Scène 18
***Flash-Back***
Strasbourg
16 septembre 2024
Couloirs de l'auditorium E312
Ecole EDHEC
- Ce cher Gabriel...
Branco s'était assis sur un des bancs présents dans le couloir. Il avait posé sa tête contre le mur, et observé les néons briller.
Jordan s'était positionné sur le mur face à lui, les mains dans les poches. Il n'arrivait pas à détacher ses yeux de celui qui avait partagé une partie de la vie de Gabriel et qui ne semblait pas si éloigné de la photo du petit garçon rieur et de sa fleur dans les cheveux. Qu'est-ce qu'il ne voyait pas.
- Je suis curieux de savoir ce que vous lui trouvez... ou plus exactement, ce qu'il vous trouve... il tape dans du trente huit fillette en temps normal...
- Comme vous?
- Aoutch. Si sévère... Mais j'imagine que se faire remettre à sa place est un fantasme comme un autre pour ce très cher Gaby ? De mémoire... il a toujours beaucoup aimé ça...
Le regard de Branco s'était fait volontairement mutin. Un regard de provocation pure.
La mâchoire de Jordan s'était resserrée. Des mains dans une paire de poches aussi.
- Pourquoi vous faites ça? demanda alors ce dernier. Qu'est-ce qui vous pousse à rechercher systématiquement l'affrontement ?
L'avocat avait pouffé.
- Les gens comme vous. Comme Gabriel. Qui ne font qu'obéir au système qu'ils servent. Au dépend du bien commun.
- Je suis pourtant quelqu'un de simple, vous savez. Mon seul souhait est d'aider. Et de faire bouger les choses, pour qu'elles changent et s'améliorent.
- Pff. Vous m'en direz tant... Vous êtes donc un humaniste qui fait dans l'humanitaire?
- Je veux juste la paix. La sécurité. La justice pour tous. Que les Français puissent vivre dignement
- Pfff. La paix vous dites ?
- Parfaitement.
- Qui vous a donc formé ?... Un pays en paix est un pays qui ne répond pas aux exigences de Bruxelles, monsieur Bardella... Vous devez pourtant bien le savoir ? Vous le haut fonctionnaire de Strasbourg ? C'est Bruxelles qui fixe les règles. Bruxelles qui donne la consigne. Et ça notre cher président l'a très bien compris... Et c'est pourquoi il s'acharne avec une telle volonté à mettre notre si beau pays à mal...
- Ce n'est pas ce que moi je veux. Ni mon parti.
L'homme au cheveux épars avait raillé, et étiré son cou davantage.
- Vous êtes exactement comme tous les autres, monsieur Bardella... votre logiciel de pensée est le même...
- Mon logiciel de pensée ?
Juan s'était redressé pour se servir un verre à la fontaine à eau présente dans le couloir. Il prenait son temps. Occupant l'espace de manière presque aléatoire. Comme à contre temps.
- Les forces politiques de notre pays ont un logiciel idéologique à peu près commun... une simple programmation de gestionnaire qui consiste en trois points simples... Assoir le système productif mondial... Asseoir le système européen institutionnel, qui nous prive du coup d'une partie de notre souveraineté... Accepter de participer à l'impérialisme occidental, que nous imaginons pouvoir contenir, alors que nous ne faisons rien pour l'empêcher de s'endiguer...
Branco avait pris une grande gorgée de son verre d'eau, prenant soin de marquer une pause solennelle. Et agaçante.
- Le peuple veut la paix, certes. Mais aucun des partis que nous avons actuellement en France n'est prêt à s'y résoudre... Pas même le votre.
- Ah vraiment ...
- ... Prenez l'exemple de ce qui se passe entre la Russie et l'Ukraine.
L'avocat avait entamé quelque pas dans le couloir désert, et auquel Thierry empêchait tout accès.
- Lequel de nos partis politiques français s'est avancé sur le devant de la scène, pour admettre que notre engagement sur le terrain de cette guerre est dangereux ?Je vous écoute ?
- Un peu simpliste comme point de vu. La guerre n'est pas un sujet à prendre à la légère.
- Et donc personne ne l'a fait. Personne n'a pris acte. Et courage. Parce que vos intérêts, à tous, sont bien trop grands. A cause de ces trois fameux points simples justement.
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#ELECTIONS_SOUS_EDITS
FanfictionQuand l'arrivée d'une vague d'édits sur les réseaux sociaux pendant de simples élections, vient remettre en question l'amitié de longue date de deux hommes politiques. Avertissements: Scènes matures Relation homosexuelle Langage potentiellement cru
