[Ce chapitre contient une chanson en anglais, la traduction si besoin se trouve en commentaire à la fin de chaque paragraphe]
« Leila,Je sais que c'est lâche de dire ceci par écrit, d'autant plus que j'étais devant toi il y a peu de temps. Ce que j'ai à dire est assez douloureux, et il était trop dangereux et compliqué de te le dire de vive voix. J'espère que tu comprends.
Rassure-toi, je ne souhaite pas rompre avec toi, du moins pas vraiment. Mais il nous faut arrêter de nous voir. Arrêter totalement.
Nous pouvons difficilement être plus discrètes que nous l'étions. Et si Cédric cherchait juste par curiosité et jalousie à savoir qui j'étais, maintenant et après la sanction qu'il a eu, il va vouloir se venger. Il n'a pas eu de scrupules à te suivre jusque chez moi, qui sait ce qu'il est capable de faire à nouveau. Et peut-être que la prochaine fois, il aura un film ou une photo comme preuve qu'aucune pirouette de notre part ne pourra démonter.
Je ne peux pas prendre ce risque. Car, comme tu l'as vu, Leroy est resté sceptique. Il doit avoir des doutes. Sans doute parce que c'est une situation qui lui déplaît, et qu'il condamnerait notre relation s'il était au courant. Je ne peux malheureusement compter sur la bienveillance de personne.
Malgré tout l'amour que je te porte, je ne peux risquer de détruire tout ce qu'il m'a fallu des années à obtenir. Car si jamais par témérité ou négligence, je suis renvoyée (ou pire ! Tu sais que je risque même la prison !) pour être sortie avec toi, j'aurais gâché ma vie, tout fichu en l'air. Je ne suis pas capable de faire une telle folie. Je pense que tu peux le comprendre. Je sais que tu as bientôt dix-huit ans et qu'à partir de ce moment nos ennuis seront moindres, mais même ça je ne peux pas le parier.
Je te demande aussi de ne plus m'envoyer de sms. Je ne voudrais pas que ton téléphone puisse être utilisé pour remonter jusqu'à moi.
Je sais que ça va nous être très douloureux, à l'une comme à l'autre, de nous voir presque tous les jours, si indifférentes. T'avoir devant moi si souvent, et ne pouvoir te parler directement, te toucher, t'embrasser, sera une véritable torture. Sache que même si je ne pourrai pas te le dire ou te montrer, je t'aime et je t'aimerai encore.
Je te donne rendez-vous après les résultats du bac. À ce moment-là, tu n'appartiendras plus à ce lycée, et nous serons enfin libres.
J. »
Sans qu'elle ne s'en rende compte, ses genoux s'étaient dérobés sous son poids. Leila s'effondra sur le sol froid et poussiéreux, sa main serrée autour de la lettre à demi chiffonnée. Des larmes coulèrent le long de ses joues, mais elle ne réalisa pas tout de suite qu'elle pleurait. Comme si tous ses sentiments, toutes ses sensations, venaient de disparaître de son corps, ne laissant plus qu'une douleur impossible à quantifier.
Le bruit de pas descendant les escaliers la tira de son état de stupeur. Elle ne savait pas qui c'était, mais elle n'était définitivement pas en état de parler avec qui que ce soit. Elle fourra la lettre dans sa poche, prit soin de bien la zipper (il ne manquerait plus que la lettre s'envole et tombe dans les mains de n'importe qui !) et enfourcha son scooter. Une demi-minute plus tard, elle filait sur le boulevard.
Loin de la torpeur dans laquelle elle se trouvait quelques instants plus tôt, son cerveau était maintenant en pleine ébullition. Pourquoi Julie lui avait-elle écrit une telle lettre alors que c'était carrément risqué ? Pourquoi ne l'avait-elle pas appelée ? Avait-elle perdu, s'était-elle débarrassée du téléphone qu'elle utilisait jusqu'à présent pour communiquer avec elle ?
Tout en s'efforçant de faire attention aux autres conducteurs, elle réfléchissait aux mots de sa prof.
- Gardons notre calme, murmura-t-elle pour elle-même.
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Sa façon d'aimer les maths
General Fiction[COMPLÈTE] Romance lesbienne. Craquer sur une prof, ça nous est tous déjà arrivé. C'est en tout cas ce qu'affirment les amis de Leila. Quand on est matheuse et que la nouvelle prof de maths des Terminale est passionnante, jeune et si jolie, l'équat...