On était dimanche après-midi. Samedi avait été une belle journée ensoleillé et, bien que le froid ait été encore mordant, Julie avait passé toute son après-midi sur la terrasse, à travailler sous un plaid en profitant des rares rayons d'hiver.
Dire qu'elle n'avait pas repensé à Leila était bien plus qu'un mensonge, c'était une hérésie ! Elle n'avait au contraire rien fait d'autre qu'y songer, l'esprit encore intoxiqué par la présence et le souvenir de son élève. Elle ne pouvait pas s'asseoir sur le canapé sans penser à la façon dont elle s'était blottie dans ses bras et lui avait dit au revoir juste avant de se lever pour partir ; ni entrer dans sa cuisine sans revivre dans sa tête le baiser passionné qu'elles avaient échangé. Comme il avait été intense ! Jusqu'où seraient-elles allées si Julie ne s'était pas interposée ?
Aussi loin qu'elle m'aurait laissé aller...
Même ouvrir son réfrigérateur lui rappelait Leila et son sourire d'exaltation lorsqu'elle avait vu les Cacolac alignés dans le bac à légumes.
Elle avait passé tout son week-end à revivre mentalement leur soirée. Comment dans ces conditions réussir à travailler convenablement ? Si Leila arrive à faire ses devoirs, tu peux le faire ! s'était-elle encouragée fermement. Mais en y réfléchissant, elle voyait bien son élève allongée sur son lit en train de rêver au lieu de travailler. Sa propre rêverie s'intensifia tandis qu'elle s'imaginait la rejoindre, grimper sur son lit, l'embrasser... Grmbl... ça ne m'aide vraiment pas.
Elle fut interrompue dans ses visions agréables et entêtantes par un coup de fil de sa mère, qui voulait prendre de ses nouvelles. Elle eut bien du mal à garder une voix neutre et à ne rien révéler de ses émotions, mais cela eut au moins l'avantage de lui permettre de penser à autre chose l'espace d'une heure. La fin de la journée approchant, elle parvint finalement à se concentrer et à avancer correctement la préparation de ses cours. Il n'aurait pas fallu qu'en plus de ça son travail se mette à en pâtir.
Vers 20h, alors qu'elle était en train de préparer le dîner (spaghettis au pesto avec du parmesan, ça c'était dans son domaine de compétence) , Florian rentra tout exalté de Paris. Il avait rejoint un ami qui l'avait emmené visiter Versailles, accompagné d'Aude et d'Isabelle, et il était tout joyeux et bavard comme un enfant de retour de Disneyland.
En la voyant, il l'avait attrapée par les épaules et regardée profondément dans les yeux, persuadé de pouvoir lire si Leila et elle avaient franchi un « certain stade » dans leur relation.
- Mouais. T'es restée sage, c'est bien, je suis fier de toi.
Julie roula des yeux mais ne fut pas capable de masquer son sourire ni d'empêcher le rouge de se répandre sur ses joues. Elle était contente que son ami soit enfin rentré. Elle n'en pouvait plus d'être seule avec ses pensées depuis vendredi soir. Des pensées qui ne faisaient que tourner autour de Leila.
- Tu vas la revoir ?
La question la fit frissonner. D'anticipation, mais aussi d'inquiétude et de culpabilité. C'était une relation interdite, avec une élève, et mineure de surcroît. Même si elle n'avait pas été interdite, leur différence d'âge seule était problématique. Elle savait qu'elle devrait tout arrêter si elle avait une once de raison. Elle avait l'impression d'être en train de planifier une attaque de banque et de risquer à tout moment d'être repérée par les caméras de vidéosurveillance et de finir arrêtée.
Elle prit une grande inspiration pour calmer son souffle agité.
- Oui, j'espère. Elle... elle aimerait te voir, ajouta-t-elle. Tu veux bien qu'on aille prendre un café tous les trois, dans la semaine ?
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Sa façon d'aimer les maths
General Fiction[COMPLÈTE] Romance lesbienne. Craquer sur une prof, ça nous est tous déjà arrivé. C'est en tout cas ce qu'affirment les amis de Leila. Quand on est matheuse et que la nouvelle prof de maths des Terminale est passionnante, jeune et si jolie, l'équat...