Chapitre 36

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Surprise du soir (pour ceux qui ne dorment pas encore). Parce qu'il m'a beaucoup été demandé ;) Enjoy!
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Maxime écoutait attentivement, ses yeux plongés dans les siens, sans jugement, sans impatience. Juste là pour elle.

« Mais très vite, il a commencé à m'éloigner de mes amis, de ma famille... » Elle marqua une pause, comme pour avaler l'amertume de ce souvenir. « Au début, il me disait que c'était pour qu'on soit plus proches, pour que je me consacre vraiment à notre relation. Mais en réalité, il voulait surtout que je n'écoute plus personne d'autre que lui. »

Helena inspira profondément, trouvant la force de continuer. « Il jouait avec mes émotions, me culpabilisais pour des choses que je n'avais pas faites. Si je ne répondais pas à ses messages assez vite, c'était la crise. Il m'accusait de ne pas assez l'aimer, de le négliger. Il faisait des crises pour rien, et moi... moi je me sentais toujours responsable. »

Maxime hocha doucement la tête, absorbant chacun de ses mots.

« Et y'avait d'autres filles. Je savais, quelque part, qu'il me trompait. J'avais même vu des messages parfois. Quand j'essayais de lui en parler, il me retournait la situation, disant que c'était moi qui étais trop jalouse, paranoïaque. Que j'avais un problème de confiance. » Helena serra les poings sans s'en rendre compte, sa voix vacillant entre colère et tristesse. « Et le pire, c'est qu'il a réussi à me faire croire que tout était de ma faute. J'étais jeune, amoureuse, et il m'a manipulée comme ça pendant presque deux ans. »

Maxime restait silencieux, mais son expression trahissait un mélange de compassion et d'indignation.

« Il m'a même... poussé à faire des choses que je n'étais pas prête à faire, » murmura-t-elle, baissant les yeux. « Il disait que si je l'aimais vraiment, je devais le prouver. Que les autres filles, elles, ne se posaient pas toutes ces questions. Je me sentais coincée. C'était comme si, pour le garder, il fallait que je me perde complètement, que je renonce à tout ce que j'étais. À cause de lui, j'ai commencé à fumer, sortir, boire... toujours pour lui plaire. »

Maxime ferma les yeux un instant, comme pour contenir sa propre colère. Puis, il lui adressa un regard doux, presque protecteur.

« Helena... Je suis désolé que tu aies vécu ça. Personne ne devrait te traiter comme ça, surtout quelqu'un qui prétend t'aimer. »

Elle le regarda, et pour la première fois depuis longtemps, elle sentit qu'elle n'avait plus besoin de cacher cette part sombre de son passé. « Merci, Maxime. Je pense que j'avais besoin d'en parler... depuis tout ce temps. Avec Pierre, j'ai peur qu'il me voit différemment, qu'il pense que je suis... abîmée, ou je ne sais pas. »

Maxime lui prit doucement la main. « Écoute, Helena... personne n'a le droit de te définir par ce que quelqu'un t'a fait subir. Et Pierre... il t'aime vraiment. Ça se voit dans chaque regard qu'il te lance. Et si un jour tu décides de lui en parler, il comprendra. Mais quoi qu'il arrive, tu restes toi, avec ta force et ta douceur, malgré ce que tu as traversé. »

Helena serra sa main en retour, un poids en moins sur ses épaules. Elle se sentait enfin libérée de ce secret.

« Il me critiquait aussi, sur mon apparence. Il disait qu'il voulait juste que je sois 'la meilleure version de moi-même', mais à force... j'ai commencé à me demander si j'étais assez bien pour lui. » Elle esquissa un sourire triste, une ombre dans le regard. « À chaque fois qu'il faisait des remarques sur mon poids, sur mes vêtements, je me sentais... sale. Comme si mon corps ne lui appartenait pas encore assez. »

Maxime fronça les sourcils, une pointe d'indignation dans le regard, mais il ne l'interrompit pas.

« Il m'a insinué que je devrais perdre quelques kilos, rien de dramatique... mais assez pour que je me sente constamment mal. Ça m'obsédait. Chaque miroir, chaque photo, je scrutais le moindre défaut, me demandant ce qu'il aurait à dire. Il me disait que les filles autour de lui faisaient toutes des efforts, que je ne pouvais pas me laisser aller si je voulais le garder. Et moi, je... j'essayais de suivre. »

L'ombre des projecteursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant