𝟒𝟒 - 𝐅𝐮𝐫𝐞𝐮𝐫

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ALEJANDRO 


Plus de jours que je ne suis plus à l'hôpital d'Irène, je suis retourné à la maison et je me suis directement dirigé vers la chambre de Rosa. Pas de détour, pas d'hésitation.

Elle était encore faible, sa convalescence à peine entamée après s'être tiré une balle. L'idée de la voir dans cet état me nouait les entrailles, mais je devais la voir.

La porte de sa chambre était entrouverte. Je poussais lentement. Rosa, ma sœur, allongée sur le lit, entourée d'oreillers. Elle avait le teint pâle, presque translucide, et ses cheveux sombres, d'habitude toujours impeccables, étaient en désordre. 

Elle tourna la tête vers moi à mon entrée, son regard un mélange de fatigue et de soulagement.

— Alejandro ? murmura-t-elle, sa voix brisée.

Je m'approchai, lentement, comme si elle risquait de disparaître à tout instant. Elle tenta de se redresser, mais je levai la main pour l'en empêcher.

— Ne bouge pas, dis-je doucement, presque dans un murmure.

Je m'assis sur le bord du lit, la regardant de près. Ses yeux étaient cernés, son visage marqué par la douleur et la faiblesse. 

Cette vision aurait dû apaiser ma colère, mais elle n'a fait que la raviver. Rosa avait failli mourir. À cause d'elle. À cause d'Irène.

— Pourquoi ? lâchai-je finalement, ma voix plus dure que je ne l'aurais voulu.

Rosa détourna le regard, incapable de soutenir le mien. Une vague de culpabilité traversa son visage, mais elle ne répondit pas. Je sentais ma mâchoire se contracter, ma colère bouillonnant sous la surface.

Pendant ces deux jours, j'avais essayé de me convaincre que ma compassion pour Irène était réelle, que je pouvais mettre de côté ma haine. 

Mais en voyant Rosa ainsi, tout me revenait. L'envie de tuer Irène, de mettre un terme définitif à sa présence dans nos vies, était là, plus forte que jamais.

Je me levai brusquement, incapable de rester assis plus longtemps.

— Repose-toi, ordonnai-je d'une voix tranchante avant de sortir de la chambre. Et ne fait plus jamais une chose comme ça, Rosa. 

Le risque s'est éteint, le lien s'est brisé. 

En claquant la porte derrière moi, je sentais mes pensées s'emballer. Irène. Son visage, son regard, sa voix. Tout en elle m'était insupportable. Je la détestais pour ce qu'elle avait fait. Rosa ne serait pas dans cet état si elle n'était pas entrée dans ma vie.

Je me dirige vers ma voiture, repris le volant et fixe le soleil puissant du matin et pris le trajet. 

Mes doigts serrent le volant, mes pensées se tournèrent vers Leonardo, mon propre frère. Depuis que j'avais découvert son rôle dans la fuite d'Irène, il avait disparu, comme le lâche qu'il était. Aucun appel, aucun message. Rien. Ce silence n'était qu'un aveu de culpabilité.

Leonardo avait brisé le lien sacré de la famille en me trahissant pour elle. Il savait ce que cela signifiait, il savait ce que je ferais. 


***


Je me retrouvais dans les couloirs blancs de l'hôpital, chaque pas résonnant contre le sol. L'odeur stérile des désinfectants m'irritait, mais je l'ignorais. Je n'avais qu'une idée en tête : ramener Irène à la maison.

FernandezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant