PARTIE II - ACTE III

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Prologue

Les semaines qui suivirent furent électriques.

D'abord parce que ce qui s'était passé lors de l'élection du bureau de l'Assemblée nationale avait fait couler beaucoup d'encre. La majorité obtenue par la France insoumise au bureau de l'Assemblée nationale fit grincer des dents autant qu'elle provoqua la liesse.

L'obligation assumée, ou pas, de la droite, à devoir former une coalition pour y faire face, créait des conflits ouverts. Et la non-représentativité du rassemblement nationale interrogeait autant sur le fond que sur le principe. Et surtout sur le système démocratique.

En parallèle de toute cette agitation qui paralysait chaque jour un peu plus le pays, un froid certain s'était installé entre le rassemblement et la macronie. Les alliances passées par les uns et les autres avaient fini d'entamer toute volonté d'entente, si bien que la distance glaciale qui s'était installée entre Gabriel et Jordan parut logique. Tout du moins au début.

Comme le lui avait si bien dit le chef de l'état, Gabriel ne savait pas feindre. Et son mal être commençait à se voir. Pas dans son émotionnel consenti mais plutôt dans sa façon de ne plus en avoir justement. Gabriel était connu pour sa bonne humeur, sa facilité à sourire, à communiquer, et même sa facétie. Ses bouderies, comme aimait à en plaisanter Emmanuel, ne duraient jamais longtemps et n'étaient jamais vraiment virulentes. Gabriel n'était pas quelqu'un de rancunier au demeurant. Et il avait appri à pardonner.

A présent, il taisait. Se contentant d'humeur platonique. Et si la fatigue pouvait effectivement expliquer cette distance pour la grande majorité des gens, pour ses proches rien n'était plus théâtralisé que les sourires polis qu'il échangeait.


Scène 1
Matignon
Chambre de Gabriel Attal.
Pensées

« Dans l'actualité de ce mardi, et comme l'a prévu le président de la République, Monsieur Attal devrait continuer son mandat jusqu'à la fin des jeux olympiques. Cela pourrait comprendre également les jeux paralympiques qui se terminent début septembre... »

« Le front populaire, galvanisé par la majorité des postes obtenus au sein du bureau de l'assemblée, est rentré dans une guerre dure de tacle et d'intimidation. Aucun répit n'est laissé aux différents partis de l'hémicycle et chaque jour un nouveau nom est évoqué afin qu'un premier ministre de leur parti soit élu... »

« Pas de quoi intimider notre président qui campe sur ses positions et l'article 8 de la constitution, lequel pour rappel lui permet de tenir son délai, quel que soit le temps. Personne de devrait donc être désigné avant la rentrée de septembre... »

« Le premier ministre Gabriel Attal a clairement fait part de son désir d'une coalition entre son parti et les différents partis de la droite. Il maintient sa volonté de faire barrage à la France insoumise, n'ayant plus à se préoccuper du rassemblement national grand perdant et absent du cœur de l'assemblée nationale. »

« Le pacte acté avec la droite républicaine a sans aucun doute porté ses fruits et donné l'envie au député Attal de réitérer l'exploit »

Gabriel avait soupiré. Il le faisait très régulièrement ces derniers temps. Plus qu'il ne respirait tout court probablement. Il subissait l'obstination d'Emmanuel de plein fouet alors qu'il devait encore prendre ses marques à son nouveau poste de président de parti. L'homme était fatigué. Usé même. Et les vacances tant espérées devenait un mirage qui s'effilait chaque jour un peu plus. Il ne pouvait être question de se reposer quand le gouvernent pouvait céder d'un jour à l'autre.

#ELECTIONS_SOUS_EDITSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant