Chapitre 22 - Judy Miller

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Il sourit :

« C'est un bon choix, Jolie blond. »

Il donne un coup de pied dans la fille toujours sur le sol et m'arrache le collier avant de se retourner vers elle :

« Tu vas t'assoir par terre ici et ne rien dire. Tout ce que tu entendras ou verras ici, tu l'oublieras au moment où tu sortiras de cette pièce. »

La fille s'exécute et s'assois par terre sans poser de question.

« Maintenant, c'est à toi, Jolie blonde. »

Il se tourne vers moi et va s'asseoir entre les deux fenêtres :

« Viens t'asseoir !»

J'ai un moment d'hésitation.

Je crois que la peur me paralyse.

« Judy si tu ne viens pas de toi-même, je serais obligé de faire ce que j'ai à faire... »

De toute façon, je n'ai pas le choix.

J'essuie mes larmes et vais m'asseoir à côté de lui.

Je reste tout de même à un mètre de sa personne plus qu'effrayante.

« Alors, Judy, est-ce qu'Edwin t'a tout raconté ?

— Non.

- Alors pose-moi toutes les questions que tu veux. »

Est-il sérieux ?

Il veut vraiment faire ça ?

Là ?

Toute suite maintenant ?

Je ris :

« Tu te moques de moi ? »

Il pivote sa tête vers moi :

« Je suis très sérieux. Que veux-tu savoir. Je serais honnête avec toi. »

Je tourne ma tête vers lui :

« Alors... Raconte-moi comment tu es devenu ce montre ?! »

Il rit à son tour :

« C'est une très bonne question. Tout commence il y a 103 ans. J'avais 18 ans à l'époque. Edwin en avait 16. Nous étions des enfants pauvres. Notre père et notre mère sont morts quatre ans après la naissance de Jeremiah. Alors mon frère et moi devions nous débrouiller avec les moyens du bord. Malgré tout, je suis sûr que tu aurais adoré vivre dans ces années-là, Judy !

- Et qu'est-ce qui te fait dire ça, meurtrier ? »

Il esquisse un sourire :

« Je n'ai pas choisi de devenir ce que je suis, Judy. Enfin, je disais donc que la folie des années 20 t'auraient fait m'adorer. Car à l'époque j'étais un tout autre homme. J'aurais tout donné pour sauver mon frère. J'ai volé pour lui. J'ai tué pour lui. Mais un jour, je me suis fait prendre. Nous avons été punis. L'exécution. Nous devions nous prendre une balle dans le cœur devant une foulée d'hommes riches accompagnés de leurs femmes. Seulement, une heure avant le spectacle, une femme est venue nous voir. Elle nous a fait boire du sang humain à mon frère et moi. Elle m'avait dit que nous aurions la vie éternelle. Que nous aurions un don. Une vie rêvée.

- Et alors ?

- Et alors, nous nous sommes fait exécuter et puis nous sommes revenues à la vie quelques heures plus tard au milieu d'un cachot rempli de morts. Fin de l'histoire. »

Je ne saurais pas dire pourquoi, mais je ressens de la peine pour lui.

Pourtant, je ne veux pas.

Il s'approche de moi jusqu'à me toucher.

Il attrape ma main et, étrangement, je le laisse faire.

Il approche son visage de mon oreille :

« Tu as d'autres questions, jolie blonde ? »

Je fais non de la tête, puis il décale son visage pour le mettre en face de moi :

« Vas-y. »

Dit-il sur une voix douce.

J'approche mes lèvres des siennes et l'embrasse.

Il garde toujours sa main droite sur la mienne et avec l'autre, il caresse mes cheveux qu'il passe entre ses doigts.

La scène dure bien deux minutes.

Et puis il y a un écran noir et un sifflement dans mes oreilles qui me fait revenir à mes esprits.

Je me lève, choquée de ce que je viens de faire.

Scott me rejoint dans mon geste et attrape mon bras pour mettre le collier dans ma main qu'il referme après l'avoir fait :

« Tu sais de quoi je suis capable maintenant, Judy. »

Il s'apprête à partir, mais je l'attrape au poignet avant qu'il ne me laisse seule face à moi-même :

« Alors tout était faux ? »

Il s'arrête :

« L'histoire est vraie, Judy. Quant à ce qu'il s'est passé après, j'ai simplement forcé ton esprit à le faire. Tu n'étais plus aux commandes et en simple contact, j'aurais pu te faire faire n'importe quoi.

— Je t'en supplie, ne dit rien à Edwin !

— Je ne dirais rien, mais dans ce cas, je veux qu'un jour, tu me rendes un service. Je veux que moi aussi tu respectes un de mes choix. On a un deal ? »

Il me tend la main que je serre après un temps de réflexion.

« Allez, poupée, on se lève ! » dit-il à la fille toujours assise.

Il se dirige alors vers la porte et d'un coup de pied, il casse le verrou et ouvre la porte.

Il aurait pu me faire sortir depuis le début.

La fille court vers la sortie et disparait alors qu'elle doit sûrement avoir déjà tout oublié.

« Attend Scott. J'ai une dernière question, en fait... »

Il se tourne vers moi :

« Oui ?

— Pourquoi tu ne m'as pas tué ?

— Parce que je respecte mon deal.

— Non, ça, je sais. Je veux dire, tu aurais pu me tuer depuis longtemps. Rien que quand j'ai crié. Et pourtant, tu n'as rien fait...

— Parce que je ne veux pas te tuer, pas toute suite. C'est simple. Judy, sache que jamais je ne te ferais réellement de mal tant que tu ne me fais pas de mal. Tu es la copine de mon frère et ce que j'ai fait aujourd'hui n'est qu'un avertissement. Pour autant, ne fais jamais rien contre moi, car crois-le ou non, mais je serais capable de te trancher la gorge avant d'aller t'enterrer dans ton jardin. »

The Prophecy (RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant