Leila se réveilla brusquement à la sonnerie de son réveil. La mauvaise humeur qui l'avait bercée la veille au soir ne l'avait pas quittée. Elle en avait même rêvé cette nuit.
Elle s'assit sur le bord de son lit, se frotta vigoureusement les yeux, puis tourna la manivelle pour relever le volet. Dehors, il pleuvait à verse, l'eau ruisselait sur son petit balcon, noyant complètement la plante qu'elle avait reçu pour son anniversaire en juin et qu'elle avait complètement négligée. Ce n'était pas ça qui allait la calmer. Elle eut une envie violente de se rallonger, de se rendormir, de ne pas aller en cours et de tout envoyer bouler. En plus, elle avait deux heures de philo cet aprèm, ça allait l'achever.
Elle se leva finalement de bien mauvaise grâce, s'habilla et se coiffa, puis descendit prendre son petit déjeuner.
- Je t'emmène, ce matin ? demanda son père, qui était déjà debout et préparé. C'est pas un temps à sortir le scoot', ça...
- Je veux bien, répondit Leila avec reconnaissance en se servant un bol de céréales.
- Dans ce cas là tiens toi prête dans dix minutes, on part à 7h30 tapantes.
Malgré le fait qu'il s'était déjà plaint d'être en retard, son père fit tout un détour pour déposer Leila au plus près de la grille. Mais la vingtaine de mètres à parcourir sous le déluge pour attendre l'entrée du bâtiment avait suffi à tremper ses chaussures et le bas de son pantalon.
En rejoignant Amira et Raphaëlle dans les couloirs du bâtiment B, elle croisa Cédric. Et, d'un mouvement dédaigneux, elle passa devant lui sans lui accorder l'ombre d'un regard.
D'un commun accord, ses deux amies avaient décidé que Raphaëlle reprendrait sa place de l'an dernier à côté de Leila, celle que Cédric avait osé s'approprier à la rentrée. Amira, elle, se satisfaisait d'être à côté d'un garçon qu'elle commençait à apprécier et qui, Leila l'espérait vraiment, ne serait pas lui aussi un imbécile. Il s'appelait Alex, et il faisait partie des meilleurs de la classe en SVT.
Lorsque la journée de cours s'acheva par un cours de maths plutôt tranquille après ces deux heures interminables de philo, Leila avait presque réussi à retrouver le sourire. Elle salua les filles, qui sortirent en vitesse prendre leur bus tandis qu'elle rangeait lentement ses affaires, regardant la prof du coin de l'oeil pour savoir si c'était une journée où elle pouvait rester discuter. Puis, alors qu'elle entendait deux élèves râler au sujet de la pluie, elle se rappela qu'elle était venue à pieds. Elle se résigna à quitter la classe et à aller, elle aussi, prendre un bus.
À son grand agacement, Cédric l'attendait dans le couloir.
- T'es vraiment obligé de m'attendre à la fin des cours ? grommela Leila d'un ton qu'elle voulait dégoûté.
Son ex-petit ami sembla pris au dépourvu. Il se racla la gorge et se gratta l'arrière de la nuque, visiblement mal à l'aise.
- Ecoute Leila, je voulais te dire que...
- J'en ai rien à faire, Cédric, répondit-elle dédaigneusement.
Elle tenta de s'en aller, mais il la retint doucement par le bras. Il avait un regard triste, honteux, comme s'il regrettait vraiment. Leila ne put s'empêcher de se radoucir. Devait-elle lui laisser une chance ? No way, fit une voix qui ressemblait à celle de Raphie dans sa tête.
- Leila... Je voudrais te présenter mes excuses.
- Je ne vois pas quel genre d'excuses tu pourrais me donner après un coup pareil, lâcha-t-elle.
- Laisse-moi essayer, s'il te plaît, Leila ! supplia Cédric en essayant à nouveau de l'empêcher de partir.
Leila poussa un grognement et, après un hochement de tête, entraîna Cédric dans un coin du couloir. Elle regarda de chaque côté. Une fois qu'elle fut assurée que personne ne pourrait les écouter, elle croisa les bras sur sa poitrine et planta son regard dans les yeux bruns du garçon.
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Sa façon d'aimer les maths
General Fiction[COMPLÈTE] Romance lesbienne. Craquer sur une prof, ça nous est tous déjà arrivé. C'est en tout cas ce qu'affirment les amis de Leila. Quand on est matheuse et que la nouvelle prof de maths des Terminale est passionnante, jeune et si jolie, l'équat...