Mon oncle et moi ( da shu)

Entre Réflexion et Ambition

Je décidai de monter dans ma chambre, la tête pleine de pensées tumultueuses.

Enfilant mon pyjama rose, je me glissai dans mon lit en satin, sa texture douce apportant un peu de réconfort. Mais le manque de mon téléphone se faisait sentir.

D'ordinaire, je passais des heures à envoyer des messages à mes amis sur WeChat ou à regarder des vidéos sur Douyin.

Pourtant, cette nuit-là, c'était différent. Une vague d'émotion me submergea, me laissant seule avec mes pensées.

Pourquoi avais-je rencontré mon oncle ? Je me serais bien passée de cette rencontre. Pourquoi avait-il été si doux et attentionné ? Et surtout, pourquoi m'avait-il embrassée ?

La différence d'âge de 17 ans entre nous me semblait énorme. Cet homme, riche et puissant, était habitué à avoir les femmes à ses pieds. Pourquoi moi, alors que je ne suis qu'une jeune fille en quête de ma propre identité ?

Je me remémorai la passion de ses baisers, l'intensité qui m'avait faite frissonner. Un élan de désir m'avait envahie, bien que je ne sois pas prête à franchir cette étape.
Après tout, il avait beau être mon oncle, même sans aucun lien de parenté, cela restait un obstacle moral pour moi.

Que faire maintenant ? Il avait quitté la pièce sans un mot, sans même un regard en arrière. Peut-être ne nous reverrions-nous plus jamais. Pendant cet échange, il avait été possessif, pressant, et cela éveillait en moi des souvenirs douloureux.

Pourquoi tous les hommes de ma vie semblaient-ils être ainsi, m'assaillant de promesses avant de me jeter comme une vieille chaussette ?

Je décidai alors que cette parenthèse devait se fermer. Je refusais d'être un simple jouet dont on se sert pour passer le temps.
J'avais d'autres objectifs dans ma vie. Des dizaines de femmes pourraient facilement combler ses désirs éphémères. L'année n'était pas encore terminée, et je devais concentrer mes efforts sur mes examens pour obtenir l'université de mes rêves à Pékin.

Le lendemain, je me préparai pour le lycée, enfilant mon uniforme. En descendant rapidement les escaliers, Nanna m'appela : « Viens manger ! »

« Je n'ai pas le temps ! » répondis-je en courant.
Elle me tendit deux tartines. « Merci, bisous ! »
Je criait depuis les escaliers de l'entrée.
« Papi n'est pas rentré ? »

« Non, ce soir. »

J'avais hâte de retrouver Yeye et qu'il me raconte son week-end. Il devait avoir de super anecdotes à partager.

Je pris mon vélo et me dirigeai vers le lycée, un établissement privé de haut standing, Lycée Élite , doté de grandes salles, de terrains de tennis, de basketball et d'une bibliothèque moderne.

Comme je l'avais déjà précisé, je souhaitais devenir une journaliste de renom, et l'université de Pékin est la meilleure de Chine, même si celle que nous avons ici se classe deuxième au niveau national.

En approchant du lycée, je vis défiler les voitures des enfants de riches, mais je préférais le vélo. Je n'utilisais la voiture avec chauffeur que par mauvais temps.

Un instant, je ressentis une présence, un regard insistant sur moi. Je me retournai, mais je ne vis rien.

C'était probablement le fruit de mon imagination. J'allai garer mon vélo et fus rapidement attrapée par mes amis qui m'attendaient de pied ferme, surtout ma meilleure amie, dont le regard était inquisiteur.

« Viens par ici, toi ! » s'exclama-t-elle, avec un sourire taquin.

Je savais qu'elle allait me bombarder de questions, mais j'étais prête à lui raconter une partie de ma journée tout en gardant pour moi les émotions tumultueuses qui continuaient de m'envahir.

Dans ce lycée, où les rumeurs circulaient vite, je devais être prudente, m'assurer que mes secrets restaient bien enfouis.