The Prophecy (RÉÉCRITURE)

Chapitre 30 - Molly Johnson

Dès que j'ai appris la nouvelle à propos de Judy il y a trois semaines, je suis monté dans une voiture et j'ai conduit jusqu'à l'hôpital de la ville.

Personne ne sait ce qu'il s'est passé.

Les versions changent en fonction de la personne qui raconte l'histoire.

Ma version de l'accident est celle qui a fait le plus tour de la ville.

Judy est repartie de chez Edwin et s'est fait percuter par une voiture.

Dans cette voiture, c'était Scott.

Il ne regardait pas la route et Judy n'avait aucunes lumières sur son vélo pour se faire repérer par une voiture.

Immédiatement, Scott est descendu de la voiture et l'a amené avec Edwin aux urgences.

C'est ici que la première incohérence montre le bout de son nez.

Comment est-ce qu'Edwin aurait pu la récupérer alors qu'il habite à plus d'une demi-heure de l'hôpital et que l'accident n'a eu lieu qu'à quelques kilomètres.

Enfin, l'histoire ne s'arrête pas là.

Les deux garçons l'ont amené voir un médecin et bien sûr, la police a emmené Scott au commissariat.

Voilà le deuxième problème, Scott est à peine resté une heure là-bas.

C'est impossible !

Il a renversé quelqu'un, comment il pourrait être reparti aussi tôt ?

Bref, durant les trois premiers jours, Scott et Edwin ont disparu. Certains racontaient que lorsque l'on passait devant la pension, on pouvait entendre des bruits de vases se casser ainsi que des hurlements.

Puis, ils ont demandé explicitement à n'avoir la chambre de Judy que pour eux pour au moins une heure.

Ce n'est pas que j'aime écouter aux portes, mais il y avait trop de choses étranges autour de ces frères.

J'ai attendu devant la porte jusqu'à ce qu'ils sortent 30 minutes plus tard.

Je ne sais pas ce qu'ils ont fait dans cette chambre, mais il n'y a eu aucun bruit jusqu'à ce que Scott hausse légèrement le ton quelques minutes avant de poser le pied dehors.

Dès qu'il est sorti, j'ai fait comme si rien n'était.

« Ça va ? » lui ai-je demandé.

Il m'a regardé d'un air étrange avant de s'avancer vers moi :

« Molly ! Je... Enfin... Mon frère et moi avons décidé de partir. Ce n'est pas contre toi ni contre Judy. Mais je crois que c'est mieux comme ça. »

J'étais obligé de lever la tête pour voir ses yeux que je contemplais.

« Pourquoi Scott ? Tu sais, je ne pense pas que ça soit la bonne solution. Le jour où Judy se réveillera, je suis sûr qu'elle vous attendra.

- Non Molly, ce n'est pas comme ça que ça se passe, c'est plus difficile, je voulais juste te dire au revoir, elle avait tort, mais je dois essayer de faire avec. »

J'avais essayé de lui rattraper le bras, mais après avoir fini cette phrase il était parti sans jamais se retourner.

« Qui elle ? » avais-je hurlé à tue-tête.

J'ai fini par abandonner.

Ce n'est pas que Scott le ténébreux me fasse peur, mais il est étrange et je ne voudrais pas qu'il m'égorge une nuit.

Alors, je l'ai laissé partir. Lorsque j'ai voulu entrer dans la pièce, la mère de Judy m'a devancé et bien sûr, je l'ai laissé passer, Judy reste sa fille.

Après ça, les deux frères ont disparu, comme l'avait dit Scott.

Je suis passé plusieurs fois devant leur maison, mais jamais je n'ai entendu ne serait-ce qu'une respiration.

Jusqu'à ce matin.

Chaque matin, avant d'aller au lycée, je passe devant la maison dans l'espoir de voir une voiture.

Et ce matin, il y avait cette voiture.

J'ai couru contre les grilles que j'ai poussées pour entrer sur le parking.

Je me suis approchée de la vitre de la voiture et j'ai aperçu un homme en train de lire un livre sur le siège conducteur.

Il a ouvert sa fenêtre :

« Il y a un problème, jeune fille ? »

Je l'ai regardé avec désespoir :

« Ce n'est rien, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre. »

À ce moment-là, j'ai cru qu'il refermerait sa vitre, mais à la place, il a ouvert sa portière pour sortir.

J'ai fait un pas de recul et il a refermé sa portière avant de se mettre devant moi :

« Un des deux frères est revenu en ville aujourd'hui pour faire quelque chose. Il m'a demandé de voir si les chevaux allaient bien. »

Ce gars était lucide.

C'est comme s'il résistait une poésie.

« Vous savez à quoi ressemblait ce frère ? » je lui demande même si je me doute bien que seulement Edwin peut se préoccuper de chevaux.

Enfin, tel n'est pas le sujet, puisqu'en un claquement de doigt, l'homme avait changé de regard.

« De quoi me parlez-vous, jeune fille ? Les habitants de cette maison sont partis. Je devais juste nourrir les chevaux et repartir. Maintenant, dégagez d'ici. »

L'homme qui semblait si gentil était devenu violent.

Je n'ai pas cherché à comprendre et je suis partie.

Bref, nous en arrivons à maintenant.

Mon téléphone sonne.

C'est madame Miller, la mère de Judy.

Je décroche.

« Bonjour madame Miller, puis-je faire quelque chose pour vous ?

— Oui, Judy est avec toi ?

— Non, pourquoi ? Elle est réveillée ??? »

Il y a un blanc.

« Judy est réveillée ??? » je redemande.

« Judy est surtout partie il y a plus d'une heure pour te rejoindre au lycée. Ce qui veut dire que...

— Judy n'aurait jamais fugué.

— Judy s'est faite enlever. »