Lorsque Leila arriva en vue du dernier étage, sa prof l'attendait déjà sur le palier.
Elle avait un sourire immense. Elle portait un jean noir et une chemise blanche aux revers bordeaux. Ses yeux, qui étaient au naturel la plupart du temps, étaient maquillés dans les tons de violet, et ses cheveux qui avaient poussé depuis quelques mois encadraient son visage d'ondulations dorées.
Elle était vraiment super canon.
- Bonsoir Leila, lança-t-elle sans quitter son grand sourire.
La lycéenne monta les dernières marches qui menaient à l'appartement.
- Tu es très belle, dit Julie.
Les joues de Leila rosirent délicatement. Elle avait passé une bonne partie de sa fin d'après-midi à se demander ce qu'elle allait porter ce soir (sa chambre ressemblait désormais à une cabine d'essayage après les soldes), et elle avait finalement arrêté son choix sur une robe verte et blanche et une veste blanche pour couvrir ses bras nus.
- T...tu es super jolie, toi aussi, répondit Leila en bredouillant.
Son coeur battait à toute allure dans sa poitrine. Elle mourrait d'envie de s'avancer vers elle, de la toucher, de la prendre dans ses bras, de l'embrasser, mais elle avait l'impression d'être incapable de bouger le moindre muscle. Elle se sentait bête à rester immobile sur le seuil. Peut-être que Julie l'embrasserait, elle ?
Mais Julie ne l'embrassa pas. Au lieu de ça, elle recula pour la laisser entrer dans l'appartement, refermant la porte derrière elle.
- Bienvenue, dit-elle en l'invitant à entrer dans son salon d'un geste de la main.
Leila avança d'un pas et regarda tout autour d'elle. Il y avait plusieurs choses qu'elle adora immédiatement dans l'appartement : les plantes vertes aux feuilles tombantes tout le long de la mezzanine, le grand tableau noir et blanc représentant une fractale et les figurines de jeu vidéo sur la bibliothèque. Mais ce qui l'excita le plus fut le hamac blanc accroché dans coin au fond du salon. Elle avait toujours rêvé d'en avoir un.
- C'est super joli, ton appart ! s'exclama-t-elle en se retournant vers Julie.
- Merci, répondit-elle simplement.
Leila la regarda avec appréhension. Elle ne comprenait pas pourquoi Julie ne l'avait pas approchée, ce qui n'était pas pour la rassurer et lui donner le courage de prendre les devants. Considérait-elle qu'elles n'étaient pas vraiment « ensemble » ? Était-ce une façon de lui dire que leur relation serait strictement platonique ? Elle l'accepterait, évidemment. Ce serait juste une version élaborée de leurs conversations de cette automne, et elle saurait s'en contenter et l'apprécier. Mais comment devait-elle se comporter, elle ?
Quand sa prof, au bout d'un moment, s'approcha d'elle et posa ses mains sur ses épaules, Leila frissonna comme par anticipation. Mais Julie se contenta de l'aider à retirer son manteau, et suspendit le vêtement en la laissant encore plus déconcertée.
Finalement, Julie l'invita à s'asseoir dans le salon, et elle-même prit place sur un fauteuil face à elle. Elles discutèrent de choses et d'autre, de la journée qu'elles avaient passé, des cours que Julie avait donné et Leila reçu. Elles échangèrent quelques plaisanteries. Leila essayait d'avoir l'air naturelle, d'être détendue, mais la boule qui tambourinait dans son ventre depuis qu'elle était arrivée ne diminuait pas. Elle avait toute la peine du monde à se tenir tranquille. Dès qu'elle cessait d'y porter attention, ses mains se remettaient à tortiller ses doigts dans tous les sens et sa jambe se mettait à trembler. Elle était clairement mal à l'aise, et ça ne lui plaisait pas du tout. Elle n'avait pas envie d'être mal à l'aise. Pas avec Pellarin - Julie.
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Sa façon d'aimer les maths
General Fiction[COMPLÈTE] Romance lesbienne. Craquer sur une prof, ça nous est tous déjà arrivé. C'est en tout cas ce qu'affirment les amis de Leila. Quand on est matheuse et que la nouvelle prof de maths des Terminale est passionnante, jeune et si jolie, l'équat...