A Heart For Two

Chap 10 : Un shopping plutôt excitant

Une voiture noire élégante et luxueuse s'arrête juste devant l'arrêt de bus. La fenêtre se baisse lentement, révélant Gabriel au volant.

— Besoin d'un coup de main, Bonnie ? demande-t-il, un sourire en coin.

Je cligne des yeux, surprise de le voir là.

— Gabriel ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

Il hausse les épaules, l'air décontracté.

— Je t'ai vue quitter l'appartement en courant et je me suis dit que tu pourrais avoir besoin d'un chauffeur. Où vas-tu ?

Je jette un coup d'œil à mon téléphone puis à l'arrêt de bus désert. La proposition de Gabriel est tentante, surtout que je suis pressée par le temps.

— Au centre commercial. J'ai besoin de trouver quelque chose à me mettre pour la soirée, avoué-je en rougissant légèrement.

Il sourit, se penche vers le siège passager et ouvre la porte.

— Monte. Je connais quelques boutiques qui pourraient t'intéresser.

Hésitante, mais reconnaissante, je monte dans la voiture, me laissant prendre à l'odeur de son parfum boisé. Mon cœur battant à tout rompre, alors qu'il redémarre en direction du centre commercial, la conversation se fait fluide et détendue. Gabriel semble curieusement intéressé par mes recherches vestimentaires.

— Alors, tu cherches quelque chose de spécifique pour la soirée ? me questionne-t-il en jetant un coup d'œil dans ma direction.

Je sens mon cœur accélérer alors que je le regarde. Chaque mouvement de ses mains sur le volant est précis et contrôlé, ses doigts longilignes et agiles. Il conduit avec une aisance naturelle, ses gestes dégageant une certaine sensualité qui ne m'échappe pas au milieu de tout ce cuir.

— Oui, je veux quelque chose qui soit à la fois confortable et... plus... plus femme, dis-je sous le poids de la honte, relevant les épaules afin de me cacher de toute humiliation.

Il me sourit, hochant la tête en signe d'approbation.

— Je comprends. La confiance vient souvent de ce qu'on ressent dans nos vêtements. Je suis sûr que tu trouveras quelque chose de parfait, dit-il en changeant de vitesse, ses mains effleurant le levier avec grâce, mais aussi ma cuisse me rendant toute chose.

Chacun de ses gestes me fascine, chaque frôlement ne me laisse pas indifférente. La façon dont il tourne le volant, ses doigts glissant doucement sur la surface, l'attention qu'il porte à la route tout en gardant une partie de son attention sur moi. Sa présence me trouble plus que je ne voudrais l'admettre, éveillant en moi des sensations que je pensais pouvoir contrôler.

— Tu as déjà assisté à ce genre de soirée ? demande-t-il soudainement en rompant le silence confortable.

Je secoue la tête, tentant de dissimuler mon embarras.

— Non, c'est la première fois. Je ne suis pas vraiment habituée à ce genre d'événements, tout comme vos soirées improvisées. À Seattle, j'avais tendance à me laisser submerger par les études. Sans te mentir, je n'ai aucun goût pour choisir des vêtements. En général, c'est mon meilleur ami qui s'occupe de remplir mon armoire, finis-je par me confier.

Ses lèvres se retroussent, son regard toujours fixé sur la route.

— Ne t'inquiète pas, Bonnie. Ce qui compte, c'est que tu te sentes toi-même. Je suis sûr que tu seras parfaite, peu importe ce que tu choisiras. Puis, si vraiment tu as besoin, je peux t'aider.

Je hoche la tête tout en le remerciant pour le feu aux fesses.

Le reste du trajet se déroule dans un mélange de nervosité et d'excitation. Les sensations que mon compagnon de route anime en moi sont nouvelles et déroutantes, mais aussi étrangement réconfortantes. Sa voix, ses gestes, tout en lui, semble conçus pour me mettre à l'aise, même si cela éveille en moi des émotions conflictuelles qui insinuent une chambre et un autre homme en plus de nous.