Chapitre 7

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Helena restait distante avec Pierre pour le reste de la soirée, tentant de garder une façade détendue malgré la tension qui la rongeait de l'intérieur. Ses amis de longue date, Marie et Victoire, ne furent pas dupes. Elles connaissaient Helena trop bien pour ne pas remarquer que quelque chose clochait. Avec des sourires compatissants et des gestes tendres, elles tentèrent de la réconforter sans poser de questions. Elles savaient que lorsqu'Helena serait prête, elle leur parlerait.

Quand vint le moment de dire au revoir à son petit groupe d'amis, Helena prit une grande inspiration. La soirée avait tourné au désastre, en grande partie à cause de la confrontation imprévue entre Pierre et Leon. Elle détestait ce genre de tension, surtout avec des personnes qui comptaient pour elle. Pourtant, elle savait qu'il fallait qu'elle fasse face à la situation. Sans un mot, elle se proposa de raccompagner Pierre à l'hôtel où ils logeaient avec le reste de l'équipe.

Le trajet se fit dans un silence pesant, seulement rompu par le fond sonore de la radio. Helena fixait la route, ses mains crispées sur le volant, tandis que Pierre, assis à côté d'elle, jouait nerveusement avec ses doigts. Son regard restait perdu à l'extérieur, mais son esprit était ailleurs, absorbé par les événements de la soirée. Il se sentait épuisé, déçu, et surtout confus par ce qu'était devenue sa relation avec Helena. Cette fille qu'il aimait profondément, mais avec qui il ne parvenait plus à communiquer comme avant.

Quant à Helena, elle sentait une tempête intérieure gronder. Elle avait fait tant d'efforts pour maintenir l'harmonie entre ses amis et Pierre, pour fusionner les deux mondes qui comptaient le plus pour elle. Mais la réalité lui échappait. Elle était fatiguée de ces non-dits, de cette incompréhension qui s'était installée entre eux. Quand ils arrivèrent à l'hôtel, Pierre brisa enfin le silence.

« Tu montes avec moi ? » demanda-t-il d'une voix basse, tout en désignant l'immeuble de l'hôtel du regard.

Helena tourna doucement la tête vers lui. Elle n'avait aucune envie de continuer cette conversation, mais elle savait que c'était nécessaire. Leur relation ne pouvait plus fonctionner sur des silences et des excuses. Elle hocha la tête, et ils sortirent de la voiture ensemble, marchant vers l'entrée de l'hôtel comme deux étrangers.

Dans l'ascenseur, ils restèrent silencieux. Helena sentait son cœur battre plus vite, appréhendant la confrontation à venir. Pierre, quant à lui, était nerveux, ne sachant pas vraiment comment aborder les choses. Une fois arrivés dans la chambre d'hôtel, il referma doucement la porte derrière eux et se tourna vers elle.

« Je suis désolé, Helena... » commença-t-il, mais elle l'interrompit aussitôt, d'un ton sec.

« Non, Pierre. J'en ai marre de tes excuses. » Elle planta ses yeux dans les siens, son regard chargé d'émotion. « Ce dont j'ai besoin maintenant, c'est que tu m'écoutes. Juste ça. »

Pierre acquiesça en silence, sachant qu'elle avait raison. Il prit une grande respiration, se préparant à encaisser ce qu'elle allait dire.

« J'ai voulu te présenter mes amis, » commença Helena, sa voix légèrement tremblante, « parce que tu comptes pour moi. Parce que je voulais que tu fasses partie de ma vie, que tu rencontres les gens qui m'importent le plus. Mais ce soir... tu as tout gâché. »

Pierre se mordit l'intérieur de la joue, tentant de garder son calme. Mais il ne put retenir un rire amer. « Tout gâché ? C'est ça que tu crois ? »

Helena fronça les sourcils. « Comment tu peux dire ça, Pierre ? Tu sais très bien que tu as merdé. »

« Tu parles de quoi, exactement ? » demanda-t-il d'un ton agacé. « Du fait que j'ai voulu mettre une droite à Leon ? »

L'ombre des projecteursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant