Mon oncle et moi ( da shu)

Sous la lumière de la nuit

Il me prit par le bras et me tira brusquement. « Viens. » Je le suivis, presque à bout de souffle pour maintenir son rythme rapide. Nous traversâmes des couloirs sombres, des portes réservées, protégées des regards. Je me demandais pourquoi cet homme que je n'avais pas vu depuis tant d'années était appelé "président" par les autres.

Je le fixai, remarquant chaque détail. Dans son costume marron décontracté mais de luxe, ses cheveux mi-longs qui encadraient son visage anguleux... Il était devenu encore plus séduisant qu'avant. Son regard était dur, et il avançait sans me jeter un regard. La mâchoire crispée, il me serrait fermement le bras, presque en me tirant. Impossible pour moi de dire un mot.

Nous arrivâmes dans un immense garage souterrain où étaient alignées des voitures luxueuses. Chaque véhicule semblait plus impressionnant que le précédent. Il se dirigea vers une Ferrari coupé, le dernier modèle, et d'un ton ferme, me dit : « Monte. »

J'obéis sans discuter. Il s'approcha pour attacher ma ceinture de sécurité, puis démarra en trombe. Le portail électrique s'ouvrit devant nous, et la voiture bondit en avant, rapide et silencieuse.

Il rompit enfin le silence en me lançant : « Tu n'as pas changé. » J'osai répondre doucement : « Da Shu, c'est bien toi ? » Il sourit un instant, presque imperceptiblement. « Notre petite poupée a bien grandi. »

La Ferrari filait à toute vitesse dans la ville, illuminée par les lumières de la nuit. La ville était vivante et magnifique, et nous passions devant des restaurants animés, des bars, des gratte-ciels. Il ne parlait plus, son regard fixé sur la route. En le regardant du coin de l'œil, je sentis une pointe de crainte. Il avait changé... il était devenu un homme, un vrai homme, imposant, presque intimidant.

Après environ vingt minutes, il introduisit la voiture dans un autre garage souterrain, plus intime, où d'autres voitures de luxe et des motos étaient alignées. Il coupa le moteur et me lança : « Descends. » J'obéis, le cœur battant.

Nous prîmes un ascenseur, son doigt appuyant sur le bouton du dernier étage. Il avait toujours cette expression sévère, la mâchoire serrée. Nous arrivâmes enfin dans un somptueux penthouse.

« Entre, » dit-il.

Je restai bouche bée devant le spectacle qui s'offrait à moi. Mon grand-père m'avait habituée au luxe, mais ici, chaque détail respirait l'opulence. Des baies vitrées qui s'ouvraient sur la ville illuminée, un immense canapé, une table en verre taillée sur mesure. Tout semblait à la fois somptueux et intimidant, comme si chaque objet devait être admiré sans être touchés