Chaque pas que je fais me rapproche de mon meilleur ami, mais aussi de la réalité que je dois maintenant affronter. Je suis reconnaissante de l'avoir dans ma vie, lui qui a toujours su m'apporter réconfort et compréhension.
En retrouvant Clyde en compagnie d'un autre garçon, je m'assois à ses côtés, essuyant discrètement une larme qui menace de rouler sur ma joue. Il remarque immédiatement mon trouble, sa main trouve refuge sur mon épaule, laissant son ami de côté.
— Ça va, Bonnie ? Qu'est-ce qui s'est passé ? demande-t-il doucement.
Je prends une profonde inspiration, sentant mes émotions se calmer légèrement sous son regard bienveillant.
— C'est compliqué, Clyde. Ils... ils me rendent dingue.
Je lui arrache son verre des mains que je bois cul sec. L'alcool brun brûlant ma gorge m'aide à apaiser la douleur de mon cœur, même si c'est léger.
— Ils m'ont sous-estimée. Ils ont pensé que je ne pourrais pas comprendre.
Je sens la colère et la frustration monter en moi à nouveau. Je prends un autre verre sur la table, ne sachant pas à qui il appartient, et le vide, lui aussi en laissant l'alcool faire ses effets.
— Et moi, je les ai laissés me faire ça. Je les ai laissés entrer dans ma tête, dans ma vie, et ils m'ont brisée. Mais je ne veux plus être cette fille faible et vulnérable. Je veux être forte, indépendante. Je veux être moi-même, sans avoir besoin de leur validation, annoncé-je d'une voix tremblante.
Son bras s'enroule autour de mon cou, me tirant contre son épaule me permettant de cacher ma faiblesse.
— Tu n'as pas besoin de leur validation pour être la meilleure version de toi-même. Tu es incroyable telle que tu es.
Je secoue la tête contre sa poitrine.
— Tu ne comprends pas, Clyde. J'ai... j'ai couché avec eux et pas un soir après l'autre. Non. Nous étions tous les trois ensemble dans le même lit, dans la même pièce et... j'ai aimé ça si fort que... mon corps me crie de recommencer alors qu'ils m'ont blessé.
Clyde reste silencieux un instant, ses bras me serrant doucement, comme s'il essayait de me protéger de mes propres pensées. Je sens la chaleur de son étreinte, sa respiration régulière contre moi. Finalement, il parle, sa voix douce, mais ferme.
— Je comprends mieux ce changement brutal à présent. Ce n'est pas qu'une question de colocation. Tu as goûté à l'extase d'une partouze et ils ont foiré ce moment. Mais Bonnie, pourquoi tu n'es pas venue m'en parler ?
Je prends une profonde inspiration en levant les yeux, sentant mes épaules se relâcher légèrement sous l'effet apaisant de sa présence.
— Je ne savais pas comment te le dire, Clyde. C'était tellement intense et... différent de tout ce que j'avais vécu. J'avais peur de ton jugement, peur de ce que tu penserais de moi, avoué-je la gorge nouée.
Il secoue doucement la tête, ses yeux ancrés dans les miens.
— Bonnie, je ne te jugerai jamais. Tu es ma meilleure amie, et je suis là pour toi, quoi qu'il arrive. Peu importe ce que tu fais ou ce que tu ressens, tu peux toujours venir me parler.
Je hoche la tête, sentant les larmes remonter, mais cette fois, ce sont des larmes de soulagement.
— Merci, Clyde. J'avais vraiment besoin d'entendre ça. Et oui, cette expérience m'a bouleversée, mais je vais apprendre à vivre avec.
Il sourit, me serrant un peu plus fort.
— Et je serai là pour t'aider. Maintenant, viens. Reprenons notre soirée et montrons-leur ce qu'ils ont perdu en te laissant partir. J'ai peut-être deux ou trois potes qui pourraient remédier à leur échec.
Je ris doucement, me sentant déjà un peu mieux.
— Tu vas vraiment me trouver des mecs prêts à me foutre à poil juste parce que j'ai des tendances pour le sexe à trois.
Il rit à son tour, son rire chaleureux et rassurant qui m'avait tellement manqué lorsque j'étais à Seattle.
— Hey, je suis ton meilleur ami. Si tu as besoin de deux mecs pour te remettre de cette histoire, alors je te trouverai deux mecs, même quatre s'il le faut. Mais avant tout, profitons de la soirée et faisons en sorte que tu te sentes bien. On va danser, boire et s'amuser. Et si jamais tu as besoin de quelque chose de plus... spécial, on verra ça après.
Je ris de bon cœur, sentant la tension s'évaporer.
— Tu es vraiment le meilleur.
Nous finissons par repartir sur la piste de danse, laissant la musique et l'énergie de la fête nous envelopper. Je sens les regards sur moi, mais cette fois, je me sens plus forte, plus déterminée. Je danse avec Clyde, nos mouvements synchronisés, nos rires se mêlant à la musique.
Plus tard dans la soirée, je remarque quelques regards intéressés de la part de certains des amis de Clyde. Il me présente à eux, et nous engageons des conversations légères et amusantes. Je me sens à l'aise, libre de m'exprimer et de laisser mes désirs s'épanouir sans jugement.
Je sens les regards brûlants d'Aaron et Gabriel sur moi. Leur présence est palpable, même dans la foule animée. Je jette un œil à Clyde à mes côtés, s'échauffant avec un garçon, partageant des sourires et des regards complices.L'alcool a fait son effet, effaçant toute peine et me laissant me perdre dans ce que je recherche ardemment.
Les mains de mes partenaires de danse explorent mon corps, chaque caresse me rappelant les sensations que j'avais éprouvées avec mes colocataires. Malgré l'intensité de ce moment, je sens au fond de moi que ce n'est pas pareil. Mon cœur ne bat pas aussi fort, et mon corps ne réagit pas aussi intensément que lorsqu'ils me touchent chacun avec une intensité différente, mais si complète. Néanmoins, je suis déterminée à leur montrer que je peux être comme eux, que je veux moi aussi vivre continuellement ce genre de relation, où toutes les sensations sont multipliées par dix.
Les mains d'un des hommes glissent sur ma taille, tandis que l'autre embrasse mon cou, ses lèvres chaudes et pressantes. Je ferme les yeux, essayant de me concentrer sur les sensations, de me perdre dans le plaisir. Mais leurs visages ne quittent pas mon esprit. Je continue de percevoir leurs regards, leur désir, leur jalousie, et cela me donne une étrange satisfaction de me dire qu'ils réaliseront qu'ils m'ont perdu.
Je me tourne vers l'un des hommes, capturant ses lèvres dans un baiser passionné, tandis que l'autre continue de caresser mon corps. Je peux presque entendre les grognements de frustration de mes anciens compagnons, et cela me pousse à aller plus loin. Je veux qu'ils voient à quel point ils m'ont sous-estimée, qu'ils réalisent que je peux être aussi indomptable et libre qu'ils le sont.
La musique résonne dans mes oreilles, les lumières de la fête clignotant autour de nous. Les mains de mes partenaires deviennent plus audacieuses, explorant chaque centimètre de ma peau. Je me laisse aller, m'abandonnant à leurs touchers, à leurs baisers, à cette nuit de plaisir qui m'attend. Même si je suis consciente, qu'aucun d'eux n'égalera mes deux lions, l'un doux, l'autre sauvage.
Leur absence crée un vide que je tente de combler avec ces nouvelles sensations, mais je ne peux m'empêcher de les comparer à Aaron et Gabriel. Leurs caresses, leurs baisers, leur intensité... Rien n'atteint la même profondeur, la même passion.
Je ferme les yeux, me concentrant sur les sensations, essayant de me convaincre que cela suffit. Mes pensées vagabondent entre le présent et les souvenirs brûlants de cette nuit avec eux.
Mes partenaires redoublent d'efforts, leurs mains et leurs bouches explorant chaque recoin de mon corps. Je me perds dans le moment, sentant leur désir, leur besoin de me posséder dans leur jeans devenu étroit.
Je vide mon verre, bien décidé à oublier un instant et à revivre presque les mêmes choses une nouvelle fois avec d'autres hommes qu'eux.
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A Heart For Two
Roman d'amourBonnie Denver entre dans une nouvelle université, la même où sa mère a fait ses études, pleine d'espoir et d'excitation pour ce nouveau chapitre de sa vie. Cependant, tout dérape dès l'instant où elle découvre qu'elle devra partager un logement avec...