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 DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNINNNNNG

Le son violent et pénible les sépara brutalement, les ramenant sans sommations à la réalité. Leila regretta immédiatement la sensation agréable de ces mains et de ces lèvres qui la touchaient à peine quelques secondes plus tôt.

- C'est la sonnerie de 17h30, dit enfin Julie en entortillant ses doigts dans son écharpe, la tête baissée.

Leila aurait pu passer la soirée, la nuit même, à l'embrasser dans cette salle de classe, mais il allait bien falloir mettre fin à tout ça. Enfin, par « tout ça », elle voulait juste dire « ce rendez-vous clandestin ». Parce que son « tout ça » avec Julie ne faisait, elle l'espérait vivement, que commencer.

- Leila...

- Oui Julie ?

Comme c'était bon de pouvoir l'appeler enfin par son prénom !

- Est-ce que... est-ce que tu voudrais bien me... donner ton numéro ?

Ses joues devinrent immédiatement écarlates et elle recula instinctivement, comme si elle avait peur d'une réponse négative. Leila eut un sourire radieux. Elle est tellement craquante quand elle est timide comme ça !

- Bien sûr !

Leila regarda autour d'elle. Un stylo était posé à côté d'un clavier, juste à portée de main, mais pas de papier et vue. Elle attrapa le stylo puis, avec un sourire un peu malicieux, elle prit la main de Julie et entreprit d'écrire son numéro de portable sur son poignet. L'enseignante ouvrit de grands yeux sous l'effet de la surprise mais resta immobile tandis que Leila écrivait.

- Voila, dit-elle en relâchant sa main.

Elle regarda Julie et la vue de son air abasourdi lui fit comme l'effet d'une baffe. Elle reprit immédiatement ses esprits. Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Elle ne pouvait pas sortit son téléphone et enregistrer son numéro dans son répertoire comme une personne normale et civilisée ? Sois une adulte Leila, sérieux !

Elle se mordilla les lèvres en regardant ses pieds, plus tout à fait certaine que son acte romantique soit vraiment intelligent.

Elle releva finalement la tête. Julie rougissait toujours et se tenait le bras en le regardant fixement, comme si elle voulait apprendre tout de suite par cœur le numéro qui y était inscrit. Elle relâcha son bras et sourit timidement à l'adolescente.

- Que dirais-tu de... passer un moment ensemble ? Demain, ou plus tard, si tu as du temps libre ?

- J'en serais ravie, murmura Leila, les joues à nouveau brûlantes.

- Je... je t'enverrai un texto alors, balbutia Julie. J'ai ton numéro maintenant, dit-elle en brandissant avec un petit sourire son bras tagué. Heu... tu ferais mieux d'y aller, sinon quelqu'un risque de signaler que ton scooter est toujours là.

- Et que ta voiture est toujours là.

- Oui, aussi...

Julie avait l'air à nouveau mal à l'aise, était-ce la perspective d'un autre rendez-vous qui la mettait dans cet état ? L'idée de se faire pincer à cause de leurs véhicules ? Elle se balançait d'un pied sur l'autre, les mains à nouveau crispées et les lèvres tremblantes. Elle ouvrit la bouche une fois ou deux avant de finalement réussir à parler.

- Est-ce que je peux t'embrasser encore une fois avant que... que tu partes ? Je veux être certaine de ne pas avoir rêvé, ajouta-elle dans un murmure.

- Une dernière fois alors, répondit Leila, sinon je ne suis pas sûre que je serai capable de m'en aller.

Le rouge aux joues de Julie aurait rendu fade la couleur de ses propres cheveux. Leila écarquilla les yeux.

Sa façon d'aimer les mathsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant