Entre Ombres et Désirs

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« Tu veux me poser des questions ?

Très bien, mais je ne répondrai qu'à
trois d'entre elles. Tu n'es qu'une enfant, tu n'as pas besoin de tout savoir. » Son ton était autoritaire, et je le fusillai du regard.

« Da Shu, c'est bon, j'ai compris. Arrête de me le répéter. Je suis jeune, mais pas bête, tu sais. »

« Je n'ai jamais dit ça, » répondit-il en essuyant le rouge à lèvres qui avait légèrement débordé sur ma bouche.

Un frisson me parcourut, mêlant une étrange excitation à une irritation palpable.

« D'accord, très bien, mais tu dois répondre et ne pas te défiler. »

« On verra en fonction de tes questions. »

« Da Shu, » dis-je, le regard suppliant.

« Vas-y, ta première question. »

« Que fais-tu dans la vie ? »

Il esquissa un sourire, un sourire qui me mettait mal à l'aise. « Bien des choses, » répondit-il, son regard s'attardant sur moi.

« Da Shu, tu recommences, »
insistai-je, le fixant intensément.

« C'est bon, » finit-il par céder, mais son regard ne quittait pas le mien. « Quand j'ai quitté la maison, j'avais de l'argent que j'ai fait fructifier en bourse. J'ai créé mon entreprise, et cinq ans après, elle était en bourse. Je suis le président et fondateur de GU Holding Group. »

Je restai sans voix. « Le GU Holding Group ? Mais comment est-ce possible ? C'est l'entreprise la plus cotée en bourse ! »

« Elle est diversifiée : médias, immobilier, banque, pétrole, ingénierie, pharmacie... mais aussi des clubs, des malls et des lieux de loisirs. »

La surprise mêlée à l'admiration m'envahit. Je n'avais jamais entendu parler du fondateur qui restait si discret.

Il poursuivit : « J'ai beaucoup travaillé et, en parallèle, terminé mes masters en finance et ingénierie. En dix ans, je suis devenu riche comme Crésus... et respecté. »

Un mélange de fierté et d'étonnement m'envahit. « Ta deuxième question : Yeye sait-il tout cela ? »

« Je ne sais pas, je ne l'ai jamais recroisé. »

« Mais tu as fait des affaires avec notre groupe, non ? »

« Oui, mais c'est mon bras droit qui gère. »

« Vas-tu reprendre contact ? Dois-je lui dire ? »

« Libre à toi. Rien n'est caché, mais pour ma part, tout cela est derrière moi. Tu es la seule que je reconnaîtrai. »

Ces mots flottèrent dans l'air, et je me demandai ce qu'il voulait dire par là.

« Mais vous ne pouvez pas en rester là. Ça suffit, je ne parlerai plus de ça. Et ta dernière question : as-tu financé la campagne de mon père ? »

« Oui. »

« Mais comment as-tu pu ? Il est corrompu jusqu'à l'os. »

« Eh, petite, je suis entrepreneur, pas philanthrope. Ton père est un très bon partenaire pour moi et mes affaires. Pourquoi m'en priverais-je ? »

Mes yeux s'agrandirent en l'écoutant.

« Cela te choque ? Mais c'est le monde réel. Je suis là pour faire de l'argent et j'utilise les gens dont j'ai besoin, »

ajouta-t-il avec un rictus au coin des lèvres.

« Je te l'ai dit, tu es une enfant. Le monde est loin d'être beau. »

Il caressa mes cheveux d'un geste possessif. Je repoussai sa main, mon cœur battant la chamade. « Tu crois que je suis stupide ? Tu crois que je vis dans un conte de fées après tout ce qu'il m'a fait subir, à ma mère et à moi ? Il n'est pas digne d'avoir des responsabilités. »

La colère bouillonnait en moi, la tension devenait palpable entre nous. Je voulais fuir, quitter cet endroit, mais il se tenait là, interrompant le chemin de ma liberté.

Je me levai d'un coup, déterminée. « Je veux rentrer. »

Il m'attrapa par la taille, me regardant intensément, son souffle chaud se mêlant à l'air ambiant
. « Où vas-tu ? »

« Je rentre. »

« Et comment ? »

« Je trouverai bien. »

Il se rapprocha de moi, me plaçant contre la porte de son bureau, son regard devenu sérieux.

« Tu es fâchée, mais business is business. »

Je me débattais, mais avec une force surprenante, il attrapa mes mains au-dessus de ma tête.
Et sans que je puisse réagir, il m'embrassa avec une intensité surprenante. Je me débattais, cherchant à crier, mais il enfonça sa langue dans ma bouche, un geste brut et dominateur.

La surprise et la violence de cet échange me laissèrent sans voix, même si une partie de moi ne pouvait s'empêcher d'être fascinée par son audace. Je refusai de céder, malgré l'adrénaline qui parcourait mon corps.

Il me lécha et suça mes lèvres, sa main glissant lentement sur ma poitrine.
« Arrête... Da Shu, ne me touche pas, » suppliai-je, ma voix tremblante.

Il gémissait, sa main descendant plus bas, explorant des territoires que je n'étais pas prête à lui laisser.
« Tu es tellement belle. Tu m'as manqué. »

D'un coup , je réussis à sortir un bras et le giflai de toutes mes forces. Il leva sa main comme pour me rendre ma gifle, mais il recula, surpris par ma réaction.

Il sortit son téléphone, appelant son bras droit avec une expression sérieuse.
« Reste ici, on va venir te chercher. »

Puis, il quitta la pièce sans un mot, me laissant seule, le cœur battant et l'esprit en ébullition.
Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer.

Je m'assis sur le canapé, cherchant à reprendre mes esprits, troublée par la collision entre la peur, la colère et une inexplicable excitation.

Mon oncle et moi ( da shu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant