Mon oncle et moi ( da shu)

Le Repas

Il s'avança vers moi, son regard perçant et intense, et prit mon menton entre ses mains.
« Ne remets pas en question ce que je viens de te dire, » murmura-t-il, sa voix grave résonnant dans l'air chargé de tension.
Mon ventre se mit à gargouiller, un mélange d'anxiété et d'excitation me parcourant.
Il éclata de rire, brisant la tension. « Tu as faim ? »
Gênée, je baissai les yeux et murmurai un « oui » timide. Son rire résonnait dans la pièce, réchauffant l'atmosphère.

Sans un mot de plus, il décrocha son téléphone et s'éloigna de moi, laissant un silence pesant derrière lui. Alors que je le regardais s'éloigner, je me demandais comment mon oncle pouvait détenir tant de pouvoir et d'autorité. Devrais-je lui demander ?

L'idée de poser cette question me paraissait à la fois intrigante et effrayante.
Soudain, la sonnerie de la porte retentit, me faisant sursauter. Une femme d'un certain âge entra, poussant un chariot chargé de nourriture.
Elle me scruta de haut en bas, un air d'étonnement sur le visage. Da Shu lui fit signe de préparer la table, sans se détourner de son appel.

Je le regardai un instant, puis me tournai vers le chariot. Il y avait du steak, des salades, des frites et un gâteau - un festin comme je les aimais. Mon cœur se réchauffa en voyant toute cette nourriture.
« Merci, » dis-je en tirant sur la manche de Da Shu lorsque je vis qu'il avait raccroché. Il sourit, mais son expression était encore sérieuse.

« Installe-toi, » ordonna-t-il, me désignant une place à la table. La femme commença à me servir, et je la remerciai d'un geste de la tête, éblouie par la générosité de cette soirée.

Mais alors que je savourais le moment, je vis mon oncle prendre mon assiette et découper mon steak avec une précision presque protectrice. « Tiens, » dit-il en me tendant mon assiette.

À ce moment précis, un appel retentit sur son téléphone. Il décrocha immédiatement, son visage se durcissant. « Elle est avec moi, » dit-il d'une voix basse, mais pleine de colère.
« Qu'elle ne fasse pas de scène à la boîte. Occupe-toi-en. »

Son regard était fixé sur moi, et je compris qu'ils parlaient de mes amis. Un frisson d'angoisse me parcourut. Oui, j'avais quitté le club sans prévenir, laissant mes affaires derrière moi.

« Pardon, mon oncle, » dis-je, réalisant à quel point mes amis devaient être inquiets pour moi. « Ils doivent s'inquiéter. »

Il me fixa un moment, ses yeux mêlant frustration et inquiétude. « Tu ne peux pas laisser les choses comme ça, » dit-il, sa voix plus douce maintenant. « Tu sais que lorsqu'on s'inquiète, les choses peuvent dégénérer. »

Je baissai les yeux, embarrassée. J'avais été imprudente, et je le savais. Mais en même temps, l'adrénaline de la nuit, l'excitation et la libération de ces dix années de séparation me faisaient sentir vivante.
« Je suis désolée. Je ne pensais pas que ça irait si loin. »

Il soupira, une lueur de compréhension traversant son regard. « Je sais》
La femme qui nous servait continua à déposer les plats sur la table, ignorant notre échange. Je pris une bouchée de mon steak, le goût délicat éveillant mes sens.
Malgré la tension, je commençais à apprécier ce moment.
Le festin se poursuivait, et alors que je savourais chaque bouchée, je réalisai que ce dîner n'était pas seulement un repas, mais une chance de reconstruire notre lien après toutes ces années.