#ELECTIONS_SOUS_EDITS

PARTIE VI - ACTE I

Scène 1
le 30 septembre 2024
13h30

Madame Le pen !!

"Doucement...

Madame Le pen !!

"...mais doucement !!!"

"Madame Le pen !?!"
"Madame Le pen !!!"

"Pas tous en même temps !"

- C'est des vrais tarés ces journalistes !
- Détends-toi, Sébastien.

"Madame Le Pen, une déclaration...!"
"Madame Le pen !

"J'aborde ce procès... avec beaucoup de sérénité..."

"Nous avons énormément d'arguments à développer pour défendre ce qui m'apparaît être la liberté parlementaire qui est en cause dans cette affaire...et je ne suis pas mécontente que nous ayons le temps pour les développer, puisque deux mois sont prévus ...pour ce procès... et pour démontrer que nous n'avons violé aucune règle...aucune règle politique et aucune règle...euh... réglementaire, en quelque sorte, du parlement européen..."

"Madame Le pen !"
"Madame Le pen !"

"Madame le Pen, est-ce que Jordan Bardella ne devrait pas faire partie des prévenus !"

"Madame Le pen !!"

- Éteins-moi ça, Thomas.

Jordan avait passé les mains dans ses poches, l'air grave. Quelques membres du parti et notamment du bureau étaient avec lui dans leur QG rue Michel-Ange. Le procès s'ouvrait. Et le trouble inconnu qui accompagnait les deux mois à venir était glaçant.

- Elle était calme.
- Comme toujours. Forte. Et imperturbable. Comment vont Louis et Julien?
- Oh ça va. Ils ne s'en font pas trop pour l'instant.
- Ou ils ne le montrent pas, avait dit Jordan, lucide. On en est qu'au début.
- Aussi.
- Il ne faut surtout pas se laisser déstabiliser par tout ça. Et il faut qu'on reste soudés coûte que coûte. Je vais m'occuper comme prévu des dossiers en cours. Sébastien, je t'en laisserais le relais au besoin.
- Ne t'inquiète pas. Hélène et Edwige sont aussi sur le coup.
- Je veux pas de conneries, Sébastien. On est bien d'accord?
- O-on va gérer.
- Bien. Si Marine doit s'absenter à l'Assemblée... Je compte sur vous tous et surtout sur toi Jean-Philippe. 
- Mmm... pas de problème. 
- On va gérer, avait dit Thomas. Tu peux compter sur nous.
- Merci.
- Tu vas retourner au parlement ?
- A partir de la semaine prochaine, oui. Beaucoup de partenariats vont devoir se traiter sur place. Et je ne peux pas repousser plus d'interventions là-bas. Maintenant que le procès a commencé, nous devons agir le plus naturellement possible. Nous morfondre dans les bureaux ne changera rien. Nous avons pu la seconder au maximum pendant qu'elle était là, nous devons maintenant l'appuyer au maximum en faisant de notre mieux à nos tâches respectives. Je serais dans mon bureau.

Jordan avait acté son mouvement dans une position droite, sous le regard des autres qui savaient combien ce qui était en train de se jouer était difficile. Chacun d'eux l'avait regardé marcher, comme si le poids sur ses épaules pouvait se voir à l'œil nu. Leur président de parti. Si jeune président. Plus jeune que chacun d'entre eux. Ce que ses opposants et les journalistes lui reprochaient si souvent. Si jeune à la tête d'un monde qui mettait entre ses mains la responsabilité de chacun de ses membres et de ses électeurs.

- Faut qu'il se détente, avait lancé une voix que le plus jeune ne préféra pas reconnaitre.
- Tu t'es mis à sa place cinq minutes?  avait aussitôt lancé une autre ,qu'il reconnu pour le coup immédiatement, alors qu'il avait tourné dans le couloir et monté les escaliers pour atteindre son bureau.