Nouveau départ

6 1 0
                                    

Je reprenais goût à la vie. Les journées étaient remplies de rires, de projets et de découvertes. Avec Xiaoyu, Minghao et le reste de ma bande, les soirées étaient animées. Nous passions des heures dans des karaokés, chantant faux et éclatant de rire. Nous partagions des moments simples, où l'insouciance se mêlait à l'amitié.

Le temps filait à toute allure. Entre mes cours, mes sorties et mes nouvelles passions, je redécouvrais la joie de vivre. Je m'étais même inscrite à un cours de danse, et les mouvements rythmiques devenaient une échappatoire, un moment où je laissais mon corps s'exprimer librement.

Des garçons me proposaient parfois de sortir avec eux, mais je refusais toujours gentiment. Je n'étais pas prête. Mon cœur portait encore les marques du passé, et je préférais me concentrer sur moi-même.

Lorsque mon stage débuta à la station locale "Radio Guozhen", j'étais à la fois emballée et nerveuse. La radio avait une excellente réputation dans la région, avec une audience fidèle et attentive. J'avais peur de ne pas être à la hauteur, mais dès mon premier jour, l'équipe m'accueillit chaleureusement.

Mme Wang, la rédactrice en chef, était une femme impressionnante d'une cinquantaine d'années. Son charisme, sa bienveillance et son professionnalisme en faisaient un mentor parfait. Elle prenait toujours le temps d'écouter ses stagiaires et de les guider avec patience.

Un matin, alors que je travaillais sur la synthèse des actualités locales, Mme Wang entra dans le bureau.

« Jenia » dit-elle d'un ton sérieux mais chaleureux.

Je relevai les yeux, un peu inquiète. « Oui, Mme Wang ? »

Elle me tendit une feuille avec des notes écrites à la main. « Prépare-toi. Tu vas présenter le journal de 5 minutes demain matin. Ce sont les brèves importantes. »

Je la fixai, bouche bée. « Moi ? Présenter le journal ? »

Elle hocha la tête, un sourire en coin. « Oui. Tu as une voix claire, une diction parfaite. Tu es prête. »

Mon cœur battit à tout rompre. « Mais... et si je fais une erreur ? Et si je perds mes moyens en direct ? »

Mme Wang posa une main rassurante sur mon épaule. « Ne t'inquiète pas, Jenia. Je crois en toi. Tu n'as rien à prouver. Sois toi-même et tout ira bien. »

Ses mots apaisèrent mes craintes. Le lendemain, lorsque je lus les brèves à l'antenne, ma voix tremblait légèrement au début, mais bientôt, je trouvai mon rythme. L'expérience fut euphorisante.

En sortant du studio, j'étais au comble de la joie. Mme Wang m'attendait à la porte, applaudissant doucement.

« Tu as été parfaite, » dit-elle avec un sourire.

En parallèle de mon stage, je participais au club de journalisme de la fac. Après mon expérience à Radio Guozhen, je proposai d'animer une petite émission musicale. L'idée était simple : les étudiants envoyaient leurs morceaux préférés et des messages personnalisés. L'émission fut rapidement adoptée, et nous l'appelâmes "Votre playlist".

Un soir, alors que je lisais les messages en direct, un auditeur envoya une confession inattendue :

« Ce message est pour Lijuan de la classe 3B. Je t'aime depuis un an et je veux savoir si tu veux aller au bal avec moi. - Zhenwei. »

Je souris et lançai : « Eh bien, Lijuan, si tu écoutes, Zhenwei attend ta réponse ! »

À ma grande surprise, le téléphone du studio sonna. Lijuan elle-même était en ligne.

« Bonjour, Lijuan ! » dis-je avec enthousiasme. « Alors, quelle est ta réponse ? »

Sa voix était timide, mais assurée. « Je voulais dire à Zhenwei... oui. J'accepte. »

Le studio éclata de joie. Les auditeurs adorèrent ce moment spontané, et l'émission devint rapidement virale sur le campus. Chaque semaine, le nombre d'auditeurs augmentait, et cela renforçait ma confiance en moi.

Un jour, Mme Wang me convoqua dans son bureau. Elle était assise derrière son bureau, les bras croisés, une expression légèrement mystérieuse sur le visage.

« Jenia, » commença-t-elle, « je dois participer à une remise de prix importante pour le journalisme. Je vais recevoir un prix pour ma carrière. »

Je souris, déjà admirative. « Félicitations, Mme Wang. Vous le méritez tellement. »

Elle inclina la tête avec un sourire. « Merci. Mais ce n'est pas tout. Je veux que tu m'accompagnes. »

Je la regardai, incrédule. « Moi ? Vous voulez que je vienne avec vous ? »

Elle acquiesça. « Oui. Tu es l'une des jeunes journalistes les plus prometteuses que j'aie rencontrées. Ce sera une excellente opportunité pour toi. »

Mon cœur s'emballa. « Merci, Mme Wang. Merci pour votre confiance. Je suis honorée. »

Le soir de la cérémonie, je suivis les conseils de Mme Wang pour m'habiller. J'optai pour une robe portefeuille noire élégante et un nœud discret dans mes cheveux. Nana m'aida à me préparer, et mon grand-père, fier de moi, ne cessa de me répéter combien j'avais grandi.

« Ce genre d'événements est exceptionnel, » dit-il en m'accompagnant à la voiture.

La cérémonie se déroulait dans une salle somptueuse. Des journalistes renommés et des figures emblématiques des médias chinois étaient présents. Les lumières scintillantes, les discours passionnés et les conversations animées me donnèrent l'impression d'être dans un autre monde.

Lorsque Mme Wang monta sur scène pour recevoir son prix, je fus envahie par une immense fierté. Mais ce qui suivit me laissa sans voix.

« Ce prix, » dit-elle en souriant à l'assemblée, « est un hommage à ma carrière, mais aussi à l'avenir. Et ce soir, je veux partager ce moment avec une jeune femme talentueuse qui représente la relève. Jenia rejoins-moi sur scène. »

Je restai figée, incapable de bouger. Les applaudissements éclatèrent.

Je me levai, les jambes tremblantes, et montai sur scène. Mme Wang prit ma main et s'adressa à la foule.

« Jenia est l'exemple même de ce que notre profession a de meilleur à offrir. Soutenons la jeunesse et encourageons leur passion. »

Les applaudissements furent assourdissants. Les larmes me montèrent aux yeux alors que je remerciais discrètement Mme Wang.

Après la cérémonie, je discutais avec des journalistes que j'admirais depuis des années. L'atmosphère était détendue, et je savourais chaque instant.

Soudain, une agitation près de l'entrée attira mon attention. Une femme élégante fit son apparition : Lin Meiying, la plus grande journaliste de télévision en Chine. Je la regardai avec des yeux émerveillés, incapable de détourner le regard.

Mais ce fut l'homme à son bras qui me coupa le souffle.

Da Shu.

Mon cœur rata un battement. Il était là, vêtu d'un costume impeccablement taillé, son expression impassible. Il semblait proche de Lin Meiying, leurs gestes empreints d'une intimité que je ne comprenais pas.

Il me vit. Son regard croisa le mien, intense et perçant. Puis, comme si de rien n'était, il détourna les yeux et se concentra à nouveau sur sa partenaire.

Je me sentis glacée. Je n'avais jamais pensé qu'il participerait à ce genre d'événements publics.

Prétextant une fatigue soudaine, je rejoignis discrètement Mme Wang pour lui dire que je partais. Elle comprit immédiatement et me souhaita une bonne nuit.

Je quittai la salle, mon esprit troublé. Malgré tout ce que j'avais accompli, l'ombre de Da Shu semblait toujours rôder. Mais cette fois, je ne comptais pas le laisser perturber ma vie.

Mon oncle et moi ( da shu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant