Moment de Détente

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Nous arrivâmes au café, un endroit charmant avec des tables en bois et des chaises colorées.

Je pris place à une table sur la terrasse, le soleil caressant doucement mon visage. L'ambiance était détendue, remplie des rires et des bavardages des autres clients. Mu Bei s'installa en face de moi, son sourire toujours aussi éclatant.

« Alors, qu'est-ce que tu veux boire ? » demanda-t-il en feuilletant la carte avec un enthousiasme enfantin.

« Je vais prendre un thé matcha, comme tu l'as recommandé, » répondis-je, amusée par son impatience.

« Un excellent choix ! Je vais prendre un café glacé, je suis un peu fatigué aujourd'hui.
En fait, je pense que je ne pourrais pas tenir une conversation sans ma dose de caféine, »
plaisanta-t-il, feignant de s'écrouler sur la table.

Je ris, appréciant son sens de l'humour.
« Je suis certaine que tu pourrais survivre sans café pendant une heure ! »

« Oh, tu sous-estimes ma dépendance ! »
dit-il en se redressant, l'air exagérément dramatique.

« Une vie sans café, c'est comme un film sans héros ! »

Nous commandâmes nos boissons, et alors qu'il attendait avec impatience, Mu Bei se mit à parler de sa vie.

« Tu sais, ma mère veut que je devienne médecin.
Mais je suis plutôt du genre à rêver de parcourir le monde, de rencontrer des personnes incroyables et d'écrire des histoires. »

« Un écrivain, hein ? » dis-je, intriguée. « Ça doit être un défi intéressant ! »

« Oui, mais je me demande si la vie d'écrivain me permettrait d'avoir un bon café tous les jours, » répondit-il en souriant.

« Peut-être que je pourrais écrire des scénarios de films sur des gens qui fuient leurs responsabilités pour vivre des aventures improbables. Ça pourrait être un best-seller, non ? »

« Je pense que c'est une excellente idée ! » répondis-je en riant. « Mais attention, si tu mets trop de café dedans, ça pourrait devenir un film d'horreur ! »

Il éclata de rire, et je réalisai à quel point cet échange me faisait du bien. Cependant, un malaise commença à m'envahir, comme si une présence me suivait.

Je scrutai discrètement les alentours, mes yeux se posant sur une personne assise à une autre table. Il semblait me regarder.

Je chassai cette pensée, me concentrant sur Mu Bei et notre échange léger.

« Alors, et toi ? Qu'est-ce que tu rêves de faire dans la vie ? » me questionna-t-il, brisant le silence qui s'était installé.

« Moi ? J'aimerais devenir journaliste, » dis-je, retrouvant peu à peu ma confiance.
« Raconter des histoires, donner une voix à ceux qui n'en ont pas. C'est ce qui m'inspire. »

« Une journaliste ! Tu vas écrire des articles sur les scandales du lycée, n'est-ce pas ? » plaisanta-t-il en prenant un air faussement sérieux. «

Je parie que tu pourrais faire un scoop sur le dernier drame amoureux du coin. »

Je ne pus m'empêcher de rire. « Si je fais ça, je vais finir par être la cible du lycée ! »

« Ne t'inquiète pas, je me porterai volontaire pour être ton assistant ! » dit-il en souriant.

« Ensemble, nous pourrions créer un véritable chef-d'œuvre d'investigation. »

Notre conversation continua à couler, rythmée par l'humour et les rires.

Cependant, le malaise persistait. Je sentais le regard de cette personne sur moi, et je réalisai que, malgré l'atmosphère joyeuse, quelque chose me troublait.

« Tu sais, je n'ai jamais été doué pour les présentations, » avoua-t-il soudain

. « Quand l'heure de la présentation arrive, je me transforme en statue de marbre. J'ai même une fois oublié mon nom sur scène ! »

« C'est vrai ? » dis-je, feignant l'incrédulité. « Tu es le roi du lycée, et tu as oublié ton nom ? »

« Oui ! » s'exclama-t-il, riant de lui-même.

« J'ai dit quelque chose comme 'Bonjour, je suis... euh... le gars qui est assis là-bas'. Tout le monde a ri, et cela m'a aidé à briser la glace. »

Soudain, la pensée de Da Shu m'assaillit.

Je me remémorai notre dernière rencontre, ses yeux perçants et son comportement possessif. Mon regard se perdit dans le vide alors que je repensais à son étreinte, à la façon dont il avait bouleversé mon univers.

J'avais toujours cru qu'il m'était destiné, mais maintenant, je me sentais piégée entre cette image et la liberté que je cherchais à construire.

Mu Bei remarqua mon silence soudain. « Tout va bien ? Tu sembles pensive. »

« C'est juste que... j'ai eu des expériences troublantes récemment,

» avouai-je, hésitant à partager plus. «

Ça me rend un peu nerveuse, je crois. »
« Tu veux en parler ? » proposa-t-il, son ton empreint de sincérité.

Je secouai la tête. « Non. Je ne veux pas gâcher notre moment. »

Il acquiesça, respectant mon besoin d'espace.
Nous continuâmes à discuter de nos rêves et de nos ambitions, l'atmosphère se remplissant de complicité et de rires.

Lorsque le moment de partir arriva, je me levai, un peu à contrecoeur. Mu Bei me raccompagna jusqu'à chez moi, un sourire radieux sur le visage. Le chemin se remplissait de petites anecdotes et de blagues, et je me sentais bien.

Arrivés devant ma porte, il se tourna vers moi, un brin hésitant

« Alors, j'ai passé un super moment, vraiment. Ça te dirait un bisou sur la joue pour sceller cette journée ? »

Surprise mais amusée, je hochai la tête. « Pourquoi pas ? »

Il se pencha légèrement et m'embrassa doucement sur la joue, un geste tendre et amical. « On se voit demain ? » demanda-t-il avec un sourire.

« Oui, à demain ! » répondis-je, mon cœur léger alors que je le regardais s'éloigner.

Je fermai la porte avec un sourire, savourant l'éclat joyeux de cette journée, mais en restant consciente de la légère ombre qui persistait, quelque part dans le fond de mon esprit.

Mon oncle et moi ( da shu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant