Retour à la Réalité

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Le lendemain matin, la lumière du jour m’éveilla doucement, filtrant à travers les rideaux. Je clignai des yeux, désorientée pendant quelques secondes, avant que la réalité ne me frappe comme une vague glacée. Je tournai la tête, mais la place à côté de moi était vide. Da Shu était parti. Mon cœur se serra, et une vague de tristesse déferla sur moi. Les larmes, que j’avais retenues toute la nuit, commencèrent à couler silencieusement sur mes joues.

J’étais seule, et le lit portait encore les traces de notre nuit passée ensemble. Les draps froissés, la légère douleur dans mon corps, tout témoignait de ce que je venais de vivre. C’était ma première fois, et elle avait été partagée avec lui, cet homme énigmatique qui semblait tout contrôler sauf les sentiments que j’éveillais en lui. Je me redressai lentement, grimaçant sous la douleur lancinante. Un mélange de honte et de chagrin m’envahit. Je nous revoyais, emportés par la passion, sans aucune précaution, et maintenant une autre pensée s’ajoutait à mon tourment : nous ne nous étions pas protégés.

Je laissai échapper un sanglot, me mordant la lèvre pour étouffer le bruit. Je me levai et marchai péniblement vers la salle de bains, chaque pas me rappelant l’intensité de la veille. Sous la douche, l’eau chaude apaisa mes muscles endoloris, mais elle ne parvint pas à effacer la sensation de vide en moi. En sortant, j’enroulai une serviette autour de mon corps et retournai dans la suite, mon regard tombant sur une table où trônait un énorme bouquet de roses rouges.

Je m’approchai, le cœur battant, et vis un petit mot glissé entre les fleurs.

> "Ma princesse,
Je suis désolé de t’abandonner ainsi, mais j’ai des rendez-vous professionnels que je ne peux reporter. Ne m’en veux pas, je t’en prie. Cette nuit a été parfaite, merci pour tout.
J’ai laissé une pilule du lendemain pour toi, parce que nous n’avons pas été prudents. Je suis désolé pour ça aussi.
N’hésite pas à appeler la réception pour commander ton petit-déjeuner.
À bientôt,
Da Shu."

Mes doigts tremblèrent en lisant ces quelques lignes. Je me sentais à la fois soulagée et brisée. Il avait pensé à tout, comme toujours, mais ses mots sonnaient creux. Il n’y avait aucune mention de sentiments, aucun mot d’amour. Je n’étais qu’une parenthèse dans sa vie bien organisée, un moment volé dans son emploi du temps.

Je pris une profonde inspiration, essayant de ravaler mes larmes. Je m’assis sur le bord du lit et avalai la pilule, sentant une nouvelle vague de tristesse m’envahir. Était-ce vraiment ça que je voulais ? Être une aventure passagère pour lui, une distraction ?

Après avoir commandé le petit-déjeuner, j’enfilai les vêtements qu’on venait de m’apporter : une jupe noire simple, un débardeur rouge et des baskets. J’étais prête à partir, prête à quitter cette suite de luxe qui ne me ressemblait pas. Le téléphone vibra, interrompant mes pensées.

> "Tu as bien reçu les vêtements ?"

C’était un message de Da Shu. J’hésitai quelques secondes avant de répondre.

> "Oui, merci."

Je me forçai à sourire, mais l’écran de mon téléphone devint flou sous le poids des larmes. J’avais besoin d’air, de marcher, de me vider l’esprit. Je sortis de la suite et me dirigeai vers la sortie de l’hôtel, mes pas résonnant dans le couloir désert.

Dehors, l’air frais du matin me gifla le visage, ramenant un semblant de clarté dans mes pensées embrouillées. Je marchai longtemps, sans but précis, me laissant porter par le flot de mes pensées. Je repensai à ma mère, à ses mots qui résonnaient souvent dans ma tête. Elle m’avait toujours dit de ne jamais me contenter de moins que ce que je mérite. De ne jamais me laisser traiter comme une poupée que l’on utilise pour son propre plaisir.

Da Shu ne m’avait jamais parlé d’amour. Il me désirait, oui, mais ce n’était pas la même chose. Et moi, je voulais plus. Je voulais être aimée, pour ce que j’étais, pas seulement pour ce que je pouvais offrir. Je voulais un amour vrai, profond, celui qui réchauffe l’âme et donne un sens à chaque moment.

Je m’arrêtai, le cœur lourd, réalisant que j’étais déjà en train de tomber amoureuse de lui. Mon esprit me hurlait de me protéger, de ne pas laisser mes sentiments m’aveugler. Mais mon cœur, lui, battait désespérément pour cet homme que je savais inaccessible.

Je rentrai enfin dans ma petite chambre, épuisée. Je me laissai tomber sur le lit, fixant le plafond, les pensées tourbillonnant dans ma tête. Qu’allais-je faire maintenant ? Comment continuer après cette nuit qui avait tout changé ?

Mon oncle et moi ( da shu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant