Chapitre 32

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Pierre sentit son cœur se serrer en voyant Helena. Il était à la fois surpris de la voir ici et bouleversé par ce qu'elle avait sûrement vu. Helena, de son côté, n'attendit pas une seconde de plus : elle quitta la maison en courant, submergée de honte et de confusion.

Des tas de pensées la submergeaient, et elle avait l'impression que sa tête allait exploser. Elle accélérait le pas, terrifiée à l'idée que quelqu'un la rattrape. Elle ne comprenait plus rien. Pierre lui avait juré qu'il était fou d'elle, elle le sentait encore. Était-ce un mensonge ? Ou alors, était-il vraiment perdu dans son histoire avec Ilona ? Elle en voulait aussi à ses amis qui avaient insisté pour qu'elle vienne, mais là, tout lui semblait absurde. Elle se sentait prête à devenir folle, si ce n'était pas déjà le cas.

Pierre, sous le choc, se précipita vers la porte pour la rattraper.

Ilona, elle, observait toute la scène avec un sourire en coin, comme si tout se passait selon son plan. Mais Léa, décidée, brisa le silence :

« Sérieusement, Ilona, t'en as pas marre de foutre ta merde ? Pierre n' en a plus rien à faire de toi ! Peu importe que toi t'aies encore des sentiments ou pas. Essaie juste de te souvenir de ce que vous avez vécu, un peu de respect pour lui, lâche-le. »

Ilona fronça les sourcils et laissa échapper un léger soupir. « C'est juste que... j'l'ai jamais vraiment oublié. »

Maxime, calmement, prit la parole à son tour. « Ilo, t'es la première fille qu'il a aimée, t'auras toujours une place spéciale, mais là, tu gâches tout. »

Ilona leva les yeux, hésita, puis murmura : « C'est trop tard, de toute façon, je ne peux plus faire marche arrière. J'ai signé un contrat avec sa maison de disques. »

Un soupir général traversa la pièce. Léa demanda : « Quel genre de contrat ? »

Ilona baissa les yeux. « Je dois faire semblant d'être avec lui, sinon ils ne me lancent pas. »

Léa secoua la tête, exaspérée. « Sérieusement, Ilona, tout ça... ton histoire avec Pierre, ta carrière... tout ça, ça vaut vraiment la peine de le salir comme ça ? Tu penses pas que les gens mériteraient de te connaître pour qui tu es, toi, pas comme l'ex de Pierre ? »

Ilona détourna le regard, gênée. « Oui mais Helena, elle aussi, c'est bien grâce à lui qu'elle est là, non ? »

« Non, Ilona, arrête. Tu sais très bien que c'est faux. Elle doit tout ça à elle-même. »

Ilona baissa la tête, touchée. Elle savait que Léa avait raison. Et elle ressentait une énorme jalousie. Helena brillait, seule, grâce à sa voix, son talent, sa personnalité. Au fond, Ilona rêvait d'avoir la même vie. Dans d'autres circonstances, elle aurait sûrement admiré Helena, mais là, elle était juste la fille pour laquelle Pierre avait vraiment tourné la page.

« Il m'a jamais regardée comme ça... comme il la regarde, elle. » Elle eut un sourire triste. « Je suis désolée. »

Puis elle tourna les talons et quitta la villa sans ajouter un mot.

Pendant ce temps, Pierre avait réussi à rattraper Helena. Il la prit doucement par le bras. Elle se retourna, les yeux rougis par les larmes, et le silence s'installa entre eux. Helena mordait ses lèvres, tremblante, et Pierre, en la voyant comme ça, sentit un coup en plein cœur. Il se détestait. Il lui avait promis de l'aimer comme elle le méritait, de ne plus jamais la faire souffrir, et voilà que, encore une fois, il la voyait en larmes par sa faute.

Sans un mot, il la prit dans ses bras, aussi fort qu'il le pouvait, comme s'il ne voulait plus jamais la lâcher. Helena, silencieuse, se serra contre lui et ferma les yeux, profitant de son parfum. Sa tête lui criait de partir, de le repousser, de hurler. Mais son cœur, lui, était exactement là où il devait être.

L'ombre des projecteursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant