A Heart For Two

Chap 39 : Un invité imprévu.

Assise sur mon canapé, je laisse mes doigts glisser sur le clavier, les mots coulant comme une rivière. Mon roman touche à sa fin, et chaque jour apporte son lot d'émotions. La présence de deux hommes aussi différents et pourtant si complémentaires dans ma vie est une source d'inspiration inépuisable. Les histoires de Gabriel et d'Aaron se mêlent à la mienne, créant un tissu complexe et magnifique de sentiments et d'expériences.

Soudain, un coup à la porte interrompt mes pensées. Je lève les yeux, légèrement irritée par cette interruption inattendue.

Clyde, Aaron et Gabriel sont sortis faire des courses, je n'attends personne d'autre. Je me lève, range mon ordinateur sur la table basse et me dirige vers la porte en traînant du pied.

Mes doigts se referment sur le poignet que je baisse et ouvre avant de me retrouver figé en voyant qui se trouve sur mon palier, encore plus lorsque je remarque un air plutôt furieux sur le visage.

— Papa ! Qu'est-ce que tu fais ici ? demandé-je, surprise et légèrement inquiète.

Mon père entre sans attendre une invitation, ses yeux parcourant l'appartement avec une expression sévère.

— Nous devons parler, Bonnie. Tout de suite.

Je referme la porte derrière lui, sentant la tension monter en moi. Mon père a toujours été protecteur, mais quelque chose dans son attitude me met mal à l'aise.

— Que se passe-t-il ? Pourquoi cet air furieux ?

Il se tourne vers moi, les bras croisés, son regard perçant me fixant.

— C'est à propos de ton livre. J'ai entendu des rumeurs, et je ne peux pas rester silencieux.

Mon cœur se serre, sentant la tempête qui se prépare. Je n'avais pas parlé à papa du réel contexte de mon histoire et voilà que tout mon monde se met à trembler sous mes pieds.

— Que veux-tu dire par des rumeurs ?

— Que tu vis une relation... inhabituelle, disons. Deux hommes en même temps, Bonnie ? Tu te rends compte de ce que ça peut faire à ta réputation ?

Je prends une profonde inspiration, essayant de garder mon calme. Je ne dois pas laisser la colère s'emparer de moi, en revanche l'angoisse est bien présente de devoir lui expliquer que cette rumeur est... bien vraie.

— Papa... Je sais que ça peut sembler inhabituel, mais je suis heureuse avec eux. Ils m'aiment et me respectent, et je... les aime aussi, bafouillai-je.

Il secoue la tête en roulant des yeux sévèrement.

— Ce n'est pas une question de bonheur, c'est une question de moralité, de respect pour toi-même et pour notre famille.

Je tombe des nues, la colère prenant le dessus malgré tous mes efforts contenus.

— Respect ?! Tu crois que ce n'est pas respectable d'aimer plus d'une personne ?

— Ce n'est pas naturel, Bonnie. Ce n'est pas ce que ta mère aurait voulu pour toi.

À l'évocation de ma mère, je sens les larmes monter. Elle me manque chaque jour, et entendre son nom dans ce contexte est particulièrement douloureux.

— Maman voulait que je sois heureuse. Et je suis heureuse avec eux. Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi fort, d'aussi vrai.

Mon père secoue la tête, l'air frustré, faisant un pas en arrière comme si je le dégoutais.

— Je veux juste ce qu'il y a de mieux pour toi, Bonnie. Et je ne suis pas sûre que ce soit ça.

Je prends une profonde inspiration, sentant la détermination montée en moi de défendre ma vie, mes envies.