CHRISTIAN
La porte de la chambre de Maya se referma doucement derrière moi, un soupir s'échappant de mes lèvres. Le calme qui régnait dans cette maison en pleine nuit contrastait violemment avec le chaos qui envahissait mon esprit.
Les rideaux dans sa chambre laissaient la lumière de la lune. Ma fille dormait profondément, sa respiration régulière un baume temporaire à mes tourments. Ses cheveux fins et bruns encadraient son petit visage rond, innocent, loin de tout ce que je vivais.
Je m'étais penché pour déposer un léger baiser sur son front, mes doigts effleurant ses mèches comme pour m'imprégner de ce moment de répit. Ces derniers mois, mes responsabilités avaient réduit mes visites à la maison à de simples apparitions
Je quittai la pièce à contrecœur, mes pas résonnant à peine sur le sol. Une fois dans ma chambre, je vis Taliana allongée de côté sur le lit, ses cheveux éparpillés sur l'oreiller. Son ventre arrondi légèrement par la grossesse. Sans un mot, je me dirigeai vers la salle de bain.
L'eau chaude de la douche s'écoulait sur ma peau tendue, offrant un bref instant de répit. Le martèlement régulier m'aidait à dissiper l'orage dans ma tête. Irène.
Elle était à l'hôpital, piégée dans une chambre, mais toujours vivante, à la merci d'Alejandro et de son obstination.
Ma mâchoire se serra sous le jet d'eau. Cette femme avait provoqué un désastre, et pourtant Alejandro la voulait en vie. La migraine qui couvait explosa pleinement lorsque je coupai l'eau et me passai une serviette sur le visage.
Je revêtis un jogging gris et un t-shirt noir, puis me laissai tomber sur le lit avec un soupir de fatigue. Je quittai la salle de bain, encore agacé par les pensées qui tournaient en boucle dans ma tête.
L'eau chaude avait à peine réussi à calmer mes nerfs, et la fatigue pesait sur mes épaules. Taliana bougea sur le lit lorsque je m'allongeai, mais je fis mine de l'ignorer.
J'espérais qu'elle resterait endormie et que la nuit serait tranquille, mais sa voix brisa immédiatement cette illusion.
— Christian ? murmura-t-elle, sa voix endormie, mais teintée d'inquiétude.
Je poussai un soupir, déjà sur la défensive.
— Quoi ? répondis-je sèchement, sans même tourner la tête vers elle.
Elle se redressa légèrement, s'appuyant sur un coude, son regard désormais bien réveillé et elle alluma la lampe sur la commode, la lumière m'irrita.
— Qu'est-ce qui te prend ? Pourquoi tu me parles comme ça ?
Je soufflais, passant une main sur mon visage.
— Rien. Laisse-moi dormir, Taliana.
Elle fronça les sourcils, visiblement agacée par mon ton.
— Tu sais, c'est pas parce que t'as des problèmes ailleurs que t'as le droit de me parler comme si j'étais un chien.
Je tournai la tête vers elle, mon regard dur.
— Tu crois que c'est le moment ? Tu sais ce que je gère, Taliana ? T'as vraiment envie de me rajouter ça maintenant ?
— Oui, justement, j'aimerais bien que tu me dises ce que tu gères, parce que tout ce que je vois, c'est que t'es toujours absent. Maya te voit à peine. Moi, j'ai l'impression d'être invisible.
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Fernandez
ActionUne ville balnéaire, un pays en proie aux flots tumultueux de la discorde. Une cause ? Une organisation. Alejandro Fernandez Diaz, un dirigeant puissant, cruel et célèbre pour sa férocité mythique ; il possède tout un monde. Allan Serenity, réputé...