Sous l'emprise de Da Shu

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Je quittai la fête, le cœur encore battant sous l'effet des derniers instants passés avec Da Shu. Tao m'attendait à la sortie, sérieux comme à son habitude, avec ce regard perçant, attentif au moindre détail.

Il me conduisit en silence jusqu'à la voiture, respectant visiblement la distance sans poser de questions. Je sentais pourtant une étrange complicité entre nous, comme si ce simple échange de regard dans la fête m'avait incluse dans un monde que je connaissais à peine. Un monde de succès, de charme et de mystères.

Assise dans la voiture, les souvenirs de l'étreinte récente avec Da Shu me revenaient en tête, troublant mes pensées. J'étais partagée entre l'envie de me plonger dans cette aventure qui semblait me dépasser et le besoin de garder les pieds sur terre. La voiture roula à travers les lumières de la ville, et je regardais le paysage défiler, perdue dans mes réflexions.

Quand je rentrai enfin chez moi, l'obscurité paisible de ma chambre me ramena à la réalité. Loin de l'effervescence de la fête, des regards curieux, et de la présence intense de Da Shu, le silence de la pièce me parut rassurant, presque protecteur.

Je m'assis sur le bord de mon lit, tenant toujours entre mes doigts la carte de visite qu'il m'avait donnée. J'observais le nom gravé en lettres dorées - xiao, suivi de son titre prestigieux. Ce simple bout de papier représentait un pont entre nos deux univers : le sien, flamboyant et complexe, et le mien, modeste et ancré dans la routine.

Mon téléphone vibra soudainement, interrompant mes pensées. Mon cœur fit un bond en voyant le message :

« J'espère que tu es bien rentrée. Passe une bonne nuit, et réfléchis bien à tout ça. Da Shu. »

Je relus le message plusieurs fois, savourant chacune de ses phrases. Il avait cette manière de me faire sentir unique, comme si, parmi tout ce monde brillant qui l'entourait, il avait posé son regard sur moi seule. Je lui répondis simplement : « Merci. Bonne nuit. »

La nuit s'était écoulée comme dans un brouillard. Entre les draps froids de mon lit, je me tournais et retournais, hantée par le souvenir de Da Shu. Son regard perçant, sa présence magnétique, et l'audace avec laquelle il avait effacé toute distance entre nous... Une part de moi brûlait de désir pour lui, tandis qu'une autre se demandait où tout cela me mènerait.

Au matin, la lumière grise du jour perçait timidement à travers mes rideaux, mais elle ne chassait pas l'ombre qui m'oppressait. Quand mon téléphone vibra, je sentis mon cœur s'accélérer. En le prenant, mes mains tremblaient légèrement.

C'était lui.

Un message, simple et direct : « Prépare-toi pour ce soir. Je t'invite à dîner. Quelqu'un passera te livrer une robe dans la journée. Tao viendra te chercher à 20h. »

Mes doigts se crispèrent autour du téléphone. Un rendez-vous avec Da Shu... Le flot d'émotions contradictoires qui m'assaillait se mélangeait à une vague d'adrénaline. Le message était autoritaire, possessif, et l'idée de le rejoindre dans ce cadre sophistiqué m'inquiétait autant qu'elle m'excitait.

Vers le début de l'après-midi, on sonna à ma porte. J'ouvris pour découvrir un livreur tenant une boîte élégante, noire, entourée d'un ruban de soie sombre. Après un hochement de tête respectueux, il me tendit la boîte sans un mot avant de s'éclipser. Une aura mystérieuse entourait chaque geste de Da Shu, me donnant l'impression de n'être qu'une pièce dans un jeu qu'il contrôlait avec une précision fascinante.

J'ouvris la boîte. À l'intérieur, une robe de soirée noire, douce et soyeuse, reposait délicatement pliée. La coupe était élégante, mais audacieuse : un dos plongeant, un col qui frôlait la perfection, et une longueur qui effleurait à peine mes jambes. Tout dans cette robe évoquait la tentation et le luxe.

Quand l'heure arriva, je me glissai dans la robe, nouant mes cheveux et appliquant un léger rouge à lèvres. Mon reflet dans le miroir me parut à la fois étranger et enivrant. C'était comme si cette robe faisait ressortir une autre version de moi, une femme attirée par l'inconnu et le danger, prête à s'embarquer dans cette relation tumultueuse.

À 20 heures précises, je jetai un dernier coup d'œil dans le miroir avant d'entendre un coup à la porte. Tao, dans son costume sombre impeccable, m'attendait dans le couloir. Sa posture droite et son regard intense me firent comprendre qu'il avait pour mission de veiller sur moi. Il inclina légèrement la tête.

« Êtes-vous prête ? » demanda-t-il d'un ton neutre, mais ses yeux semblaient scruter chaque détail de ma tenue, comme pour s'assurer que tout était parfait pour Da Shu.

Je hochai la tête, et il me conduisit en silence jusqu'à la voiture qui nous attendait devant l'immeuble, une berline aux vitres teintées. Tao prit le volant sans un mot, et le trajet se déroula dans un calme feutré, une tension invisible emplissant l'espace entre nous. C'était comme si, même en son absence, Da Shu exerçait une influence palpable sur tout ce qui m'entourait.

Nous arrivâmes devant un restaurant prestigieux, ses lumières tamisées illuminant l'entrée avec élégance. Tao me jeta un coup d'œil avant de descendre et de venir m'ouvrir la portière. Le vent frais caressa ma peau, mais ce n'était rien comparé aux frissons qui me parcouraient à l'idée de revoir Da Shu.

À l'intérieur, les murmures des conversations feutrées, le tintement discret des verres, tout évoquait un luxe raffiné. Au centre de la salle, assis avec aisance, Da Shu m'attendait. Dès que nos regards se croisèrent, une étincelle intense passa entre nous. Il se leva, et, d'un geste, m'invita à le rejoindre.

Je pris une profonde inspiration en approchant de lui, mon cœur battant à tout rompre.

« Tu es magnifique, » murmura-t-il en me prenant la main, son regard brillant d'un éclat énigmatique.

Il m'invita à m'asseoir, et je sentis toute la tension de la journée s'intensifier. Il y avait quelque chose de presque dangereux dans sa façon de me regarder, comme s'il avait prévu chaque détail de la soirée pour me conquérir.

« J'espère que la robe te plaît, » dit-il, ses yeux ne quittant pas les miens.

Je hochai la tête, sentant un frisson me parcourir. Ce dîner, cette robe, cette ambiance... Tout semblait avoir été orchestré pour que je ne puisse plus échapper à l'attraction qu'il exerçait sur moi.

La soirée ne faisait que commencer, et pourtant, je pressentais que rien ne serait plus comme avant après ce dîner avec Da Shu.

Mon oncle et moi ( da shu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant