Mes yeux rivés sur une nouvelle lecture, je fonce vers l'aile de science pour retrouver Clyde. Ce soir, nous avons une soirée pizza avec les garçons. Je suis impatiente de finir cette journée beaucoup trop dynamique à mon goût, lorsqu'on me percute brutalement.
Je lève les yeux, surprise, pour découvrir une étudiante au regard glacial. Avant même que je puisse m'excuser, elle commence à parler, sa voix chargée de mépris.
— Alors, c'est toi, la fille qui se tape deux mecs à la fois. Tu te crois spéciale, hein ? Juste parce que tu as réussi à garder Aaron et Gabriel pour toi seule ?
Ses paroles sont comme des coups de poignard, je sens mon cœur se serrer douloureusement. Rapidement, un attroupement de filles se forme autour de nous, leurs regards pleins de jalousie et de haine. Les insultes et les critiques fusent, me submergeant comme une vague déchaînée.
— Espèce de salope, comment tu oses te montrer ici après ce que tu fais ?
— Tu crois vraiment que tu es mieux que nous, juste parce que tu as écrit un putain de livre ?
— Aaron et Gabriel brisent des cœurs depuis des années, mais toi, tu penses que tu as réussi à les changer ?
Chaque mot est une blessure, chaque insulte, un coup qui me coupe le souffle. Je recule, cherchant une issue, mais elles m'encerclent, leurs visages tordus par la haine et la jalousie.
— C'est toi qui devrais avoir le cœur brisé, pas nous ! hurle l'une d'elles.
— Tu penses vraiment que tu es différente de nous ? Tu n'es qu'une putain de garce qui profite de sa petite notoriété, crache une autre.
— On devrait te faire payer pour chaque larme que nous avons versée à cause de ces deux-là, ajoute une troisième, les poings serrés.
Je sens les larmes monter, brûlant mes yeux. Mon cœur se pince tellement que la douleur est presque insupportable. Je n'avais jamais imaginé que notre amour pourrait susciter autant d'agressivité.
— Laissez-la tranquille ! s'écrie une voix familière, marquée de rage.
Je lève les yeux et entrevois Aaron se frayer un chemin à travers la foule de filles. Son visage est prononcé par la fureur, ses poings serrés le long de son corps. Les filles reculent instinctivement devant sa présence imposante, leurs visages perdant leur assurance sous son regard devenu sombre, très sombre comme je ne l'avais jamais vu.
— Si l'une d'entre vous ose encore s'approcher de Bonnie ou proférer des conneries pareilles, je vous garantis que vous le regretterez amèrement, gronde Aaron, sa voix dangereusement basse et menaçante. Vous avez bien compris ?
Les filles se dispersent rapidement, murmurant entre elles. Aaron se penche pour ramasser mon livre, puis passe un bras protecteur autour de mes épaules.
— Ça va aller, princesse. Viens, on rentre à la résidence, murmure-t-il paisiblement, mais sa voix tremble encore de colère.
Je sens mes jambes trembler sous moi, mais je me redresse, inspirant profondément pour calmer les battements frénétiques de mon cœur. Nous commençons à marcher, il maintient son bras autour de moi, me guidant avec une assurance féline.
— Merci, formulé-je, ma voix encore chevrotante.
— Ne les laisse pas t'atteindre. Elles ne savent pas de quoi elles parlent, répond-il catégoriquement. Je suis là pour toi.
Nous continuons d'avancer, mais cette fois en silence, la présence d'Aaron m'apaisant peu à peu, attirant tous les regards sur nous.
En arrivant à la résidence, loin de tous les yeux curieux, il ferme la porte derrière nous avec une douceur inhabituelle, mais je sens encore la tension dans ses muscles. Dès que nous sommes à l'intérieur, je sens les digues céder, les larmes que j'avais retenues tout ce temps coulant librement sur mes joues. Ce n'est pas la première fois que cela arrive, mais cette fois fut plus insupportable. Leurs mots, leurs regards, tout fut accentué par dix.
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A Heart For Two
RomanceBonnie Denver entre dans une nouvelle université, la même où sa mère a fait ses études, pleine d'espoir et d'excitation pour ce nouveau chapitre de sa vie. Cependant, tout dérape dès l'instant où elle découvre qu'elle devra partager un logement avec...