PARTIE VI - ACTE III

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[La bonne année à vous ✨️😊]

Scène 1
***Flash-Back***
24 novembre 2024
(4 jours avant Strasbourg)
Appartement Marie de Couriss

- Je croyais qu'il avait tourné la page?
- Ben moi aussi.
- Vous vous revoyez quand ?
- Mercredi.

Gabriel était assis à même le sol, pieds nus, sur le tapis du salon de sa mère. Appuyé contre le canapé, il avait une jambe pliée sur le côté et un genou relevé. C'est une position qu'il adorait prendre. Depuis petit. Entre décontraction et façon de se maintenir droit. Sa mère s'était assise près de lui, dans un des petits fauteuils qui encadraient la table basse. Une odeur de Café flottait dans l'air. Café à la cafetière. Comme elle aimait à le préparer. Mais pas forcément à le boire. Etrange paradoxe qui avait toujours amusé son fils.

- Et t'en penses quoi ? Tu voudrais recommencer avec lui?
- Je... je sais plus où j'en suis. Honnêtement, il m'a pris de court. On devait se voir ce week-end, pour le vote des candidatures du prochain Conseil national, mais je lui ai dit que je n'étais pas disponible pour qu'on se voit. J'ai besoin de réfléchir.
- Réfléchir ? A quoi exactement ? Sois tu veux, sois tu veux pas, non ?
- C'est juste que... on a passé beaucoup de temps ensemble ces derniers temps. Et c'était vraiment agréable... mais...je dois bien reconnaitre que j'en suis le seul responsable. Et qu'il a pas vraiment eu le choix, admis Gabriel dans un léger rire nerveux.
- Je ne pense pas que tu lui ais mis le couteau sous la gorge, non plus, s'amusa sa mère.
- Non, évidement. Mais c'est moi qui ai provoqué la situation finalement. Donc... je m'interroge.
- Sur quoi ?
- Sur ce que ça peut bien vouloir dire. Et j'ai du mal à faire le tri.
- Ca dépends... Tu as voulu passer du temps avec lui pourquoi ?

L'homme brun mordilla ses lèvres un instant, comme se jaugeant lui-même, le regard plissé et le souvenir dans le vague, à la manière d'un traveling arrière. C'était venu comment, au tout départ, ce besoin de le contacter sans raisons particulières?

"T'as vraiment besoin de me faire chercher comme ça?"

- Je... j'avais besoin de quelqu'un à qui parler. De me sentir soutenu. Et en sécurité aussi. Stéphane me connait bien. Et c'est un ami. Et la passation de la présidence du parti a été un moment de stress pour moi. L'avoir à mes cotés a facilité les choses, je dois dire.
- Et c'est compréhensif... Mais tu te sens comment quand tu es avec lui ? Tu ressens quoi ?
- Je me sens bien ? On s'entend bien avec Stéphane, tu le sais.
- Rien d'autre?
- Je le trouve toujours aussi... charmeur. Et attendrissant. Il a toujours eu l'ascendant sur moi, tu le sais ?
- C'est vrai. Mais est-ce que l'étincelle est toujours là ?

Gabriel avait grimacé.

- Honnêtement je ne m'étais pas posé la question avant qu'il m'en parle.
- Ah.
- Mais je reconnais que de se revoir comme ça, autant, ca a bousculé un peu nos habitudes. On ne se côtoyait plus autant ces dernières années.
- Et tu aimerais pas ça, justement, vous retrouvez tous les deux plus souvent?... Comme avant ?
- Je... je ne sais pas, maman. Depuis le temps, Stéphane et moi, c'est de l'histoire ancienne.
- Au grand dam de ta pauvre mère et de tes sœurs.

Gabriel avait levé légèrement les yeux et gonflé ses joues.

- Ça va, je plaisante. Mais tu ne voudrais pas réessayer, pour voir ? Qu'est-ce que ca te coûtes?
- Je peux pas.
- A cause de Jordan ?

Le regard de Gabriel fit pouffer sa mère, qui soupira aussitôt, avec une certaine lassitude, se contentant de resservir les deux tasses à café posées devant eux.

- Tu ne sais pas non plus, c'est ça ?
- C'est juste que... je suis un peu perdu en ce moment. Et mon travaille me prend beaucoup de temps.
- Comme toujours, Gabriel. Mais tu m'as bien dit que tu l'aimais, non ?
- C'est vrai.
- Et pour toi Stéphane est juste un ami ?
- ...Oui ?
- Oui ou...?
- Oui.
- Alors pourquoi tu te prends la tête ? T'as ta réponse, non ?
- C'est pas si simple.
- Encore ? Je croyais que justement c'était simple avec lui ? Simple de l'aimer. Ce sont bien tes mots, non?
- T-Tu te rappelles de ça ?
- Ma foi, comment tu veux que j'oublie un truc pareil ? Mon fils qui m'explique qu'aimer est simple ? Alors que ta sœur m'a encore sorti, pas plus tard que la semaine dernière, que si tu partais avant elle, c'est la phrase qu'elle ferait inscrire sur ta tombe. Ci-git Sieur Gabriel, le « c'est pas si simple» de la famille « Attal-De Couriss » et du gouvernent français !
- Ah bah sympas les discussions de famille.
- Au moins t'es au courant.
- Laisse-moi deviner... Fanny ?
- Comme toujours.
- Pfff. Elle va bien ?
- Ça va, oui. Elle a hâte que les fêtes arrivent pour qu'on prenne un peu du temps tous ensemble.
- On va toujours en corse ?
- Sauf changement.

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