Chap 16 : Adieu, la fille invisible.

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En arrivant sur le campus ce matin, j'ai senti immédiatement les regards se tourner vers moi. Les chuchotements commençaient, mais cette fois, ils ne me dérangeaient pas. Au contraire, ils renforçaient ma détermination.

Les cours se sont déroulés sans accroc, mais l'anticipation de ma confrontation la veille avec les garçons ne quitte pas mon esprit. Leurs mots, leur défi, tout cela alimente ma résolution de prouver que je peux les surpasser, sans courir à leur chevet, avec un besoin pressant de me perdre autour d'eux.

Je marche en direction du parc pour retrouver Clyde et Julien. À peine ai-je traversé le passage piéton que je remarque la chevelure blonde de mon meilleur ami se soulever par le vent frais. Je me joins à eux sous l'arbre, profitant du soleil qui caresse nos peaux depuis ce matin.

Clyde lève les yeux de son livre et me sourit largement.

— Hé, Bonnie ! Tu es resplendissante ce matin, m'adresse-t-il en se redressant pour m'accueillir dans ses bras.

Nous finissons par nous assoir, sentant la tension de la matinée se dissiper légèrement.

— J'essaie de maintenir cette nouvelle attitude.

Julien, toujours aussi attentif et tactile, pose une main sur mon épaule, son regard plein d'admiration.

— Bonnie, tu es vraiment incroyable. Ce changement te va à ravir, dit-il avec un sourire sincère.

Je sens une légère gêne monter en moi, sachant que je devrai bientôt aborder la conversation délicate avec lui.

— Merci, Julien. Ça fait du bien de se sentir plus confiante, réponds-je en essayant de dissimuler mon trouble.

Clyde remarque la tension entre nous et décide de briser la glace.

— Alors, qu'est-ce que vous avez prévu aujourd'hui ? Personnellement, je pensais qu'on pourrait se détendre et peut-être discuter de ce projet de roman que Bonnie a en tête. Ça te dit, Julien ?

Ce dernier acquiescé, ses yeux toujours fixés sur moi.

— Oui, bien sûr. J'ai hâte de voir ce que tu vas écrire.

Je souris, touchée par son enthousiasme.

— Merci, Julien. Pour vous dire, je suis en pleine phase d'écriture, et ça avance bien. Il y a beaucoup de choses à dire, et je veux que chaque mot compte.

Clyde se penche vers moi, son regard plein de malice.

— Et cette nouvelle attitude, ça inspire ton écriture ?

Je ris doucement, hochant la tête.

— Probablement que ça y joue.

Julien, toujours aussi tactile, pose sa main sur la mienne.

— Tu es une personne incroyable, ne laisses pas les autres dire le contraire.

Je sens mon cœur se serrer légèrement, sachant que je dois lui parler franchement.

— Julien, je... je dois te dire quelque chose, déclaré-je en le regardant dans les yeux.

Ses yeux remplis de curiosité et de cette affection qui le rend à mes yeux si mignons s'enfoncent dans les miens, me faisant réaliser que je ne veux plus de mignon. Je veux du sexy, de l'arrogant, des piques à tout bout de champ et du plaisir, beaucoup de plaisir.

— Oui, Bonnie ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Je prends une profonde inspiration, décidée à être honnête.

— Je tiens beaucoup à toi, vraiment. Mais je pense que nous devrions rester amis. Je ne veux pas te blesser, et je veux être honnête sur ce que je ressens.

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