𝟑𝟔 - 𝐈𝐫𝐞𝐧𝐞-𝐀𝐥𝐞𝐣𝐚𝐧𝐝𝐫𝐨

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IRÉNE


— On a raté le train, m'informa Mei.

— Je le sais !

M'arrêtant au bord de la route, je pose la tête contre le volant sans espoir dans cette situation qui ne fait qu'être de la faveur d'Alejandro et ses hommes. Si nous avions pu quitter plus tôt la frontière, nous serions à Lubbock et nous aurions seulement à prendre l'avion par la suite pour New York. 

Mais rien ne se déroulait comme nous l'avions imaginé. Une migraine épouvantable me suit depuis l'explosion à la frontière, je détache à queue-de-cheval, afin de détendre un minimum ma migraine sur le point d'imploser.

Un silence assourdissant règne dans l'atmosphère piteuse, je lève la tête et constate le visage de ma meilleure en larme, aucune de nous deux souhaiter un tel destin.

— On peut prendre le train depuis Roswell, annonçai-je.

— C'est à 12 heures en voiture, Irène ! On est mal !

— Tu as un autre plan, peut-être ?! Ce n'est qu'une question de temps pour qu'ils nous retrouvent ! Et cette fois pas même un mariage qui nous épargnera !

La patience et la sagesse n'étaient plus parmi nous. Que faire ? Nous ne pouvions pas nous rendre à l'aéroport et la gare de San Diego, c'est le premier endroit qu'ils nous attendraient. Le plus sur est de prendre celui qui est le plus loin de tout ce bordel.

La chaleur étouffante de l'été me fait perdre la notion entre ce qui est le plus intelligent de faire, mon t-shirt blanc n'était qu'un tissu enrobé de ma sueur. J'inscris sur le GPS « Gare Roswell » et démarre à nouveau la voiture.

 Le chemin demeure silencieux un long moment, et nous arrivons à quitter San Diego sans difficulté. Mon esprit était ailleurs que sur la route. Et si nous nous faisions prendre ? Qu'arrivera-t-il ? C'est une question rhétorique, la réponse est évidente.

Rien ne nous épargnera cette fois. Mes pensées reviennent à la proposition de cet enfoiré d'Alejandro, peut-être ce qui était le plus juste était de l'accepter. 

Si j'avais couché avec lui, il m'aurait libéré. Mais je n'avais aucune confiance en cet homme, il n'avait pas tenu sa parole et s'en est pris à Allan.

Plus de cinq heures en voiture, la fatigue prenait le dessus de toute mon énergie. Nous nous sommes arrêté au bord d'une route déserte, pas une seul voiture dans les environ.

— Je crève de faim, me confia Mei, assis au sol de manière ou ses jambes son allonger. On devrait trouver un endroit ou manger.

— Sûrement, mais il n'y aucun service plazas.

L'environnement autour n'était qu'aridité et sécheresse. Nous étions dans ces zones délaissées par l'État, là où personne ne se soucie vraiment de l'entretien. Le soleil se couchait enfin, offrant un rare moment de fraîcheur après la chaleur accablante de la journée. 

Une station-service se trouvait un peu plus loin. Debout, appuyé contre la voiture, je profitai de l'instant pour étirer mes jambes. Après cinq heures de conduite ininterrompue, la fatigue pesait sur moi, mes bras et mes jambes engourdis, le sang peinant à circuler correctement après avoir maintenu le volant si longtemps. 

Je savais qu'il me restait encore de la route à faire, mais ce moment de pause me semblait indispensable.

— Je vais aller chercher des snack, désignai-je la station d'essence.

FernandezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant