Je le regarde, surprise par la fermeté de sa réponse. Mon esprit se bat pour comprendre, pour saisir ce qu'il essaie de dire. Gabriel, toujours aussi proche, prend une profonde inspiration et ajoute :
— Bonnie, il y a des choses que tu ne sais pas. Des choses que nous aurions dû te dire, mais que nous avons gardées pour nous par peur, par stupidité. Nous n'avons jamais voulu te blesser.
Je fronce les sourcils, sentant la confusion se mêler à ma colère.
— Des choses que je ne sais pas ? Vous avez baisé dans mon lit, dans mon espace ! Qu'est-ce que je ne suis pas censée comprendre ? Vous me l'avez affirmé sans le moindre scrupule.
Gabriel secoue la tête, sa main toujours sur ma joue.
— Ce n'est pas ce que tu penses, Bonnie. Nous n'avons jamais voulu manquer de respect à ton espace. Ce qui s'est passé dans ta chambre... c'était un malentendu. Nous t'avons seulement attendue plusieurs nuits, avec seule compagnie ton odeur sucrée qui nous rappelait que nous avions merdé.
Aaron hoche la tête, son expression se faisant plus douce, presque vulnérable. Leur confession m'arrache le cœur.
— Nous avons réagi comme des idiots. Nous avons laissé notre fierté et notre colère nous aveugler. Mais jamais, au grand jamais, nous n'avons voulu te trahir ou te blesser de cette manière.
Je le regarde, sentant mes défenses se fissurer juste un peu. Gabriel continue, ses yeux fixés sur les miens.
— Nous étions en colère, blessés par ce que nous pensions être un rejet de ta part. Mais nous n'avons jamais été avec d'autres dans ton lit, Bonnie. Nous étions là, seuls, à essayer de comprendre ce que nous avions perdu.
Aaron hoche la tête, son regard adouci par la sincérité.
— À comprendre ce que c'était de se faire rejeter à notre tour.
Je les regarde, sentant mes défenses s'effriter en totalité. Leurs paroles résonnent en moi, apportant un éclair de compréhension et de douleur.
— Pourquoi l'avoir sous-entendu au lieu de me le dire ? Pourquoi avez-vous laissé les choses se dégrader ainsi ? Pourquoi m'avoir fait autant de mal ? murmuré-je, la voix tremblante laissant mes premières larmes tracer un chemin sur mes joues.
Gabriel lève la main pour essuyer mes larmes, ses doigts effleurant doucement ma peau.
— Parce que nous avons eu peur, Bambi. Peur de ce que nous ressentions, peur de te perdre. Nous avons réagi de manière impulsive, en pensant que nous savions ce qui était le mieux, mais nous avons eu tort.
Aaron prend une profonde inspiration, sa voix se faisant plus douce.
— Nous étions aveuglés par notre propre arrogance et notre besoin de contrôle. Nous avons voulu te protéger de nous-mêmes, mais au final, nous t'avons blessée. Et nous nous sommes blessés aussi.
Je sens mes larmes couler plus librement maintenant, libérant la douleur que j'ai portée en moi pendant si longtemps. Gabriel me prend la main, ses yeux suppliants cherchant les miens.
— Pourquoi c'est seulement maintenant que vous me dites tout ça ? Pourquoi une fois que tout est terminé ?
Gabriel serre doucement ma main devenue tremblante.
— Parce qu'il a fallu qu'on entre dans ta tête, que l'on comprenne ce que tu voyais en nous pour réaliser qu'on avait faux sur toute la ligne.
Aaron ajoute à son tour.
— Rien n'est fini le temps que nous n'avons rien commencé, princesse.
— Nous avons essayé de continuer sans toi, de revenir à notre vie d'avant. Mais nous n'avons fait que nous mentir à nous-mêmes. Tu nous manques, Bambi. Nous avons compris que nous ne pouvions pas avancer sans notre lionne.
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A Heart For Two
RomanceBonnie Denver entre dans une nouvelle université, la même où sa mère a fait ses études, pleine d'espoir et d'excitation pour ce nouveau chapitre de sa vie. Cependant, tout dérape dès l'instant où elle découvre qu'elle devra partager un logement avec...