𝟑𝟗 - 𝐀𝐩𝐩𝐞𝐥

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ALEJANDRO


La rage me brûlait, elle est profonde, violente. Elle était là, sa meilleure amie, attachée contre cet arbre, éclairée par les phares de ma voiture. Elle était sale, blessée, le visage strié de sang et de larmes, mais elle refusait de parler.

Son silence me rendait fou. Depuis plus de trente minutes, je l'avais torturée, essayé de briser sa résistance. Elle devait savoir où se cachait Irène.

Je m'approchai lentement, mes pas résonnant dans le silence de la nuit. Mes hommes s'étaient écartés, me laissant seul face à elle. D'un geste brusque, j'attrapai ses cheveux rouges, forçant son visage vers moi.

Elle respira fort, le regard voilé de peur et de défi. Mais elle n'avait plus rien à jouer ici. Chaque seconde qui passait sans qu'elle parle ne faisait qu'attiser ma haine.

— Tu penses vraiment que ton silence te sauvera ? dis-je, d'une voix glaciale. Tu penses pouvoir protéger mon épouse de son mari ?

Elle détourna les yeux, refusant de croiser mon regard, mais je resserrai ma prise. Elle n'avait plus nulle part où fuir. 

Je pouvais sentir sa panique, même si elle essayait de se montrer forte. Elle savait ce que j'étais capable de faire. Elle savait que j'étais prêt à tout pour retrouver Irène.

Ma main glissa vers un couteau, que je fis lentement glisser le long de son bras. Elle serra les dents, essayant de ne pas crier, mais je voyais bien que la douleur commençait à l'atteindre.

— Dis-moi où elle est, Mei, grondai-je. Dis-le-moi, et tout cela prendra fin.

Mais elle restait muette, refusant de céder. Ses lèvres tremblaient, mais elle n'émettait aucun son. Son silence était une provocation insupportable. 

Comment pouvait-elle croire qu'elle tiendrait jusqu'au bout ? Qu'elle me briserait avant de céder ?

Je reculai, la regardant d'un œil froid. Chaque minute qui passait sans qu'elle me donne ce que je voulais renforçait ma détermination. Ces femmes croyaient-elles vraiment pouvoir m'échapper ?

Croyaient-elles que je les laisserais vivre après cette trahison ? Mon sang bouillait à cette idée. Irène allait payer pour ce qu'elle m'avait fait. Mais pour cela, j'avais besoin des réponses de cet salope.

— Tu sais où elle est.

Je m'agenouillai devant elle, ma voix sussurant avec une menace sous-jacente. J'étais calme, trop calme mais je savais que l'orage qui grondait en moi ne tarderait pas à éclater. 

Ses yeux, pleins de désespoir, ne m'affectaient pas. « 

— Je vais te donner une chance de me dire ce que je veux. Mais si tu choisis de garder le silence, je ferai de ta vie un véritable enfer, ta vie et celui de tes proches. 

Elle secoua la tête, la peur s'accumulant dans ses yeux. Je pouvais presque voir les pensées se bousculer dans son esprit, mais rien n'en sortait. 

— Je ne sais rien ! hurle-t-elle.

Sa voix tremblait, mais sa bravoure, même feinte, me mettait hors de moi.

Je fis un pas en arrière, me redressant et pris un moment pour respirer, pour contrôler cette colère qui menaçait de me consumer. 

Je savais que la douleur était parfois la meilleure manière d'ouvrir la bouche. 

— Alors, nous allons devoir changer ça. 

FernandezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant