L'ombre des projecteurs

Chapitre 13

Le soleil se leva doucement sur Caen, baignant l'appartement de Pierre d'une lumière douce et dorée. Helena et Pierre s'étaient endormis sur le canapé, entourés de couvertures qui les avaient maintenus proches l'un de l'autre toute la nuit. Pierre se réveilla le premier. Il resta là, allongé sur le côté, ses yeux se posant sur le visage endormi d'Helena. Elle avait le visage détendu, ses lèvres s'étirant en un léger sourire même en rêve. Pierre ne put s'empêcher de sourire en retour.

Il se souvenait de la soirée d'hier, de la manière dont ils s'étaient connectés en répondant à leur désir de se retrouver, de se sentir proches l'un de l'autre. Pierre sentait encore la chaleur des baisers d'Helena et la douceur de ses caresses. Cette nuit avait été précieuse, une échappée hors du temps, et Pierre réalisa qu'il n'avait pas ressenti un tel bonheur depuis longtemps. Il la regardait, en se disant qu'il ferait tout pour que ces moments se répètent, encore et encore.

Mais la réalité, avec sa manière implacable de rappeler ses devoirs, finit par attirer son attention. Pierre détourna finalement les yeux d'Helena, à contrecœur, pour jeter un œil à son téléphone. Une notification apparut, et il remarqua un message de Léo : « Alors, tu as avancé sur la musique pour l'album ? » Un léger soupir traversa ses lèvres, mais il se radoucit aussitôt. Il n'avait pas l'intention de laisser le travail interrompre ce qu'il vivait avec Helena, mais il se dit que finalement, cette nuit lui avait apporté quelque chose de plus : l'inspiration.

Il répondit rapidement : « Je te l'envoie d'ici ce soir. » Aussitôt, il se leva discrètement, prenant soin de ne pas réveiller Helena. Il la recouvrit un peu plus des couvertures avant de se diriger vers son bureau.

Pierre s'installa devant sa guitare, les doigts effleurant doucement les cordes. Il chercha les accords parfaits, ceux qui refléteraient ce qu'il ressentait. Il jeta un coup d'œil vers le salon où il apercevait Helena. Ses doigts commencèrent à jouer des accords, et les premières notes de la chanson résonnèrent doucement dans l'appartement.

Les paroles vinrent lentement. Pierre était déterminé à créer quelque chose de parfait, quelque chose qui capturerait l'essence de cette nuit. Il pensait à Helena, à sa douceur, à sa force et à la façon dont elle le faisait se sentir entier. Après "Tout en mieux", il me fallait quelque chose qui aille encore plus loin.

Le son de la guitare finit par éveiller Helena. Ses paupières papillonnèrent légèrement, ses yeux s'ouvrant sur la lumière dorée. Elle se redressa doucement, un sourire flottant sur ses lèvres en découvrant Pierre penché sur sa guitare, concentré, le visage sérieux. Elle ne put s'empêcher de ressentir une vague de chaleur l'envahir.

Elle se leva et s'appuya contre le cadre de la porte de la pièce. Sa voix était encore endormie : « Alors, tu travailles déjà ? »

Pierre leva les yeux vers elle, et son visage s'illumina. « Bonjour, ma belle. Oui, je termine la dernière chanson pour l'album. Je voulais en finir avant notre sortie d'aujourd'hui. » Ses yeux la suivaient avec affection.

Helena s'étira, s'approchant de Pierre, curieuse. Elle s'installa à côté de lui, jetant un coup d'œil vers la feuille sur laquelle il écrivait. « Je peux voir ce que t'as écrit ? » demanda-t-elle sur un ton angélique, avec cette pointe de curiosité.

Pierre secoua doucement la tête, amusé. « Non, bébé, désolé, mais celle-là tu l'écouteras pas tout de suite. » Helena leva les yeux au ciel, jouant l'indifférente, même si un léger sourire flottait sur ses lèvres. Elle s'apprêtait à se lever, feignant de ne pas être intéressée, mais Pierre ne la laissa pas s'échapper si facilement.

« Eh toi, viens par là », dit-il d'une voix taquine, en saisissant son bras et la ramenant vers lui. Il l'enroula dans ses bras, l'enfermant dans une étreinte de laquelle elle ne pouvait se dégager. Elle rigola, tentant de se défaire doucement de son emprise. « Tu m'étrangles, Pierre ! » s'exclama-t-elle, mais il ne relâcha pas son étreinte.