Note de l'autrice : Apparemment, quand on me donne un scénario suffisamment élaboré, mon cerveau fait un truc bizarre en réaction.
***
- Excusez-moi, la formation académique sur l'éducation aux sexualités et à la vie affective, c'est où ?
Derrière la vitre, la secrétaire se pencha et indiqua de la main un couloir qui partait vers la gauche.
- Vous allez par ici, expliqua-t-elle, puis vous prendrez l'escalier sur votre droite. Il y a un couloir avec des portes bleues et un autre avec des portes oranges. Vous prenez le couloir orange, c'est celui des SVT. La formation a lieu dans la salle 214. Vous ne pouvez pas la louper, dit-elle en soupirant, il y a un utérus géant sur la porte.
Julie eut une moue amusée, à laquelle la secrétaire répondit par un roulement des yeux, comme pour dire « ah, ces profs de SVT ! ».
La professeure de mathématiques suivit les instructions et arriva devant la salle 214. À défaut d'un utérus, c'était un grand poster représentant un clitoris entouré de fleurs qui décorait la porte. Elle rit doucement en levant les yeux à son tour, puis entra dans la salle.
L'intérieur de la pièce était à l'image de la décoration de la porte. Bien sûr, c'était une salle de sciences, avec les habituelles tables carrelées avec leurs microscopes assortis, sans oublier l'habituel squelette dans un coin, mais il y avait sur les murs des posters de scientifiques Lego mis en scène dans leur environnement de travail, et devant chaque espace de travail se trouvait une grande photo d'une femme de science célèbre. Julie imagina aussitôt le couinement d'excitation qu'aurait eu sa fiancée à la vue de la grande Katherine Johnson en noir et blanc.
À côté de l'ordinateur relié au vidéoprojecteur, il y avait aussi une grosse poule empaillée portant des lunettes d'aviateur. Une bulle de BD avait été découpée dans du papier et fixée sur son bec comme pour faire parler le défunt animal. Inscrit sur la bulle, on pouvait lire « I'm proud of my ancestors ».
Une dizaine d'enseignantes se trouvaient déjà là, rassemblés autour de la paillasse professeur sur laquelle se trouvaient un distributeur à café et un panier de croissants et petits gâteaux. Julie soupira. Comme à chaque fois, il n'y avait pas de thé.
Un petit groupe de profs qui venaient visiblement du même établissement discutaient avec animation. Deux jeunes femmes, qui rappelèrent à Julie ses premières années d'enseignement, étaient assises côte à côte devant leurs ordinateurs tout en parlant d'un projet commun.
- Bonjour ! dit une voix enjouée.
Julie tourna la tête et eut immédiatement la conviction d'avoir trouvé la source de la décoration de la salle. Bien sûr, l'Archéoptéryx fleuri tatoué sur son épaule et le microscope en pendentif étaient des indices de taille.
- Bonjour. Je m'appelle Julie.
- Moi c'est Audrey. C'est moi qui organise la formation.
Audrey avait des cheveux cours et bruns, des lunettes carrées à monture noire et un T-shirt jaune avec des abeilles portant la mention « bee kind ». Un petit pin's aux rayures oranges, rouges et blanches avec le mot « iel » était punaisé sur son T-shirt.
- Ça me fait plaisir que tu sois à cette formation. On attend encore quelques personnes, dont ma co-formatrice, elles sont en chemin ! Je vois que tu ne t'es pas servie de café, tu es en sevrage ou tu es team thé ?
Julie ne put s'empêcher de rire à la formulation.
- Je suis team thé, oui, répondit-elle.
- Bouge pas.

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Sa façon d'aimer les maths
General Fiction[COMPLÈTE] Romance lesbienne. Craquer sur une prof, ça nous est tous déjà arrivé. C'est en tout cas ce qu'affirment les amis de Leila. Quand on est matheuse et que la nouvelle prof de maths des Terminale est passionnante, jeune et si jolie, l'équat...