ALEJANDRO
Je fixais la tablette où la position d'Aren clignotait, se déplaçant rapidement vers Roswell et non vers Clovis, comme prévu. Pas de doute, c'était bien lui le traître. La colère montait en moi, et je savais que son action se paierait cher, très cher.
J'allais le tuer moi-même, sans hésiter. Tous mes hommes, dès leur recrutement je leur offre une montre, pas un cadeau, mais une garantie pour moi de toujours savoir où ils sont, où ils vont. Grâce à la puce GPS qu'elles contiennent, personne ne peut m'échapper.
— Patron, articule Pablo, on va tuer ce fils de pute ? J'envoie les hommes tout de suite.
Je fixais toujours la tablette, serrant les dents. L'envie de la jeter à travers la rue me démangeait, mais je me retiens. Je refusais de laisser ma rage éclater, de donner cette satisfaction à quiconque oserait l'apercevoir.
Aren avait tout manigancé. Ce n'était pas une trahison de dernière minute, il y avait mis du temps, de la patience et cette idée de m'éloigner ma femme mûrissait sûrement depuis longtemps. Depuis combien de temps préparait-il ça, se croyant plus malin que moi ?
— Non, dis-je, on va attendre. Il va rejoindre Irène, on va le suivre de loin et la récupérer avec cet enfoiré. Tu viens avec moi, Pablo, on va les suivre et prévient les hommes de Roswell d'encercler leurs zone.
— Oui, patron.
La position d'Aren s'immobilisa enfin, il avait retrouvé Irène. Une brûlure froide me monta à la gorge, un feu glacé alimenté par des images qui surgissaient sans répit, à quel point Irène avait-elle compté sur lui ?
Jusqu'où étaient-ils allés ? Ils auraient pu être proches, trop proches. Peut-être l'avait-elle laissé la toucher, l'effleurer alors que je devais être le seul à la toucher.
La rage montait en moi comme un poison lent. Aren, Irene... tous les deux allaient en payer le prix.
Je composai le numéro de Leonardo et attendis avec une impatience fébrile qu'il réponde, les yeux fixés sur l'écran. Enfin sa voix se fit entendre de l'autre côté. Sans perdre un instant, je pris place sur le siège passager, laissant à mon bras droit le soin de conduire.
Leonardo décrocha finalement et à peine avais-je entendu son souffle à l'autre bout de la ligne que je lui lançai, d'un ton sec et autoritaire :
— Retrouve moi la femme et le fils d'Aren.
Il avait osé me prendre ce qui m'appartenait. Alors j'allais réequilibrer les règles du jeu en lui prenant sa femme et son fils. Si Aren tenait tant à jouer à ce jeu, il découvrirait rapidement qui en dictait les règles.
Je savais qu'il avait une femme et un fils, une faiblesse que je n'hésiterais pas à exploiter. En leur prenant ce qu'il avait de plus cher, il n'aurait pas d'autre choix que de se rendre de lui-même, dans l'espoir qu'ils restent en vie.
— J'ai le droit de demander pourquoi ? s'enquiert d'un mauvais ton mon frère.
— Tu m'appelleras quand tu les retrouves.
Je raccroche et sort un joint. La fumée de ma cigarette se dissipe lentement dans la voiture, mais mon esprit est loin, englué dans des souvenirs aussi amers que ce goût de cendres. Le visage d'Irène se superpose à celui de Rosa, à son corps brisé et couvert de sang et la rage me consume.
Cette femme a causer la chute de Rosa, me forcer à quitter ma sœur à l'hôpital pour la pourchasser elle, m'obliger à plonger dans cette course pour la retrouver.
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Fernandez
AcciónUne ville balnéaire, un pays en proie aux flots tumultueux de la discorde. Une cause ? Une organisation. Alejandro Fernandez Diaz, un dirigeant puissant, cruel et célèbre pour sa férocité mythique ; il possède tout un monde. Allan Serenity, réputé...