Les nuits étaient interminables. Dans le silence de son immense appartement, Da Shu faisait face à ses démons. Les lumières de la ville brillaient au loin, mais elles ne faisaient qu'accentuer le vide qui régnait en lui.
Le cri de Jeni'er hantait encore son esprit.
"Tu es un monstre. Je te déteste."
Ces mots étaient comme une lame tournant sans fin dans sa poitrine. Il se réveillait souvent en sueur, ses draps froissés par des nuits agitées.
"Jeni'er..." Son nom s'échappait de ses lèvres dans un souffle rauque, une prière adressée à une ombre qui ne reviendrait jamais.
---
Le luxe de son appartement ne lui apportait aucun réconfort. Ses jours étaient ponctués de réunions dans des salles de conférence étincelantes, où il prenait des décisions qui faisaient trembler des industries entières. Mais rien de tout cela n'avait d'importance.
Quand il ne travaillait pas, il buvait. Les bouteilles de whisky s'accumulaient sur son bureau. L'alcool était devenu un compagnon constant, une tentative vaine de noyer ses pensées.
La nuit, lorsqu'il ne se perdait pas dans l'ivresse, il trouvait refuge dans un club de combat clandestin. Là, dans l'arène, il se battait avec une rage brutale, cherchant à se punir pour ce qu'il avait fait.
Un soir, après un combat particulièrement violent, il se regarda dans le miroir de la loge. Son visage tuméfié, marqué par des ecchymoses, reflétait son âme fracturée.
"Est-ce que c'est ce que je suis devenu ?" murmura-t-il.
Malgré son état intérieur, Da Shu restait un homme d'une puissance inégalée. Son empire s'étendait bien au-delà de la ville, ses décisions influençant des vies à une échelle que peu pouvaient comprendre.
Même le maire, le père de Jeni'er, dépendait parfois de son soutien. Leur relation était complexe : un mélange de respect mutuel et de rivalité silencieuse.
Lors d'une réception officielle, le maire aborda un sujet délicat.
« Monsieur » commença-t-il avec un sourire calculateur, « nous avons beaucoup travaillé ensemble. Votre influence est précieuse pour cette ville. »
Da Shu, assis dans un fauteuil en cuir, le fixa de son regard perçant.
« Allez droit au but, Monsieur le Maire. Vous n'êtes pas du genre à faire des compliments sans raison. »
Le maire haussa les sourcils, impressionné par son audace.
« Vous savez que ma fille aînée, est en âge de se marier. Vous êtes un homme respecté, puissant. Une alliance entre vous deux serait... bénéfique. »
Da Shu resta impassible, mais une tension glaciale envahit la pièce.
« Bénéfique pour qui ? » répondit-il froidement.
Le maire hésita, déconcerté par la réaction de Da Shu. « Pour nos familles. ma fille vous admire, et... »
Da Shu se leva brusquement, son aura imposante écrasant.
« Ce n'est pas elle que je veux.
Le maire resta figé, choqué par la déclaration.
Da Shu le fixa, ses yeux brillant d'une intensité dangereuse.
Il quitta la pièce sans un mot de plus, laissant le maire seul, abasourdi.
Sous l'insistance de son assistant Wang, Da Shu finit par consulter un psychologue. Lors des premières séances, il restait silencieux, croisant les bras, le regard perdu.
Le psychologue, un homme d'une cinquantaine d'années, le regardait calmement.
« Vous êtes ici parce que vous cherchez de l'aide, Monsieur . Mais je ne peux pas vous aider si vous ne parlez pas. »
Da Shu répondit enfin, sa voix glaciale. « Parler ne changera rien. »
Mais un jour, les mots jaillirent, brisant le masque impénétrable qu'il portait.
« Je l'ai détruite, » avoua-t-il. « Je pensais pouvoir la posséder, comme on possède une entreprise. Mais elle n'était pas une possession. Elle était... parfaite. Et moi, je n'étais qu'un monstre. »
Le psychologue, toujours calme, répondit : « Pourquoi pensez-vous avoir agi ainsi ? »
Da Shu passa une main dans ses cheveux, visiblement agité. « Parce que je ne sais pas aimer. Je n'ai jamais su. J'ai été formé pour conquérir, dominer, mais pas pour comprendre ce que c'est que d'aimer quelqu'un. Elle était tout pour moi, et je l'ai ruinée. »
Un silence pesant s'installa avant qu'il ne murmure, presque pour lui-même :
« Je me hais pour ça. »
Le psychologue nota quelque chose avant de répondre doucement :
« Peut-être que ce n'est pas une question de haine de soi. Peut-être qu'il est temps d'apprendre ce que vous n'avez jamais su. »
Une nuit, dans un moment de faiblesse, Da Shu consulta le compte Instagram de Jeni'er. Il découvrit qu'elle avait laissé son profil public.
Les photos qu'il vit firent monter une vague d'émotions contradictoires en lui. Elle souriait, entourée de nouvelles personnes. Elle semblait heureuse, épanouie.
Mais il ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une jalousie brûlante. Qui étaient ces hommes à ses côtés ? Est-ce qu'ils osaient la toucher, lui parler comme il l'avait fait ?
Malgré tout, il revenait sans cesse, compulsivement, scrutant ses publications, guettant chaque détail.
"Elle est plus belle que jamais," pensa-t-il avec amertume. "Et moi, je me consume dans les cendres qu'elle a laissées."
Une nuit, seul dans son bureau, il sortit une vieille photo de Jeni'er qu'il avait gardée dans un tiroir.
Elle souriait sur l'image, son regard plein de vie.
Il caressa doucement la photo, les larmes coulant silencieusement sur ses joues.
« Jeni'er, » murmura-t-il, sa voix brisée. « Je t'ai aimée, mais je ne savais pas comment. Je t'ai blessée, et je ne me le pardonnerai jamais. Mais je vais changer. Je vais devenir l'homme que tu mérites. »
Il posa la photo sur son bureau, ses yeux fixant son reflet dans le verre.
« Je t'attendrai, » dit-il avec détermination. « Peu importe combien de temps cela prendra, je t'attendrai. »
Cette nuit-là, pour la première fois depuis longtemps, il trouva un semblant de paix.
VOUS LISEZ
Mon oncle et moi ( da shu)
Roman d'amourDans cette histoire fascinante, suivez le parcours d'une jeune fille de 18 ans qui, après une décennie d'absence, retrouve son oncle mystérieux et séduisant. À l'âge de 8 ans, elle avait perdu tout contact avec lui, mais aujourd'hui, à 35 ans, il e...