ses cheveux sont mouillés de sueur et sa robe blanche tâchée de son sang.
Elle le regarde avec terreur et a le visage mouillé de larmes.
Ok.
Maintenant, c'est à moi...
« Scott ? Pourquoi tu es avec cette fille ? Pourquoi elle a du sang qui coule du cou ? »
Il rit :
« Je t'en prie, Judy ! Ne joue pas à ça avec moi. Je ne suis pas bête, tu sais. J'ai entendu tes battements de cœur s'accélérer au moment où tu m'as vu quand tu étais avec Molly. Et quand je suis apparue devant toi, tu n'avais pas l'air de trouver ça étrange. Si ce n'est que j'ai bien cru que tu allais mourir à cause de cette pression. Alors j'ai réfléchi. Pourquoi, malgré le fait que je t'ai fait oublier, tu avais peur de moi ? Et j'ai vu ton collier. Edwin n'est pas très futé. J'aurais dû savoir qu'il ne l'aurait pas détruit quand je lui avais demandé. »
Je baisse les yeux :
« Je... Je ne vois pas de quoi tu parles... »
Il lâche alors le bras de la fille qui tombe essoufflé sur le sol et apparaît à quelques centimètres de moi.
Je suis obligée de lever la tête pour voir son visage :
« Très bien, Judy. Alors retire ton collier. On pourra ensuite discuter tu veux ?»
J'avale ma salive et verse une larme :
« Je... Je ne peux pas... »
Il plisse les yeux avec amusement :
« Écoute Judy. Je sais que tu mens. C'est pas bien de mentir ! Maman Miller ne t'a jamais appris ça ? Et papa Miller ? Ah non c'est vrai, j'ai bien compris que tu n'en avais pas. Enfin bref. Maintenant, je te propose quelque chose. Si tu me donnes ce collier, je laisse cette jolie fille en vie. Si au contraire, tu refuses. Je la tue. Alors ? Tu ne voudrais être témoin d'un meurtre ? À moins que tu sois pire que moi.»
Je regarde la fille brune qui tremble comme une feuille sur le sol à côté de lui.
Qui sait ce qu'il pourrait me faire si je retirais mon collier...
Mais d'un autre côté, je serais si égoïste de ne penser qu'à ma petite personne...
« Alors ? »
Je le regarde.
Il me regarde.
Je passe ma main derrière mon cou et détache la petite attache.
Je prends le collier d'une main et le tends vers lui d'une main moite :
« Voilà mon collier Scott. Maintenant on a un deal. »
VOUS LISEZ
The Prophecy (RÉÉCRITURE)
RomanceUn jour, Charles Baudelaire a dit : "l'amour est une rose Chaque pétale est une illusion Chaque épine est une réalité" Il avait raison. Judy avait 16 ans quand elle a enfin compris le sens de cette citation. "Il n'y a pas de fleur sans pluie" Mo...