« Oui ! » s'exclame-t-elle derrière la porte.
Je place la main sur la clenche, la baisse et pousse la porte.
Elle est debout devant sa coiffeuse, à sauter dans tous les sens, un mouchoir à la main.
« Judy ? » je m'exclame.
Elle se tourne vers moi en sursaut :
« Maman ?! »
Je ferme la porte et avance vers elle :
« Veux-tu bien t'assoir, j'aimerais que nous parlions. » je lui dis d'une voix basse.
Elle pose le mouchoir sur la coiffeuse et va s'asseoir sur le lit :
« Tout va bien ? » me demande-t-elle inquiète.
Je viens m'asseoir à sa gauche et lui attrape la main :
« Toi, Judy, est-ce que tout va bien ? Tu ne me parles plus, tu disparais et as des accidents inexpliqués... J'ai besoin de savoir, où étais-tu depuis hier après-midi et comment des garçons que je ne connais à peine ont réussi à te retrouver alors que la police a été incapable de trouver rien qu'un indice ? »
Elle change son visage illuminé de lumière pour le passé à un tout à fait différent.
Elle retire sa main que je tiens :
« Ce n'était qu'une coïncidence pour les garçons. De toute façon, si se sont eux qui t'inquiètent, je préfère te rassurer, je ne compte pas les revoir après les avoir remerciés avec ce repas. »
Je connais Judy, elle me cache quelque chose.
« Pourquoi voudrais-tu ne pas les revoir après ce qu'ils ont fait pour toi ? » je reprends.
Elle baisse les yeux :
« C'est compliqué, maman... Ces deux frères sont surement les personnes sur lesquelles je pourrais toujours compter, mais ils m'ont menti. Quoi que je fasse, ils reviendront toujours pour me sauver si jamais il m'arrivait quelque chose, mais je ne peux plus rester avec eux.
- Mais pourquoi reviendraient-ils »
Elle se lève énervée :
« Parce que maman ! Ils sont bornés et... Et voilà ! »
Je me lève :
« Et quoi ?
- Et rien ! »
Elle se met à pleurer comme jamais, je crois, je ne l'avais vu pleurer.
Mon cœur accélère.
J'attrape ses mains pour la tourner vers moi :
« Judy, où étais-tu cette nuit ? »
Dès que je lui attrape les mains, elle commence à se calmer.
Elle a un moment de beug où elle ne bouge plus.
Puis, elle me lâche les mains pour s'essuyer le visage :
« J'ai fugué. » dit-elle d'une voix basse.
Mon cœur ralentit.
« Tu as fugué ? » je lui demande, énervée.
Son regard est vide :
« Oui. C'est Edwin et Scott qui m'ont retrouvé, ils m'ont obligé à rentrer alors que je voulais partir. C'est pour ça que je ne veux plus leur parler. »
Elle s'est vraiment mise dans tous ces états pour ça ?
« Pourquoi as-tu fugué ? » je reprends.
Elle s'assit sur le lit :
« J'ai fait une erreur. Je n'aurais jamais dû partir. Je suis désolée. »
Je m'assois à côté d'elle :
« Tu es pardonnée, mais pour autant, tu ne vas pas échapper à la punition. Tu es punie de sortie pendant 2 semaines. »
Il est très rare que je donne des punitions à Judy, mais cette fois-ci, elle a été bien trop loin.
C'est la première fois qu'elle fait une si grosse bêtise.
La plupart du temps, ça ressemble à un verre cassé ou à revenir de chez Molly un peu trop tard, mais jamais je ne l'ai vu faire ça.
« Ça me va. » me dit elle en tendant son bras.
Je lui serre la main :
« Voilà qui est fait. »
Elle se lève :
« Tu voulais me parler d'autre chose ? » demande-t-elle
J'aurais tant voulu lui répondre oui.
Mais ma langue n'a pas voulu :
« Non. Tout va bien.
- Génial ! »
Elle se dirige vers la porte, mais celle-ci s'ouvre avant qu'elle n'ait le temps de toucher la clenche.
« Pardon ! Je suis arrivé au mauvais moment ! »
Je me lève à mon tour :
« Non, tout va bien, Edwin, que se passe-t-il ? »
Il sourit :
« Le dîner est prêt ! »
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The Prophecy (RÉÉCRITURE)
RomanceUn jour, Charles Baudelaire a dit : "l'amour est une rose Chaque pétale est une illusion Chaque épine est une réalité" Il avait raison. Judy avait 16 ans quand elle a enfin compris le sens de cette citation. "Il n'y a pas de fleur sans pluie" Mo...