L'Abandon Inévitable

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La pièce semblait vibrer sous l’intensité de notre échange silencieux. Da Shu, immobile devant moi, était une tempête contenue, et je sentais cette tempête prête à déferler sur moi. Je luttais pour garder le contrôle, mais ses yeux me transperçaient, comme s’ils pouvaient sonder mes pensées les plus secrètes, mes désirs inavoués.

Il fit un pas en avant, et je reculai instinctivement, jusqu’à sentir le mur froid contre mon dos. Le contraste entre la fraîcheur du mur et la chaleur de son corps proche me fit frissonner. Je sentais mon souffle s’accélérer, incapable de détourner les yeux des siens, noirs comme la nuit, et brillants d’une lueur indomptée.

— Tu veux vraiment que je parte ? demanda-t-il doucement, sa voix presque un murmure, mais teintée d’une menace sous-jacente.

Je hochai la tête, mais mes lèvres restaient scellées, refusant de formuler les mots. Un sourire moqueur étira ses lèvres, un sourire empreint de tristesse, de défi.

— Alors dis-le, répliqua-t-il, ses doigts effleurant ma joue. Dis-moi que tu ne ressens rien pour moi, et je partirai.

Je tentai de répondre, mais mes mots se brisèrent avant même de franchir mes lèvres. Il s’approcha encore, si près que je pouvais sentir son souffle chaud contre mon cou, ses lèvres frôlant ma peau sans la toucher. Mon corps entier vibrait de son absence de contact, comme une corde tendue sur le point de rompre.

— C’est ce que je pensais, murmura-t-il, glissant ses doigts sous la bretelle de ma nuisette, la faisant lentement glisser le long de mon épaule. Tu as peur de ce que tu ressens, pas de moi.

Je me mordis la lèvre, le souffle coupé, incapable de réprimer le gémissement qui s’échappa de ma gorge lorsqu’il baissa la tête pour embrasser la courbe de mon cou. Ses lèvres étaient douces, mais il y avait une urgence, une faim dans ses gestes, comme s’il était à la fois furieux et désespéré. Mes mains se levèrent, pressant son torse dans une tentative vaine de le repousser, mais au lieu de s’éloigner, il resserra son emprise, ses doigts s’enroulant autour de mes poignets pour les maintenir contre le mur.

— Regarde-moi, ordonna-t-il, son souffle chaud contre ma peau.

Je levai les yeux vers lui, et ce que j’y vis me bouleversa. Il y avait de la colère, oui, mais aussi une vulnérabilité crue, une peur qu’il tentait de cacher derrière cette façade de contrôle.

— Pourquoi luttes-tu encore ? souffla-t-il, sa voix pleine d’un mélange d’exaspération et de désir. Tu sais aussi bien que moi que tu me veux autant que je te veux.

Avant que je ne puisse répondre, il m’embrassa, un baiser vorace, possessif, qui me laissa sans souffle. Ses lèvres dévoraient les miennes, comme s’il essayait de me consumer toute entière. Je m’accrochais à lui, mes doigts s’enfonçant dans ses cheveux, tirant légèrement, ce qui arracha un grognement bas de sa part.

— Da Shu, haletai-je, le corps tremblant sous l’effet de ses caresses. C’est... c’est trop...

— Trop quoi ? répliqua-t-il, ses doigts glissant sous le tissu soyeux de ma nuisette, caressant la peau sensible de mes cuisses. Trop intense ? Trop vrai ?

Il poussa doucement ma nuisette plus haut, la remontant lentement, ses mains explorant chaque centimètre de ma peau nue. Mon corps se pressait contre le sien, cherchant son contact, incapable de lutter contre l’attraction irrésistible. Il sourit, un sourire sombre, presque triomphant.

— Voilà ce que je veux, murmura-t-il contre mon oreille, sa voix rauque. Que tu cesses de lutter, que tu t’abandonnes enfin.

Il me souleva dans ses bras, et je laissai échapper un cri surpris, mes jambes s’enroulant instinctivement autour de sa taille. Il m’allongea sur le lit, me dominant de tout son poids, ses yeux brûlant de désir. Il tira doucement sur le tissu de ma nuisette, l’arrachant avec une lenteur calculée, savourant chaque instant.

— Tu es magnifique, souffla-t-il, ses mains glissant sur mes hanches, explorant ma peau nue. Chaque courbe, chaque frémissement me rend fou.

Je fermai les yeux, submergée par la vague de sensations qui déferlait sur moi. Ses doigts traçaient des cercles lents sur ma peau, allumant des braises de plaisir dans chaque recoin de mon corps. Je ne pouvais plus penser, seulement ressentir, me perdre dans la chaleur de ses caresses.

— Regarde-moi, répéta-t-il doucement, sa main remontant jusqu’à mon visage pour effleurer ma joue. Je veux voir tes yeux quand tu te rends compte que tu m’appartiens.

Je le regardai, et cette fois, il n’y avait plus de barrière entre nous, plus de mensonges. J’étais à lui, entièrement, et je n’avais plus la force de lutter contre cette évidence. Il plongea en moi avec une lenteur exquise, nous laissant savourer cette connexion, ce moment suspendu où le monde autour de nous n’existait plus.

Il bougeait en moi avec une passion brute, mais aussi une tendresse que je ne m’attendais pas à trouver chez lui. C’était une danse, une bataille douce et acharnée, où chaque mouvement était une déclaration silencieuse, chaque baiser une promesse.

Les heures passèrent, marquées par nos soupirs et nos gémissements, par les murmures de nos noms dans l’obscurité. Nous étions emportés par un tourbillon de plaisir et de désir, jusqu’à ce que le soleil commence à poindre à l’horizon, baignant la pièce d’une lumière douce et dorée.

Essoufflée, je me laissai retomber contre les draps, le corps encore tremblant de cette extase partagée. Il s’allongea à mes côtés, me tirant contre lui, ses bras m’enveloppant dans une étreinte protectrice.

— Ne pars plus, murmura-t-il, sa voix rauque et brisée.

Je ne répondis pas, mes doigts traçant des cercles lents sur sa peau. Dans cette étreinte silencieuse, je savais que je venais de franchir une ligne, une ligne qui me liait désormais à lui d’une manière que je ne pouvais plus ignorée.

Mon oncle et moi ( da shu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant