Je la serre contre moi comme je peux en lui frottant le dos.
Je n'ai jamais été très bon pour réconforter les gens, mais j'imagine que je fais mieux ce boulot que mon minable frère.
Elle pleure dans mes bras comme je n'ai jamais vu quelqu'un pleurer.
Alors c'est ça perdre quelqu'un que l'on aime.
Quand ma mère à moi est morte, je n'ai ressenti aucune peine.
Elle avait été là pour moi lorsqu'elle était en vie, mais à cette époque toutes les personnes pauvres finissaient par mourir jeunes d'une façon ou d'une autre.
Quant à mon père, je ne l'ai jamais aimé.
En voyant Judy dans cet état, je crois que je serai capable de commettre tous les meurtres les plus atroces juste pour ne voir rien qu'une lueur d'espoir et de bonne humeur dans son regard.
C'est donc ça d'aimer.
« Vous pouvez sortir, la cérémonie est terminée. » s'exclame le prêtre.
Judy dans mes bras a commencé à se calmer et me serre seulement contre elle.
Une fois tout le monde dehors, le prêtre s'approche de mon visage :
« Il va falloir sortir mon garçon. »
En restant calme, je le fixe du regard :
« Je sortirai de cette église lorsque ma petite copine me l'aura demandé. »
Je crois que je me suis emballé sur mon statut de petit ami...
Cependant, je peux sentir son sourire sur ses lèvres alors que je ne la regarde même pas.
« Ce n'était pas une question mon garçon, je vous demande à toi et ta petite copine de sortir. »
La colère monte en moi, mais Judy, toujours aussi imprévisible, se détache de moi et m'attrape la main :
« Viens, Edwin, sortons de cette église, nous n'avons plus rien à faire ici. De plus, je crois que ma famille d'accueil ainsi que les acheteurs de la maison sont ici. »
Elle lance un regard de tueur à celui qui prétend incarner la sagesse et élance son pied pour partir.
Moi, je ne dis rien et suis juste la cadence qu'elle mène.
Une fois à l'extérieur de l'Église, tout le monde la dévisage, mais elle, elle cherche uniquement des personnes qui ressembleraient potentiellement à une famille d'accueil.
« Où est ton frère ? » me demande-t-elle en scrutant les alentours.
Honnêtement, je ne sais pas où il est.
Il a disparu.
La dernière chose qu'il m'ait dite était : 'Je ne pars pas pour longtemps. Demande à Judy qu'elle ne me cherche pas, mais promets-lui, que lorsque je serai de retour, j'aurai un cadeau.'
« Il était occupé, je crois, mais il devrait revenir, ne t'en fait pas pour ça. »
Elle lève les yeux :
« Je ne m'en fais pas. »
Elle a ensuite un moment de pause qui dure à peine de secondes avant qu'elle se colle à moi :
« Regarde-les là-bas un homme, une femme, et un garçon de mon âge. Ils doivent être la famille. »
Il y a en effet un homme qui doit avoir la quarantaine ainsi qu'une femme à la trentaine. Ils n'ont pas l'air méchants. La seule personne qui m'effraie dans cette famille, c'est le fils. Il n'est pas plus grand que moi, mais je sais qu'il doit être la cible de beaucoup de filles au lycée. Il ne faudrait pas qu'il s'amuse avec Judy.
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The Prophecy (RÉÉCRITURE)
RomanceUn jour, Charles Baudelaire a dit : "l'amour est une rose Chaque pétale est une illusion Chaque épine est une réalité" Il avait raison. Judy avait 16 ans quand elle a enfin compris le sens de cette citation. "Il n'y a pas de fleur sans pluie" Mo...