L'Ultimatum

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Je pris une profonde inspiration, puis reculai d’un pas, mes yeux ancrés dans les siens. Ses mots résonnaient encore dans ma tête : « Parce que tu m’appartiens. » La colère s’empara de moi, mêlée à une peur que je n’avais jamais ressentie auparavant.

— Non, Da Shu, je n’appartiens à personne, rétorquai-je d’une voix qui se voulait ferme, mais qui trahissait mon trouble.

Je vis un éclat de colère traverser son regard, ses traits se durcirent. Il s’avança brusquement vers moi, et je sentis la tension électriser l’air entre nous. Son visage se rapprocha du mien, si proche que je pouvais sentir la chaleur de son souffle contre mes lèvres.

— Tu es en train de jouer avec moi, répliqua-t-il d’une voix basse, presque menaçante. Ne me dis pas que tu ne ressens rien, que tout ça n’est qu’un jeu. Tu ne peux pas le nier.

Il me saisit par les poignets, et bien que sa prise n’était pas douloureuse, elle était ferme, presque possessive. Je tentai de me dégager, mais il resserra son étreinte, m’attirant contre lui.

— Lâche-moi, murmurai-je, la gorge serrée. Tu ne comprends pas, Da Shu. Ce que tu demandes... Je ne peux pas.

Son regard se fit encore plus sombre, une étincelle d’incrédulité et de frustration dans ses yeux.

— Pourquoi pas ? explosa-t-il. Pourquoi ne pas simplement admettre ce que tu ressens ? Pourquoi continuer à fuir ce qui est évident ?

— Parce que tu me fais peur ! cria-je finalement, les mots s’échappant malgré moi.

Il se figea, surpris par ma déclaration. Un silence lourd s’installa, brisé uniquement par nos respirations haletantes. Je vis son expression changer, passant de la colère à une sorte de douleur contenue, mais cela ne dura qu’un instant avant qu’il ne retrouve son masque impénétrable.

— Peur ? répéta-t-il, d’une voix soudain plus calme, mais terriblement froide. Tu as peur de moi ?

Je hochai la tête, incapable de parler. Sa main se leva lentement, effleurant ma joue avec une douceur inattendue. Je fermai les yeux, troublée par cette tendresse soudaine.

— Peut-être devrais-tu, murmura-t-il, presque pour lui-même.

Avant que je ne puisse réagir, il me tira par le bras et me poussa vers la porte, sa poigne implacable. Mon cœur battait à tout rompre, l’adrénaline et la peur se mélangeant à une excitation que je ne pouvais nier.

— Viens avec moi, ordonna-t-il d’un ton sans appel.

— Où allons-nous ? demandai-je, tentant de retrouver un peu de contrôle.

Il me jeta un regard, ses yeux noirs étincelant de quelque chose que je n’arrivais pas à déchiffrer.

— Là où tu découvriras qui je suis

La porte claqua derrière moi, et il me poussa doucement mais fermement vers sa voiture, une élégante Maserati noire. La tension dans l’air était presque palpable, un mélange de peur et de désir brut. Sans un mot, il ouvrit la portière passager et me fit signe d’entrer. Je le fis, le cœur battant, incapable de résister à son autorité.

Il s’assit derrière le volant et démarra en trombe, le rugissement du moteur brisant le silence de la nuit. Nous filions à travers les rues de Paris, les lumières floues défilant à toute allure. Je le regardai du coin de l’œil. Son visage était tendu, ses mâchoires serrées, comme s’il luttait contre une tempête intérieure.

— Où allons-nous ? répétai-je, la voix plus faible.

— Place Vendôme, répondit-il simplement.

Le silence retomba, lourd et oppressant. Je sentais la tension monter entre nous, une tension différente, plus sombre, plus dangereuse. Il posa soudain une main sur ma cuisse, ses doigts glissant lentement sous le tissu de ma nuisette. Je frémis, partagée entre l’envie de le repousser et celle de céder à cette caresse.

— Tu as peur de moi, dis-tu, murmura-t-il en tournant la tête vers moi, un sourire énigmatique aux lèvres. Mais est-ce vraiment de moi dont tu as peur, ou bien de ce que tu ressens quand je te touche ainsi ?

Je ne répondis pas, incapable de détacher mon regard de ses yeux sombres. Il rit doucement, un rire sans joie, avant de retirer sa main et de se concentrer de nouveau sur la route.


Nous arrivâmes devant le Ritz, et il descendit rapidement de la voiture, me prenant par la main pour me guider à l’intérieur. Les portes s’ouvrirent devant nous, et je le suivis, le cœur battant, dans ce palace luxueux que je n’avais vu qu’en rêve.

Il m’entraîna jusqu’à sa suite, refermant la porte derrière nous avec un claquement sec. La pièce était plongée dans une demi-obscurité, éclairée seulement par les lumières tamisées de la ville. Je me retournai vers lui, sentant l’atmosphère changer.

— Pourquoi m’as-tu emmenée ici, Da Shu ? demandai-je, ma voix tremblante.

Il s’approcha, son regard plus sombre que jamais, une lueur dangereuse dans ses yeux.

— Parce que je veux que tu voies qui je suis vraiment, répondit-il, un sourire glacial aux lèvres. Tu veux savoir pourquoi tu as peur de moi ? Alors regarde bien.

Il s’approcha lentement, me poussant contre le mur, sa main glissant sur ma gorge. C’était un geste possessif, presque brutal, et je sentis mon souffle s’accélérer. Il baissa la tête, ses lèvres frôlant les miennes sans les toucher, un sourire cruel étirant ses lèvres.

— C’est ça, ton problème, murmura-t-il. Tu as peur de ton propre désir, parce qu’il est aussi sombre que le mien.

Je frissonnai, sentant une larme rouler sur ma joue, mais je ne pouvais détourner le regard. Il m’embrassa alors, durement, avec une passion brute et dévorante. Je m’accrochais à lui, perdue entre la terreur et l’excitation, me demandant jusqu’où cette nuit sombre nous mènerait.

Mon oncle et moi ( da shu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant