- Je déteste le mois de septembre, dit Amira en grognant, tandis qu'elle quittait avec Raphaëlle et Leila le self bruyant et bondé.
Elles se dirigèrent vers la cafét' et s'assirent autour d'une de ces petites tables rondes et colorées, qui étaient trop petites pour pouvoir travailler mais juste parfaites pour jouer aux cartes et boire une boisson chaude à trente centimes du distributeur. Sur les murs étaient exposés des travaux d'élèves, œuvres des Littéraires qui faisaient option arts plastiques ou bien exposés de sciences, ou encore des panneaux sur l'égalité et la lutte contre le racisme et le harcèlement. Il y avait aussi un panneau en liège contenant des petites annonces ; sans oublier bien sûr le plus important : la liste des professeurs absents.
Raphaëlle prit l'agenda de Leila dans son sac et se mit à le feuilleter. L'archère n'avait pas d'agenda. Le cahier de texte en ligne et l'agenda soigneusement à jour de Leila lui suffisait largement. Plusieurs devoirs déjà faits étaient surlignés, mais la quantité restante était encore impressionnante alors que le mois de septembre n'était pas encore terminé. Elle regarda ce qu'il y avait à faire pour l'après-midi et s'empara d'un stylo pour écrire un petit mot sur une page vide.
- Rhah, encore perdu !
Leila jeta un coup d'œil derrière l'épaule d'Amira, qui jouait à 2048 sur son téléphone portable. Elle essayait désespérément depuis trois ou quatre mois de battre le record de 8192 détenu par Leila.
- Tu ferais mieux d'arrêter de jouer et de te mettre à bosser !
Quelques grognements plus tard, les trois filles se levèrent de leurs chaises métalliques et quittèrent la cafét' pour aller au CDI, situé un étage plus haut.
Le lycée Marie Curie avait une architecture digne d'un château fort. Il était constitué de quatre bâtiments rectangulaires reliés entre eux par des cages d'escaliers aussi froides et venteuses que des tours de garde. On entrait par une grande porte au milieu du bâtiment A, et de là, on rejoignait les salles de classes qui se trouvaient dans les étages des trois autres parties.
Au milieu des quatre bâtiments, la cour était un espace reposant et ombragé, grâce à la présence de quelques arbres et un petit coin d'herbe entouré de buissons bas, que les élèves se disputaient lors des journées d'été. Plusieurs bancs en pierre ainsi qu'une petite succession de marches faisant penser à un amphithéâtre permettaient aux élèves de s'asseoir et aux Littéraires qui faisaient option théâtre de répéter leurs pièces.
C'était dans le grand bâtiment A que se situait l'essentiel de la vie lycéenne. Le rez-de-chaussée était un immense hall haut de plafond, avec à une extrémité l'accès vers le gymnase et de l'autre la cantine. Située au milieu de tout cela, la cafét était un espace ouvert, encadré à droite par les bureaux de la Vie Scolaire et à gauche par l'escalier qui montait à l'étage. Un grand mur de casiers faisait office de séparation avec la zone de passage, et offrait un calme relatif à l'espace de détente.
Quand on montait à l'étage du bâtiment A, c'était pour Leila comme se trouver sur le pont d'un bateau. Les couloirs ressemblaient à des passerelles faisant tout le tour intérieur et surplombant le rez-de-chaussée, comme de gigantesques mezzanines. Il y avait même un vrai pont, qui arrivait juste en face de la salle des profs et qui leur permettait de rejoindre rapidement les autres bâtiments. Les passerelles étaient bordés par des rambardes en bois verni et des fenêtres rondes permettait de voir à l'intérieur des salles (sauf celles de la salle des profs, que les profs avaient colmatées par des affiches pour garder leur tranquillité). À cet étage, les murs des salles étaient peints en bleu clair, ce qui donnait une impression beaucoup plus vivante et agréable que le gris omniprésent dans les autres bâtiments. C'était aussi un lieu très bruyant, car souvent les élèves se criaient dessus d'une passerelle à l'autre, se lançant même parfois des objets, des stylos ou des feuilles de cours. Au dernier étage se trouvait l'administration. Pour Leila, le lieu était synonyme de paperasse et de ce genre de choses qui stressait l'adolescente désorganisée qu'elle était. En conséquence, elle y mettait les pieds le moins possible.
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Sa façon d'aimer les maths
General Fiction[COMPLÈTE] Romance lesbienne. Craquer sur une prof, ça nous est tous déjà arrivé. C'est en tout cas ce qu'affirment les amis de Leila. Quand on est matheuse et que la nouvelle prof de maths des Terminale est passionnante, jeune et si jolie, l'équat...