𝟒𝟐 - 𝐌𝐮𝐫𝐦𝐮𝐫𝐞

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AREN


La douleur s'étendait à chaque fibre de mon corps, chaque souffle était une torture, et chaque battement de mon cœur me rappelait que j'étais en vie uniquement pour souffrir. Mes poignets étaient meurtris par les cordes qui les maintenaient, serrées à m'en couper la circulation. 

Mon visage brûlait sous les coups qu'Alejandro m'avait infligés, j'étais défiguré, enflé, presque méconnaissable. Malgré cela mon regard se posa sur Mei, attachée comme moi, inconsciente et immobile. 

Son visage portait les traces de leur cruauté, une cruauté qui allait bien au-delà de ce que j'avais pu avoir. Ils avaient franchi toutes les limites avec elle. Le sang coula lentement de son corps, ses trois doigts arracher demeure immobile au sol. 

Ma gorge sèche et enflammée, me contraignit à tousser, crachant du sang au passage. Mes pensées se brouillaient, mais une image dominait tout le reste, celle d'Irène. Je n'avais pas pu la protéger, pas réussi à la faire sortir de ce chaos, à la tenir loin d'Alejandro.

À présent, elle était là-bas, quelque part, blessée, peut-être même mourante après cette explosion. Mon esprit s'emplissait d'angoisse, mon cœur battait douloureusement et je sentais les larmes perler au coin de mes yeux.

La porte grinça, un frisson glacial descendit le long de ma colonne vertébrale en voyant qui entrait. Il s'approcha lentement, s'accroupit à mon niveau, ses yeux rivés sur moi avec une lueur de satisfaction cruelle. 

— Qu'est-ce que tu fais ici ? murmurais-je, à voix rauque et faiblissante.

Il garda le silence un instant, savourant visiblement ma faiblesse, avant de répondre, le ton froid et menaçant.

— Tu m'as trahi, Aren.

Je levai les yeux pour le fixer, plongeant mon regard dans ses iris où je ne trouvais qu'un vide sombre, une détermination tordue et malsaine. 

Oui, je l'avais trahi. C'était nécessaire, c'était pour sauver Irène. 

— Tu as balancé mon nom ? demanda-t-il soudain, sa voix empreinte de ce mépris que je reconnaissais, le même que son père.

— Si c'était le cas, tu ne serais plus là, répondis-je, le défiant du regard malgré la douleur.

Il s'éloigna d'un pas, ses yeux scrutant le corps de Mei, toujours inconsciente. Il avait un air presque dégoûté.

— C'est pour ça que tu es venu ? répliquai-je d'un ton amer. Ou tu veux finir ce qu'Alejandro n'a pas eu le temps de faire ?

Il éclata de rire, un rire glacial, dénué de chaleur, avant de reporter son attention sur moi, un sourire carnassier aux lèvres.

— Ce n'est pas moi qui déciderai de ton sort, Aren. Ce sera mon père et le tien.

Ses mots me frappèrent comme un coup de poing. Je savais ce qu'ils signifiaient. Il n'était pas là pour m'aider, pas là pour me sauver, mais pour m'observer, pour voir comment je réagirais sous la torture, pour mesurer la force de ma loyauté ou de ma peur.

Je sentais une rage monter en moi, une rage alimentée par l'humiliation mais mes chaînes et ma faiblesse m'empêchaient de lui rendre la pareille. La réaction de mon père sera mauvais, mais afin de voir cela, il faudrait sortit d'ici vivant, ce qui est impossible.

— Tu ne vas pas mourir, Aren, dit-il , comme s'il me faisait une promesse.

Je laissai échapper un ricanement amer, une tentative de provocation pour briser la tension étouffante.

FernandezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant