Je m'avance lentement dans le long couloir de mon ancienne maison. Rien n'a changé si ce n'est qu'à présent je suis bien plus grand qu'à l'époque et tous les meubles me semblent moins imposants. C'est presque une maison normalement finalement. Je marche un peu plus rapidement, frustré de voir qu'à chaque pas que je fais, le fond de la pièce semble lui se reculer. C'est illogique. Les murs deviennent de plus en plus foncés et je passe devant toute une série de tableaux, j'y vois ma mère, Sigrid puis quelques-uns tombent au sol à mesure que j'avance, se brisant sans faire un seul bruit. Je n'arrive pas à voir les visages, mais j'imagine qu'il s'agit de mon père, de Mali et de Barton. J'essaye de courir, mais c'est comme si du vent venait de s'engouffrer par la porte qui vient de s'ouvrir au fond et m'empêchait d'accélérer. Bientôt je vois quelqu'un, c'est Michael. J'accours du mieux que je peux vers lui mais à peine ai-je réussi à l'atteindre que son visage se transforme, prenant les traits fins de Pearl dont les yeux sont à présent d'un noir corbeau. Pas simplement la pupille, non. L'iris aussi est noir et le blanc de l'œil a également laissé place à cette couleur. Je voudrais lacher un petit cri mais ma bouche est scellée et rapidement la personne devant moi s'envolle en fumée, me laissant découvrir une porte face à moi. C'est la porte de ma chambre à Londres. Quand j'y entre je suis accueillis par une femme que je ne connais absolument pas, elle est silencieuse et me prends par le bras, me poussant au milieu de ma chambre vide qui semble être devenu un sable mouvant. Je crie à la femme de m'aider, mais elle me regarde sombrer, toujours plus profondément, jusqu'à ce que je ne sente quelque chose sous mes pieds. Je l'écarte avec crainte et me pétrifie. Sous ce sable mouvant reposent les corps de Mali, Barton et Luke. Ils sont morts, pourtant leurs yeux me fixent, des yeux aux pupilles blanchâtres et fantomatiques.
Et d'un seul coup, ils me tirent avec eux.
Je me redresse violemment dans mon lit et pousse un cri qui me libère de l'oppression de mon cauchemar, virant dans le même temps les couvertures qui semblent m'emprisonner. Autour de moi tout est noir et je commence à paniquer. Suis-je aveugle ? Je tourne la tête en tous sens, frotte mes yeux avec violence avant de porter mon regard sur ma fenêtre fermée, il me semble discerner un filet de lumière. D'habitude je ne ferme jamais mes volets. Je me lève d'un bon et cours jusqu'à mon volet que j'ouvre d'un geste rapide, baignant ma chambre de la lumière de la pleine lune qui brille au-dessus de moi.
Je ne suis pas aveugle.
Je souffle un bon coup et vais prendre une douche bien froide avant de revenir dans ma chambre à présent totalement éclairée, mais pas par la lune. Non, cette fois-ci l'interrupteur a été enclenché. Et je me retrouve nu comme un ver face à Otalia, plus vivante que dans mon cauchemar, laquelle a le réflexe de tourner la tête aussi rapidement que je n'attrape un coussin sur mon lit, le plaçant devant mon intimité.
«- Q...Qu'est-ce que tu fais ici ?! –Je demande extrêmement gêné-
-Je... Je vous ai entendu crier ! J'ai eu peur que vous ayez eu un quelconque souci.
-Non tout va bien merci, juste un cauchemar –Je marmonne, essayant d'attraper un caleçon propre, le tout en me déplaçant en crabe, pour ne pas avoir à lui montrer mes fesses- Mais... Attends, qu'est-ce que tu fiches dans les couloirs à cette heure ? Ta chambre n'est pas censée être à l'opposé de la mienne ?
-Si –Elle hausse les épaules- Je suis venu pour Pearl.
-A trois heures du matin ? Tu v... Oh ! C'était donc de ça qu'elle me parlait ?
-Certainement, je n'ai pas demandé à Pearl les détails de votre conversation.
-Eh bien elle m'a dit qu'elle se promenait souvent dehors le soir, c'est avec toi qu'elle le fait ?
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Blind Tea
FanfictionLe jeune Lord Calum Hood se posa dans son fauteuil et sirota lentement son 'Tea of the Day' composé tout spécialement pour lui, prenant dans sa main libre le petit carré de papier qui était posé sur le plateau d'argent. "Pour Monsieur Hood, une devi...