Blind Tea

Epilogue 1/2 ~ White roses

                  

POV Calum

Je me sens lourd, engourdi.  Comme si mon corps était maintenu au fond de l'océan et qu'il lui était impossible de remonter à la surface. J'apprends de nouveau à respirer, qui suis-je et que suis-je. Petit à petit je sens la vie reprendre possession de chaque partie de mon corps, je crois que je peux bouger. Mais tout est noir. Suis-je vivant ou mort ?

J'ai mal. Mon esprit est encore dissocié de mon corps et petit à petit tout revient. Je sens que je redeviens entier, que je redeviens un être humain, un être blessé.

J'ai des bourdonnements dans mes oreilles, les bruits sont tantôt forts et tantôt faibles et tous les murmures qu'il m'avait semblait entendre jusque-là deviennent clairement des paroles, des mots. Mon cerveau se remet en marche, se remettant sans doute d'une longue pause qui pour moi avait dû être insignifiante.

« - Calum ? »

Une voix, un mot. Je ne vois rien, je ne sais pas d'où cette voix provient, je ne sais pas si c'est moi qui l'imagine mais une chose est sûre, je suis en train de revenir d'un long voyage. D'un endroit immatériel qui me maintient encore prisonnier. Calum.

Je m'appelle Calum Hood.

J'ai 22 ans.

On m'a tiré dessus.

Je suis mort.

Et maintenant je suis vivant.

Suis-je en train de bouger ? Je ne sens rien. Seulement mes membres qui pèsent lourd et qui me donnent l'impression d'être ligoté. Mon cerveau est actif, il veut que je bouge, mais mon corps refuse.

Quelque chose me brule.

Je voudrais crier.

Mais je ne peux pas.

L'esprit de Calum Hood est encore bien trop dissocié du corps de Calum Hood.

Suis-je mort finalement ?

«- Calum si tu m'entends, serre ma main. »

Un voile recouvre ce que j'imagine être ma main. Quelque chose de doux et de chaud. Je ne sais pas ce que c'est et j'aimerais réussir à l'étreindre, cependant je n'y arrive pas. Je veux bouger mais rien ne bouge, en tout cas c'est l'impression que ça me donne lorsque j'entends la fille répéter sa phrase.

Une fille.

Sa voix commence à se faire plus forte sans qu'elle ne se soit mise à crier. Ses paroles résonnent dans ma tête et bientôt je n'écoute même plus les mots mais les sons. Cette sonorité, comme sortie d'un lointain souvenir.

« - Calum je t'en prie. »

Mali ?

Ce nom surgit de nulle part. Je l'analyse, pour être sûr.

Mali Hood.

Ma sœur.

Elle est morte.

Alors moi aussi ?

« - Calum je t'en prie serre ma main... Ne sois pas mort. Je sais que tu ne l'es pas, tu fais semblant. Ne joue pas à ça avec moi, serre ma main sombre idiot et arrête de me faire peur. Arrête de jouer, tout est fini. Calum serre ma main !»

Cette fois –ci, elle crie.

Elle pleure.

Et moi je ne bouge pas.

« - Calum ne me laisse pas ! »

Le voile se retire de ma main et j'entends à nouveau des cris. Mais les paroles sont inaudibles car elle s'éloigne, on la retire de contre-moi. Je suis de nouveau seul, j'ai froid.