Chap 1 : Chambre 69

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Je m'empresse de sortir mes valises de la benne du pick-up de mon père, impatiente de vivre cette nouvelle aventure qui m'attend à Crestwood University. Le campus s'étend devant moi, avec ses bâtiments historiques et ses installations modernes, baignant sous la lumière dorée du soleil de fin d'été. L'air est frais et rempli de promesses, un mélange excitant de liberté et d'inconnu bien différent d'où j'étais admise l'an passé.

Mon père m'aide à déposer mes bagages sur le trottoir, puis nous nous dirigeons vers l'entrée de Hawthorn Hall, ma résidence pour l'année à venir, mon cœur battant à tout rompre.

Je jette un ultime regard vers lui, une vague de gratitude et de nostalgie m'envahit.

— Je suis tellement fière de toi, Bonnie, dit-il en me serrant dans ses bras.

— Merci, papa, réponds-je en souriant en essayant de masquer l'anxiété qui grandit en moi.

— Je n'arrive pas à croire que mon bébé rentre en deuxième année de fac littéraire.

J'aperçois mon père qui a déjà la larme à l'œil, comme l'an dernier où j'étudiais à Seattle avant de tout quitter après avoir été accepté ici. Je lui adresse un coup de coude.

— Papa, tu recommences à pleurer, ce n'est pas comme si je ne reviendrai pas pour Noël. Puis, nous sommes à six heures au lieu de dix-huit, ça devrait te soulager.

Je le vois sortir un paquet de Kleenex de sa poche de jeans avant de nettoyer ses yeux humides.

— Qu'est-ce que tu veux ? Chez les Denver, on a tendance à avoir vite les pupilles mouillés. Ta mère serait si fière de toi, ma petite Bonnie.

Je souris, le cœur serré. Maman est morte il y a deux ans, emportée par un cancer qu'elle a combattu durant plus de quatre ans. Elle est ma warrior, la femme que je souhaite devenir, une battante.

Chaque jour, elle faisait preuve d'une force et d'un courage inébranlables, même dans les moments les plus sombres. Elle ne se plaignait jamais, gardant constamment le sourire pour nous.

Je me souviens des journées où elle revenait de ses séances de chimiothérapie, épuisée, mais déterminée à ne pas laisser la maladie définir sa vie. Elle trouvait toujours le moyen de transformer les instants difficiles en quelque chose de positif. Lorsque ses cheveux ont commencé à tomber, papa les a rasés, avant de nous rassembler autour d'elle pour une soirée d'hilarités et de perruques colorées, nous glissant dans la peau des stars hollywoodiennes.

Maman avait une lumière en elle qui éclairait chaque pièce où elle entrait. Même quand la douleur était presque insupportable, elle parvenait à repérer la beauté dans les petites choses.

Un coucher de soleil, le rire d'un enfant, une chanson qui passait à la radio, elle savourait chaque instant de joie avec une intensité qui m'inspire encore aujourd'hui.

Elle était une conteuse merveilleuse, je me souviens des nuits auxquelles elle m'exposait des histoires avant de dormir, sa voix douce et apaisante me transportant dans des mondes imaginaires où tout était possible. C'est de là que vient mon amour pour la littérature, de ces moments précieux passés à l'écouter me raconter des fables de bravoure et de magie.

Même affaiblie par la maladie, elle trouvait le temps d'aider les autres. Elle était bénévole dans une association de soutien aux patients atteints de cancer, offrant réconfort et conseils à ceux qui traversaient des épreuves similaires. Sa générosité et son empathie étaient sans limites.

Elle m'a appris à être résiliente, à ne jamais abandonner, voire quand les choses semblaient impossibles.

« Les Denver ne baissent jamais les bras », disait-elle souvent avec un clin d'œil et un sourire plein de détermination. Elle était la quintessence de la force douce. Sa présence était une ancre dans nos vies, et même après son départ, son influence continue de guider mes pas.

A Heart For TwoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant