L'appel de la tentation

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Le luxe du restaurant m'entourait comme une étreinte étouffante. Tout était parfait, pensé dans le moindre détail : des lustres de cristal, des murs recouverts de soie, jusqu'à l'argenterie étincelante. C'était plus qu'un simple restaurant, c'était un lieu conçu pour captiver, impressionner, et je savais que cet univers appartenait à Da Shu. Ce n'était pas seulement un lieu de rendez-vous, mais une démonstration silencieuse de son pouvoir, de sa richesse, et du contrôle absolu qu'il exerçait ici. Et j'étais, en cet instant, au centre de son attention.

Il s'adossa contre le dossier de sa chaise, les doigts légèrement entrelacés, et me fixa de ce regard intense qui me donnait l'impression d'être la seule personne dans la pièce. Son visage restait impassible, mais je sentais quelque chose de sombre et de possessif derrière ce calme. Son sourire, subtil, presque imperceptible, n'était qu'une promesse silencieuse.

« Tout te plaît ? » demanda-t-il d'une voix basse et posée, son regard rivé sur moi, sondant mes pensées.

J'hochai la tête, évitant son regard. Tout en lui me mettait mal à l'aise, et pourtant, il exerçait sur moi une attraction magnétique que je n'arrivais pas à ignorer. Comme s'il le devinait, il laissa échapper un léger sourire, amusé par mon trouble.

« Cet endroit est à moi, » dit-il, presque comme une confidence, mais avec cette certitude tranquille qui lui était propre. « Je voulais que tu découvres un peu de ce monde auquel tu pourrais appartenir. »

Un frisson me parcourut. Chaque mot, chaque regard appuyait cette tension qui flottait entre nous, et je sentais que rien ici n'était innocent. Il posa doucement sa main sur la mienne, un geste simple, mais qui me fit l'effet d'un courant électrique. Sa main, chaude et ferme, tenait la mienne avec une délicatesse étrange, comme s'il cherchait à me rassurer et à me posséder tout à la fois.

« Tu n'as rien à craindre avec moi, » murmura-t-il, ses doigts glissant lentement sur ma peau dans une caresse subtile mais calculée. « Je veux juste que tu sois... près de moi. »

Les battements de mon cœur s'accélérèrent, et je sentis mes joues rougir sous son regard pénétrant. Cette proximité, cette attention qu'il me portait, tout cela me déstabilisait complètement. Je devais dire quelque chose, m'échapper de cette emprise, mais mes mots restaient bloqués dans ma gorge.

« Pourquoi moi ? » soufflai-je finalement, ne trouvant rien d'autre à exprimer face à ce sentiment d'incrédulité.

Son sourire s'élargit, et ses doigts caressèrent ma main, appuyant doucement comme pour ancrer sa présence en moi. « Parce que tu es différente. Unique. Tu as une pureté qui me captive, et ça, c'est précieux dans un monde comme le mien. »

Il leva ma main jusqu'à ses lèvres et y déposa un baiser, un geste presque incongru dans ce contexte, mais dont l'intensité ne m'échappait pas. Son regard ne lâchait pas le mien, et je sentais qu'il ne cherchait pas à dissimuler ce qu'il attendait vraiment de moi.

Après le dîner, il me proposa de marcher un peu. La nuit était calme, et l'air frais apaisait légèrement la tension qui m'enserrait. Da Shu me tenait fermement par la main, Tao marchant en silence à une distance respectueuse, tel un protecteur invisible.

« Parle-moi de toi, » dit Da Shu d'une voix douce, presque cajoleuse. « Qu'est-ce qui te passionne ? »

Je sentis mon cœur se relâcher légèrement face à cette question, touchée malgré moi par son intérêt. « Je rêve de devenir journaliste, » dis-je avec hésitation. « Je veux... découvrir la vérité, dévoiler ce que les gens ignorent. »

Il hocha la tête, l'air pensif, et je sentis qu'il absorbait chaque mot avec une attention méticuleuse. « Tu as une détermination qui me plaît, » murmura-t-il. « J'aime les gens qui osent rêver. Et je veux t'aider à réaliser tes ambitions. »

Ses mots, dit d'une voix basse et envoûtante, s'infiltrèrent en moi, faisant naître un espoir mêlé de crainte. Sa main serra la mienne un peu plus fort, comme pour m'ancrer à lui, et je sentis qu'il n'avait pas fini de parler.

« Mais je veux que tu comprennes aussi ce que j'attends de toi, » ajouta-t-il, sa voix se faisant plus grave, plus intense.

Nous étions arrivés devant la maison de mon grand-père, et il me fit face, son regard sombre capturant le mien avec une intensité qui me faisait presque vaciller. Il s'approcha lentement, ses doigts effleurant ma joue dans une caresse aussi possessive qu'intime.

« Je ne veux pas seulement t'aider, » dit-il doucement. « Je veux que tu sois à moi. Vraiment à moi. »

Le souffle coupé, je sentis sa main glisser le long de mon visage, s'attardant sur ma nuque avec une possessivité qui m'attirait autant qu'elle me terrifiait. Avant que je ne puisse réagir, il posa ses lèvres sur les miennes. Le baiser était tendre mais empreint d'une autorité subtile, une affirmation silencieuse de ce qu'il voulait que je devienne pour lui.

Il se recula enfin, mais je pouvais encore sentir son souffle sur mes lèvres, sa présence envoûtante s'imprimant dans mon esprit comme une marque indélébile.

« Dors bien, » murmura-t-il en esquissant un sourire calme. « Et réfléchis à ce que tu veux vraiment. »

Il jeta un regard à Tao, qui l'attendait près de la voiture, et je les regardai s'éloigner, le cœur battant, la tête emplie de ses mots et de son baiser.

Mon oncle et moi ( da shu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant