TRIBUNES - PARTIE V

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«De POST-ATTAL en POSTE RESTANTE...»
-6 septembre 2024-



« Oyé, Oyé, brave gens... »

« Après des semaines d'ombres et de fumées noires, volant au-dessus de la capitale, un nouveau premier ministre nous aura finalement été donné, faisant s'échapper les si attendues volutes de fumée blanche des pensées énigmatiques de l'occupant de l'Elysée...

Le conclave du président, et des différents partis politiques du gouvernement, aura finalement conduit à une résurgence, extirpant, comme d'un lointain passé, le nouveau pontife si attendu.

Michel Barnier, du haut de ses soixante-treize annuités, et chargé de tout son bagage politique, a donc pris ses fonctions le 5 septembre 2024, libérant son prédécesseur du poids de son mandat.

On ne pouvait pas faire plus convenue et placardée que le premier ministre des JO de 2024 qui passe le relais à celui qui en aura assuré la co-gérante en 1992... Evidement Macron l'aura fait.

Leurs discours, dans la cour de l'hôtel de Matignon, aura été à l'image de ces élections et de la dissolution. Gênants. A la bohème d'une volonté de croire, mis à mal par le lapsus contradictoire d'un jeune politique écorché, aura répondu la légèreté et l'humour d'un ancien que rien ne saurait départir. Et ce, quelque soit l'affrontement en cours. So british, You know ?

Barnier reprends ainsi les brides en main dans une passation douce-amère.

Et comment ne pas noter l'opposition, et la presque complémentarité, des deux conseillers du roi Emmanuel Ier. La coexistence, une fois de plus, d'un trouble.

Barnier.
Premier ministre le plus âgé de la nation promu après le plus jeune;
Premier plus jeune député de France, face au plus jeune secrétaire d'état et plus jeune ministre de la cinquième république;
Porteur de flamme de la vilénie, qui s'opposait en 1981 à la dépénalisation de l'homosexualité, pour venir serrer, d'une poigne ferme, la main de celui qui a choisi de l'assumer...

Barnier.
Tour à tour député, conseiller, ministre, sénateur, commissaire européen... Le savoyard aura même tenté de se présenter aux élections présidentielles de 2022, surfant sur la sympathie certaine que lui avait laissé sa gestion maitrisée du brexit. 

Barnier le négociateur. Serait-ce juste ça ? 

S'il critiquait ouvertement le chef de l'état dans son discours, pendant sa campagne, fort est à parier qu'un accord de principe aura au moins été trouvé pour accepter la validation de la passation. Mais à quel prix ? Dans quelle volonté ?  Le but est-il vraiment celui du long terme  ou d'une alliance à durée limitée ?  Barnier, Poste restante ?

Premier ministre de la France... Sans autre prétention politique que de vouloir y croire...

Barnier est-il en quête d'un graal pour son pays ou juste dans la collecte appliquée de l'image qui viendrait clore son ultime album de sticker panini?

Apaisons nous.

Puisque l'homme semble très bien connaitre  les rouages du système, soyons certain, au moins, qu'il saura comment prendre à bras le corps ses nouvelles fonctions. Et prions qu'il n'est pas déjà tous les codes pour en détourner les bonnes résolutions...»




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"QUID ?"

-7 septembre 2024-


«A défaut d'avoir écouté le choix des français, quid des institutions ?

Quid de nos députés ? Quid de nos ministres? Quid de la démocratie ?

L'affaire est encore et toujours à la question. Et elle interpelle. A défaut d'obtenir des réponses claires. Des réponses tout court...

Si certains partis comme la France insoumise, et le nouveau front populaire, refusent tout de go sa nomination au gouvernement, le nouveau premier ministre, d'obédience gaulliste, aura pu s'assurer de la complaisance pleine du LR et plus discrète du PS.

Le groupe Renaissance est quant à lui pris à la gorge par une double peine. Celle d'abord de suivre le président de la République, qui reste créateur et président d'honneur du parti, et dont la voix ne saurait que compter dans certaines décisions encore à venir... Et puis il y a le RN, encore et toujours, et cette volonté de ne pas vouloir lui céder... Ce parti de l'extrême droite qui, en jouant la carte du pacte patriote, et du parti responsable attentiste, actionnaire du compromis, oblige à une décision similaire et commune.... qu'on l'ait voulu ou pas...

Ce rassemblement national, qui dans son rôle d'arbitrage avéré, s'est donc positionné en faveur du premier ministre, rejetant toute idée de censure... Quid de la révolution ?
Cette décision aura eu le mérite de faire parler d'elle,  faisant bondir à la fois une partie de l'opposition, mais également une partie des onze millions d'électeurs patentés, qui crie à la trahison et au parjure. Et alors que certains s'interroge, et tente de lire entre les lignes proposées, bon nombre ne s'étonne même plus des pactes familiaux du clan Le Pen et de celui de la macronie. 

Oyé, Oyé, brave gens. Rien ne va plus...»



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« Du lièvre à la tortue...Ensembles ou Rassemblés ? »
- 8 septembre 2024 -



Pas de temps à perdre. Et départ tout de go.

Le lièvre Attal n'aura pas choisi de céder sans faire parler de lui dans cette passation.  Cassant une fois de plus les code de la déontologie. Cette transmission politique, qui aurait dû se vouloir courte et destinée à promouvoir son successeur, aura finalement était les prémices d'une volonté d'affiche, à la manière d'un discours électoral, à réception de lui même, et de son futur auditoire. Une fable à sa seule gloire. 

Le président de groupe a déjà quitté les chemins programmées pour les sentiers à débattre. Et déjà  tout s'accélère...

Mais de toute évidence, la tortue n'est pas si loin, alors qu'au secret de son QG, à l'abri des regards, et de son exosquelette impeccablement taillé,  le rassemblement rabat ses troupes et bat déjà le pavé.
"Nous nous attendons à de nouvelles législatives dès juin 2025, a dit madame Le Pen. Et nous nous y préparons"

Ainsi il a été dit, mais ainsi sera-t-il fait ?

Dans son propre mécanisme de campagne électoral, le rassemblement détonne, prend le temps de déplier ses cartes, d'aplanir son chemin, s'assurant sagement d'atteindre sa destination, tout en continuant à jouer les maître à penser du nouveau gouvernement...

C'est un constat qui tombe ici, Amis Et-Lecteurs....

Celui de deux camps au coude à coude, qui auront pris l'initiative de griller la ligne de départ ... Reste à savoir qui sera le premier à en passer l'arrivée ?

A défaut d'une guerre ouverte, mesdames-messieurs, faites vos jeux...






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#ELECTIONS_SOUS_EDITSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant